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2017 l’année des primeurs belges en sport

Non, avec six médailles olympiques, la Belgique n’est pas encore une grande nation du sport comme les Pays-Bas. Mais il y a progrès : beaucoup de Belges sont sur le point d’éclore au sommet européen ou mondial. Certains ont déjà atteint ce stade. Ils peuvent faire de 2017 un grand cru sportif.

Athlétisme

L’heptathlonienne Nafi Thiam (22 ans), médaille d’or olympique, peut-elle devenir la première Belge à remporter un titre mondial en athlétisme, en août, à Londres ? Le discobole Philip Milanov, médaille d’argent au Mondial 2015 mais neuvième à Rio, peut-il nous offrir une deuxième médaille ?

Wim Vandeven, ex-coach de Tia Hellebaut et Hans Van Alphen, devenu High Performance Manager du COIB :  » La décompression qui a suivi les Jeux va demander du temps à Nafi pour retrouver le niveau de Rio. Dans quelle mesure son coude, déjà blessé cet été, va-t-il la handicaper dans les lancers ?

Une Nafi en forme concourt pour une médaille au Mondial. Jessica-Ennis Hill, deuxième à Rio, a arrêté et aucune heptathlonienne n’a eu plus de points que Thiam à Rio (6.810). Brianne Theisen-Eaton a réussi 6.808 points en 2015 et sera sans doute sa principale rivale.

Il y a encore la Britannique Katarina Johnson-Thompson et la Néerlandaise championne d’Europe Anouk Vetter, qui ont encore une marge de progression, à 23 ans, comme Thiam, surtout sur 200 mètres. Elle peut aussi améliorer sa technique dans les sauts et les lancers. Ce n’est pas une garantie pour 6.800 points car elle a battu cinq records personnels à Rio. Il sera difficile de franchir cette année le cap magique des 7.000 points, un exploit réussi par trois athlètes. Ce sera peut-être pour les Jeux de 2020.

Nafi reste fidèle aux épreuves multiples, même si le saut en hauteur, sa spécialité, pourrait constituer une alternative si son coude tardait à guérir. Avec un saut à 1m98, comme à Rio, elle lutterait pour une médaille dans une discipline peu fournie.

J’attends beaucoup de Milanov. Il a cédé à la pression à Rio mais possède un potentiel physique et technique énorme. On ne lance pas à 70 mètres, comme au stage de novembre, par hasard. Christoph Harting a été champion olympique avec68m37. En plus, Philip est encore très jeune : 25 ans.

N’oubliez pas non plus Thomas Van der Plaetsen : malgré sa chimiothérapie, il a été champion d’Europe et huitième à Rio, en améliorant son record personnel (8.332 points) alors qu’il ne s’entraînait pas encore à fond. Son total peut l’amener dans le top mondial, surtout dans une année post-olympique.

Le Mondial londonien pourrait être le meilleur de l’histoire pour la Belgique, surtout si le relais 4 x 400 mètres, qui a échoué à trois centièmes d’une médaille à Rio, répète ce chrono. La Trinité & Tobago et la Grande-Bretagne ont été éliminées en qualifications mais le chrono belge a été brillant en finale. Il ne faut jamais classer les frères Borlée.  »

FORMULE 1

Stoffel Vandoorne
Stoffel Vandoorne© WRI2/TEAMSHOOT

En 2016, il a remplacé Fernando Alonso au GP de Bahreïn, au volant d’une McLaren, devenant le 21e Belge en F1. Fin mars, Stoffel Vandoorne (24 ans) deviendra le premier Flamand à entamer une saison complète.

Dixième à Bahreïn, Vandoorne a pris d’emblée un point. Peut-il devenir le premier Belge depuis Thierry Boutsen au GP de Hongrie en 1990 à gagner un GP ou à monter sur le podium ?

Bas Leinders, ancien pilote-test de Minardi et capitaine du RACB National Team qui a formé Vandoorne depuis 2009 :  » Une chose est sûre : Stoffel est un talent d’exception. Il surpasse déjà Boutsen avec ses titres en Formule Renault et en GP 2 Series mais surtout par la manière dont il les a acquis. Il a été plus rapide que Jenson Button, son coéquipier, ancien champion du monde, dès son premier GP. C’est éloquent.

Je le place au même niveau que Max Verstappen, dans un autre style, plus calculateur. Durant sa première saison, il va commettre des erreurs, comme Verstappen chez Toro Rosso en 2015, mais si McLaren parvient à élaborer une meilleure voiture que l’année dernière, il peut viser régulièrement le top cinq et même un podium, en fonction des conditions de course.

Tout dépend donc de l’évolution de McLaren, qui entame sa troisième saison avec Honda. L’écurie doit s’adapter aux nouvelles règles : pneumatiques et châssis plus larges, aérodynamique plus agressive… La vitesse moyenne va augmenter, au profit des meilleurs pilotes comme Vandoorne, Verstappen, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton et Alonso, le coéquipier de Stoffel. Si Stoffel parvient à laisser Alonso derrière lui, il pourra un jour décrocher le titre mondial, avec un meilleur bolide.  »

FOOTBALL FÉMININ

Tessa Wullaert
Tessa Wullaert© BELGA

Pour la premire fois de leur histoire, les Red Flames participent à l’EURO néerlandais, en juillet.

Tessa Wullaert va-t-elle devenir la première Belge à gagner la Champions League avec Wolfsburg ?

Yves Serneels, le sélectionneur :  » Nous sommes la moins bonne équipe sur papier. Nous sommes 26e alors que les Pays-Bas, organisateurs, sont 12e, la Norvège 11e et le Danemark 20e. Mais nous avons nos chances. Nous venons de le prouver en gagnant un match amical contre les Pays-Bas sur le score de 3-2. Nous avons ensuite perdu 1-3 contre le Danemark mais au terme d’un match méritoire.

Quoi qu’il en soit, mon jeune noyau va devoir progresser de quelques pour cent dans les six mois à venir s’il veut être prêt pour le premier match, crucial, contre le Danemark. Nous disputons notamment la Cyprus Cup en mars. Nous serons ensemble pendant dix jours. C’est très important.

La fédération met tout en oeuvre pour attirer beaucoup de supporters aux Pays-Bas. Il y aura notamment un village de supporters à Doetinchem, pour le premier match contre le Danemark. Nous espérons le muer en match à domicile car le public peut faire la différence.

Quant aux chances de Tessa en Ligue des Champions : le principal obstacle, ce sont les quarts de finale contre Lyon fin mars, une réédition de la finale 2016. Ce n’est pas gagné car Lyon vient d’engager la star américaine Alex Morgan. Une victoire de Tessa constituerait une fameuse motivation pour elle comme pour les Red Flames en prévision de l’EURO.  »

Par Jonas Creteur

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’année 2017 du sport belge dans votre Sport/Foot Magazine

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