ATLETI AZZURRI D’ITALIA

L’arène qui vit le FC Malinois se qualifier pour la finale historique contre l’Ajax en 1988 n’a guère changé.

« Vous désirez visiter notre enceinte ? Vous allez pouvoir écrire du mal des stades italiens  » : Mario Colosio, le responsable de la sécurité, grand et tiré à quatre épingles, soulève d’emblée l’un des problèmes du Calcio : la vétusté de beaucoup d’installations.

Construit entre janvier et décembre 1928, certains aspects des façades extérieures des deux tribunes latérales couvertes de l’Atleti azzurri d’Italia lui donnent un petit air d’arène antique. Du côté de la rue principale, une énorme porte à double battant est surmontée de sculptures. A l’opposé, la tribune centrale (la plus ancienne) propose des bas-reliefs datant de l’ère fasciste et représentant des corps de métiers (une époque où le lieu s’appelait stadio Mario Brumana, du nom d’un martyr fasciste) et des peintures sportives qui ornent la partie inférieure de son toit.

Notre guide nous emmène dans les entrailles de cette très vieille dame pour le passage en revue des salles habituelles : vestiaires (l’écusson du club est apposé sur la porte), local antidoping, une salle de presse commune à tous les médias et une autre réservée à la RAI… Les joueurs doivent emprunter un interminable couloir où règne une forte odeur de caoutchouc (le revêtement du sol est prévu spécialement pour éviter les glissades avec les studs) pour accéder au terrain sous l’une des tribunes de but. On débouche alors dans l’aquarium, puisqu’ à l’instar de maintes autres pelouses de la Péninsule, elle est ceinturée d’un épais mur de protection en plastic translucide. Les premiers agents de sécurité sont présents huit heures avant le début des rencontres. Les tas de journaux gratuits, déposés à même les trottoirs, commencent à fleurir. Théoriquement, une consigne interdit la vente de tickets juste avant les matches. Nous essayons d’amadouer le concierge, lequel est aussi chargé de la distribution des réservations. Un collègue lui fait remarquer qu’il ne peut plus vendre aucune place mais le brave homme s’énerve :  » Que veux-tu que je fasse ? Que je les renvoie alors qu’ils sont ici depuis deux heures de l’après-midi et qu’ils viennent de Belgique ? !  » Une pièce d’identité fera l’affaire…

Une équipe de la télévision suisse est présente (il est vrai que nous ne sommes qu’à 70 km de la frontière). Etant seulement locataire de ce stade communal, l’Atalanta Berghëm (Bergame en patois bergamasque) n’y dispose d’aucun bureau et voit donc son service de presse obligé de distribuer les accréditations au départ d’une voiture marquée stampa (presse) sur les portières.

Les supporters de la curva nord, aussi appelée curvaFedericoPisani (du nom d’un jeune attaquant décédé, à 22 ans, dans un accident de la route en 1997), sont bien en voix. Leurs chants nous sont inconnus, durent très longtemps et sont accompagnés des inévitables tambours. Les percussionnistes semblent infatigables et offrent des accompagnements bien plus raffinés que les simples battements de cadence alors que les pétards lancés de ces gradins détonnent aussi fort que des petites bombes.

par RUDI KATUSIC

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