
27 années de service public combinées avec l’enseignement, avant d’amorcer l’aventure foot sur Canal +, André Remy a encore et toujours la langue bien pendue dans Va y’avoir du sport sur Bel RTL.
Comment définiriez-vous votre rôle au sein de la bande de Jean-Michel Zecca, qui dénote avec celui, plus sérieux, de l’époque Canal + ?
Le concept Café du Commerce était voulu et je crois, réussi. Avec Alain Courtois, on a le dirigeant et la qualité, avec Marka, le supporter (du Brussels) qui met le doigt là où ça fait mal ; Jean Duriau endosse le costume du bourreau (quand il flingue, il flingue ) tandis que Said Addouche et moi, on s’occupe plus de la partie technique. Et pour couronner le tout, Jean-Michel Zecca et sa vivacité d’esprit hors du commun qui permet d’enchaîner les sujets.
On est plus dans le divertissement, moins dans l’analyse pure et dure.
Oui, c’est du divertissement, un programme populaire. Ce n’est pas pour autant que l’on doit dire n’importe quoi. Quelqu’un qui vient à raconter des âneries, on le reprend. Par rapport à Canal, où l’on expliquait tout images à l’appui, ici, on traite aussi tout ce qui tourne autour du match proprement dit.
Quelle était la force de Canal + dans son traitement de l’information sportive ?
Je pars du principe qu’un journaliste, par son travail de préparation, doit apporter un plus au public qui en connaît déjà beaucoup sur la question. Charles Biétry (ex-directeur du service des sports de Canal+ France) me disait que commenter un match sans s’être préparé, ça pourrait passer, grâce à ses connaissances, mais au bout de trois fois, on finit par ennuyer le téléspectateur.
Ce petit plus apporté dans l’analyse est souvent repris aujourd’hui par le consultant.
Le recours au consultant peut avoir un aspect démago : essayer d’attirer les téléspectateurs avec un nom. Ça ne sert à rien s’il n’a aucune faculté d’analyse ou pas le sens de la communication. On se fourvoie trop souvent en se braquant uniquement sur le passé du joueur. Avec Jean-Paul Colonval, on avait réussi à réunir tous ces critères.
Quel regard portiez-vous sur feu Arsène Vaillant, le premier à endosser le rôle du journaliste ancien sportif ?
Le connaissant, il n’aurait jamais voulu avoir de consultant à ses côtés ! Comme sportif, c’était un défenseur très dur, mais en tant qu’ancien attaquant, il avait une très bonne technique. Il faisait partie de cette équipe d’Anderlecht d’après 1945 qui était intouchable. Au-delà de l’aspect purement sportif, c’était quelqu’un de merveilleux, d’une extrême modestie, avec qui je me suis énormément amusé. Il était devenu un peu mon papa au fil des ans.
THOMAS BRICMONT
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