Anderlecht et le Standard : quelques Coupes de retard

Walter Baseggio avait raison dimanche soir à l’interview après le nul à Lokeren :  » On a intérêt à mieux jouer mercredi prochain… A Genk, ce sera une autre paire de manches « . Le champion en titre – qui n’a plus remporté de Coupe de Belgique depuis la nuit des temps (en 1994 : 2-0 contre le Club de Bruges,… et une autre finale perdue en 1992 2-4 contre le Germinal Ekeren) – joue aujourd’hui son quart de finale aller à Genk.

Les Limbourgeois sont en tête du championnat avec deux points d’avance sur Anderlecht en pratiquant un football à des années lumières de celui, sans étincelle, des Bruxellois. Les deux clubs ont eu leur personnel joueurs bousculé au cours des derniers mois, mais Hugo Broos s’en sort mieux que Frankie Vercauteren. Cette place en tête du classement le prouve, mais également l’Anderlecht-Genk du premier tour qui s’est terminé par une humiliation mauve : 1-4. Les deux coaches ont de quoi régler leur duel au soleil. Après le quart aller de ce mercredi, il y aura un Genk-Anderlecht en championnat le 10 mars et le retour de la Coupe le 14. Ces deux-là ne vont plus se quitter : on vivra sûrement des sommets de grand niveau et on voit mal comment l’un ou l’autre (l’un et l’autre ?) n’y laisserait pas des plumes.

Pendant la même période, le Standard aura un calendrier plus facile. Ou alors on se trompe ? Théoriquement, la fin de championnat des Rouches ne semble pas insurmontable par rapport à ce qu’ils sont capables de produire comme jeu menaçant. On les a vus, samedi soir, laminer le Brussels 0-3 sans Igor De Camargo, Milan Jovanovic, Milan Rapaic… alors que tout le monde s’accordait à dire que le Standard ne possédait pas assez de joueurs en attaque. Ali Lukunku (bien aidé par Steven Defour et Sergio Conceiçao) a démontré le contraire. Mais l’équipe de Michel Preud’homme regorge de surprises. On se disait que son entrejeu le plus performant était constitué de son triangle magique Marouane Fellaini-Karel Geraerts-Defour et voilà qu’un gamin de tout juste 18 ans, Axel Witsel, y gambade sans complexe, affichant à mesure de l’avancement du match un contrôle du ballon très sûr et un vrai sens de la construction.

Quelle richesse ! Mais pour l’heure, c’est surtout Defour qui vaut le détour. Il constitue la valeur ajoutée de cette équipe. Aligné sur le flanc gauche, il séduit par son passing toujours tranchant. Et Preud’homme reconnaît avoir bien de la chance :  » Steven peut actuellement jouer n’importe où dans l’entrejeu et comme soutien d’attaque. Mais comme je le dis toujours, c’est devant la défense qu’il fera les plus grandes choses « . On verra. En attendant, protégée par son immense brise-lames Marouane, la défense se débrouille très bien, merci. Quand elle pense à suivre le mouvement de l’entrejeu en y restant plus collée plus en bloc, elle possède d’ailleurs une relance plus précise depuis qu’ Eric Deflandre rejoue régulièrement et que Bonfim Dante y a remplacé Oguchi Onyewu. Mais n’est-il pas normal qu’un Brésilien soit meilleur technicien qu’un Américain ? Et Geraerts ? Conscient de ses limites footballistiques pures, il se montre toujours un équipier exemplaire et tâche de faire la différence en ramassant les ballons perdus dans le rectangle adverse. S’il possédait un bon tir, ce serait quand même plus facile pour lui…

Le Standard balade pour l’instant une aura positive mais gare ! Ce mercredi, il aura un test important à passer à l’Antwerp en Coupe de Belgique. Les Liégeois, comme les Anderlechtois, ont également des souvenirs très lointains d’un succès dans cette épreuve : 1993. Se déplacer au Bosuil sera très instructif car l’Antwerp marche du tonnerre. Il reste aussi sur un succès probant (5-1 contre le KV Ostende), est second en D2 et est boosté par l’arrivée du coach anglais Warren Joyce (qui prône la boxe à l’entraînement comme un sergent-major de l’armée des Indes) et d’une flopée de joueurs britanniques. L’accueil sera chaud et permettra de mesurer à la fois le niveau physique des Liégeois et leurs progrès en matière de gestion mentale. On sait qu’ils s’énervent assez rapidement sur l’adversaire et l’arbitrage et que ça les dessert. Des manquements qu’ils devront gommer pour poursuivre leur croissance…

PAR JOHN BAETE

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