© REUTERS

Wimbledon, un monde à part…

Wimbledon est le plus prestigieux et le plus vénérable des tournois du monde. Organisé par le All England Lawn Tennis et Croquet Club depuis… 1877, il incarne le tennis dans sa plus pure tradition et s’impose comme l’épreuve que tout grand joueur doit en somme remporter pour entrer dans la légende de son sport.

Avec ses courts en gazon, ses allées feutrées fleuries de pétunias et les files interminables serpentant à l’extérieur du club, il est devenu un lieu mythique où règne une atmosphère à nulle autre pareille. Un monde à part, au charme d’un autre temps…

Voici pourquoi.

Un gazon sacré

Le gazon est sacré à Wimbledon. L’homme chargé de veiller à son bien-être se nomme Neil Stubley, un Britannique de 45 ans diplômé en management… de gazon des sports. Dans la quête d’une qualité toujours meilleure, la composition de l’herbe a d’ailleurs changé en l’an 2000. Le gazon qui recouvre les 19 courts du complexe est désormais composé à 100% de ray-grass vivace. C’est ce qui explique qu’il soit plus résistant et plus lent, favorisant les échanges de fond de court. Durant la quinzaine, les courts sont tondus et marqués tous les matins, l’herbe ne pouvant pas dépasser les 8 millimètres.

La tenue blanche de rigueur

À Wimbledon, la tenue blanche est de rigueur pour quiconque désirer fouler le sacro-saint gazon une raquette à la main. Et déroger à la règle est un crime de lèse-majesté! David Goffin l’avait appris à ses dépens en 2012, lors de sa toute première participation. Le Liégeois s’était fait rappeler à l’ordre car il avait eu le malheur de porter un polo blanc avec une série de rayures bleues dans le bas. Le grand Roger Federer s’était aussi fait taper sur les doigts l’année suivante. Tout septuple vainqueur qu’il est, le Suisse avait été prié de laisser ses chaussures blanches à semelles orange au vestiaire après sa victoire contre le Roumain Victor Hanescu et d’opter pour le blanc immaculé.

Les fraises à la crème

Les fraises à la crème sont un autre symbole du tournoi de Wimbledon. La légende populaire raconte que c’est le roi George V qui introduisit cette tradition suite à son accession au trône en 1910. La variété de fraise officielle de Wimbledon est l’Elsanta, cultivée dans le Kent. Cueillies la veille, les fraises arrivent chaque matin à 5h30 par camions entiers au All England Club pour être inspectées. Leur prix n’est pas donné, 2,50 Livres Sterling pour un petit pot d’une dizaine de fraises, mais il serait idiot de repartir sans les avoir goûtées…

« J’ai fait la queue à Wimbledon »

Se procurer des places pour Wimbledon est un véritable parcours du combattant. La meilleure option est de s’inscrire, via le site du tournoi, au ballot, la tombola géante, qui se tient du 1er août au 15 décembre. Sinon? Il reste la possibilité de faire la « queue » pour obtenir l’un des 500 derniers tickets pour le Centre Court ou des 6.000 billets pour les courts annexes encore en vente chaque jour. Certains sont d’ailleurs ravis d’arborer sur leur polo un autocollant avec la mention « J’ai fait la queue à Wimbledon ».

No play on Sunday

Les Anglais ne font pas les choses comme les autres… Ils roulent à gauche, ne reconnaissent pas l’Euro et possèdent la seule levée du Grand Chelem où on ne joue pas le dimanche du milieu. À Wimbledon existe, en effet, la règle du « No play on the Middle Sunday », instaurée pour garantir un peu de quiétude aux riverains durant une quinzaine très animée. Dans l’histoire du tournoi, il n’y fut dérogé qu’à trois reprises, en 1991, 1997 et 2004 suite à d’importants retards dans la programmation causés par la pluie, qui vient souvent jouer les trouble-fête à cette période.

Les joueurs comme à la maison

Situé dans un quartier résidentiel du sud-ouest de Londres, Wimbledon offre la possibilité aux joueurs de se sentir comme à la maison en leur permettant de loger dans l’une des nombreuses villas qui bordent le All England Club. Côté belge, Kim Clijsters fut la première à tenter l’expérience, du temps où elle était en couple avec Lleyton Hewitt. Les propriétaires, cela dit, sont aussi gagnants. Sachant que les joueurs ont les moyens, ils n’hésitent pas à demander entre 10 et 15.000 Livres pour céder leur bien et se payer, pendant ce temps, de belles vacances…

Serge Fayat

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire