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« Une saison de tennis me coûte 100.000 euros »

Steve Darcis, éliminé au premier tour à Roland Garros, parle sans tabou de sa vie sur le circuit

Catalogué comme un sport de riches, le tennis véhicule une image glamour où l’argent coule à flots, mais derrière les Roger Federer et Maria Sharapova, la réalité est parfois bien moins clinquante. Un tennisman peut ainsi gagner énormément tout comme rien ou presque. Sur les 2000 joueurs et 1300 joueuses professionnels, ils sont d’ailleurs à peine 10% à très bien vivre de leur métier. Et au-delà de la 200e place mondiale, on peut carrément perdre de l’argent. Revenu dans le Top 100 à la sueur de son front après avoir galéré pendant un an suite à une vilaine blessure à l’épaule droite, Steve Darcis est bien placé pour en parler.

Entretien sans tabou

Steve, pouvez-vous nous éclairer sur la vie d’un joueur de tennis…

« Ma vie? A l’heure actuelle, je ne peux pas me plaindre. J’ai réussi à revenir dans le Top 100 du classement ATP, ce qui me permet de participer à nouveau à tous les grands tournois du circuit, où il y a pas mal d’argent à la clé. C’est le jour et la nuit avec l’année dernière. J’ai été longtemps blessé et j’ai dû repartir de zéro. Je me retrouverais à disputer des tournois Futures, tout au bas de l’échelle, et je voyais mon compte en banque diminuer chaque semaine… »

Quelles sont vos sources de revenus?

« Le prize money, principalement, dont les gens oublient d’ailleurs qu’il est brut. Sur le site de l’ATP, tout le monde peut voir que j’ai, par exemple, gagné 31.000 dollars lors du tournoi de Miami, fin mars. Tous frais déduits, il ne m’en restait cependant que 6.000. »

Vous avez des sponsors?

« Oui, je reçois chaque année 18 raquettes de Wilson et des vêtements de J&Joy. J’ai aussi comme partenaire Family Game Center et je bénéficie du soutien de l’AFT et de Hope & Spirit. »

Que vous coûte une saison de tennis?

« C’est difficile à évaluer. Cela dépend des tournois que l’on dispute et du nombre de personnes avec qui l’on voyage sur le circuit. Je suis souvent accompagné d’un coach et d’un kiné, dont j’ai tous les frais à charge. Cela fait évidemment grimper la facture. Je dirais qu’une saison de tennis me coûte environ 100.000 euros. Heureusement, je le répète, le fait de figurer dans le tableau final des grands tournois met fameusement du beurre dans les épinards… (sourire) »

Vous êtes en effet assuré de toucher 27.000 euros cette année à Roland Garros. Vous devrez encore travailler après votre carrière?

« Oh, oui ! Je ne suis pas Federer ou Nadal. Je ne pourrai pas me reposer longtemps sur mes lauriers. J’ai d’ailleurs déjà pensé à ma reconversion. J’ai 31 ans passés et j’aimerais bien ouvrir une école de tennis ou devenir coach. Pour l’instant, cela dit, je joue bien et je compte encore en profiter un maximum. »

Serge Fayat

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