5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À DIMITRI MBUYU

La saison dernière, vous avez échoué à un cheveu des play-offs 1. Cette saison, vous avez attendu d’avoir pris un très mauvais départ pour renforcer le noyau. Vous ne vous êtes pas privés de vos petites chances d’aller en PO1 ?

Dimitri Mbuyu : Nous avons essayé de transférer plus tôt, le problème n’est sûrement pas là. Mais plusieurs dossiers ont échoué in extremis. Tout le monde pensait que l’arrivée de Benjamin Mokulu était réglée, nous étions tombés d’accord avec Lokeren et avec lui. Mais Malines est apparu au dernier moment et lui a proposé un meilleur salaire. Idem avec Ernest Nfor, qui a finalement préféré l’Azerbaïdjan. Nous avons négocié avec Niels Schouterden mais les arguments financiers des Qataris d’Eupen ont fait la différence. Et je peux dire la même chose de Renaud Emond, de Virton, qui s’est laissé tenter par le salaire qu’on lui offrait à Waasland Beveren. Dans tous les cas, c’est ce qui a fait la différence, Mons ne peut pas s’aligner. Nous avons réagi la semaine dernière en faisant venir trois nouveaux joueurs. C’était peut-être un peu agressif comme réaction mais la réalité du classement est là.

Vous savez que chaque fois que Mons s’est retrouvé en D1, il est descendu à la fin de sa troisième saison ? On y est…

Je sais. Mais s’il y a de la pression, il n’y a pas de panique dans le club. L’objectif reste le même qu’avant le début du championnat : finir entre la huitième et la douzième place, et tout ce qui viendrait au-dessus serait du bonus. Mons restera en D1. Pour le même prix, nous aurions d’ailleurs trois ou quatre points de plus.

Aloys Nong qui se retrouve en Liga, c’est l’illustration qu’il vaut mieux avoir un bon agent qu’un vrai talent ?

Je ne pense pas que son agent ait fait la différence. C’est surtout Levante qui le voulait absolument, qui le suivait déjà à l’époque où il était au Standard. Je reconnais que ce transfert nous a surpris. Il a mis quelques buts pour nous mais nous attendions plus de lui. Nong est un personnage compliqué, avec ses hauts et ses bas, et le fait qu’il ne se sentait pas toujours concerné, qu’il n’avait pas l’esprit d’équipe. C’est surtout ça qui m’a déçu.

C’est facile de dire ça après coup mais c’est fort possible. Et là, j’assume. En concertation avec le staff, j’ai estimé qu’il ne fallait plus prolonger la collaboration. Donc, c’est ma responsabilité. C’est clair qu’ils avaient de l’importance dans le vestiaire, c’étaient des monuments du groupe. Tous les clubs cherchent des fortes personnalités, c’est parfois ce qui est le plus difficile à trouver. Aujourd’hui, nous n’avons plus de gars qui tapent du poing sur la table quand ça va moins bien. J’espérais que Grégory Lorenzi pourrait le faire mais il est à la recherche de son meilleur foot, alors il ne peut pas s’occuper d’autres choses pour le moment.

Vous êtes sûr que le message du coach passe encore ?

Tout est très clair : Enzo Scifo n’est absolument pas mis en cause, ni par la direction, ni par les joueurs. Lui-même ne panique pas, mais bien sûr, il est réaliste. Il sait que la situation est grave. Le point positif, c’est qu’il y a un paquet d’équipes qui ont raté leur début de championnat, que nous ne nous retrouvons pas isolés dans le fond du classement. Mons peut encore réussir sa saison mais il faut alors commencer à prendre des points dès maintenant. Et comme ça, tout le monde nous laissera tranquille. (Il rigole).

PAR PIERRE DANVOYE

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