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Roland Garros, une histoire belge…

Les Internationaux de France ont souvent souri aux Belges depuis le début de ce troisième millénaire. Sera-ce à nouveau le cas cette année ?

Roland Garros, la deuxième levée du Grand Chelem de la saison, commence ce dimanche 22 mai. Les Belges risquent, hélas, de se compter sur les doigts d’une main cette année. Seuls David Goffin, Yanina Wickmayer et Kirsten Flipkens sont assurés de figurer dans le tableau final. Les autres devront mériter leur place via les qualifications.

Parce qu’ils ont été éduqués sur terre battue, cette surface ocre qui salit les chaussettes, parce qu’ils peuvent également compter sur le soutien de nombreux supporters, vu la proximité entre Paris et notre plat pays, les tennismen belges ont souvent réussi à se surpasser lors des Internationaux de France. L’histoire du tournoi le prouve en tout cas.

Depuis le début de ce troisième millénaire, la Belgique a régulièrement été à la fête à Roland Garros. En 2001, le court Philippe Chatrier est le théâtre de la première demi-finale 100% belge dans une levée du Grand Chelem. Justine Henin mène 6-2, 4-2, mais c’est Kim Clijsters qui se hisse en finale. Le lendemain de ses 18 ans, la Limbourgeoise s’incline au terme d’un match épique, 12-10 au troisième set, contre l’Américaine Jennifer Capriati.

Deux ans plus tard, c’est carrément Byzance ! Les deux diamants du tennis belge mettent Paris en bouteille en s’affrontant en finale ! Le moment est solennel. Toute la Belgique, la famille royale en tête, s’était d’ailleurs donné rendez-vous Porte d’Auteuil pour célébrer l’événement. Sous une chaleur tropicale, Justine Henin prend sa revanche et triomphe 6-0, 6-4. « Je dédie ma victoire à ma maman. Je sais qu’elle veille sur moi depuis le paradis », déclara-t-elle, les larmes aux yeux.

L’Ardennaise règnera en maître sur la terre battue parisienne, s’imposant aussi en 2005, 2006 et 2007. Entre-temps, en 2004, ce sont Xavier Malisse et Olivier Rochus qui, en double, écrivent un beau roman. Inscrits pour le fun, ils repartent avec le trophée après une victoire 7-5, 7-5 contre la paire Llodra-Santoro en finale. « C’est magique ! », s’exclama le Courtraisien. En 2009, Dick Norman disputera aussi, à 38 ans, la finale du double. Associé au Sud-Africain Moodie, il s’incline contre le Tchèque Dlouhy et l’Indien Paes.

En 2012, alors que notre tennis craint la récession suite aux départs à la retraite de Kim et Justine, c’est un jeune Liégeois de 21 ans qui sort de terre. Repêché comme lucky loser des qualifications, David Goffin se hisse jusqu’en huitième de finale où il est battu 5-7, 7-5, 6-2, 6-4 par Roger Federer en personne au terme d’un match somptueux. « C’était comme dans un conte de fées. Je ne l’oublierai jamais », glissa-t-il, après avoir reçu l’accolade de son idole. Une semaine plus tard, c’est même rebelote avec Kimmer Coppejans ! L’Ostendais, 18 ans, remporte en effet le tournoi junior en battant le Canadien Peliwo en finale.

Et l’an dernier, c’est Alison Van Uytvanck qui a crevé l’écran. La rouquine de Grimbergen, 21 ans, n’avait encore jamais gagné un match à Roland Garros, mais cela ne l’empêche pas de se frayer un chemin jusqu’en quart de finale, en épatant par son toucher de balle. Elle finit par mordre la poussière, 6-4, 7-5, contre la Suissesse Bacsinszky. « J’ai vécu les dix jours les plus incroyables de ma carrière », confia-t-elle.

Alors, à qui le tour de parer la Porte d’Auteuil de noir, de jaune et de rouge ? David Goffin encore, alors qu’il pointe aux portes du Top 10 ? Yanina Wickmayer peut-être, vu qu’elle est capable du meilleur comme du pire ? La grande quinzaine de l’ocre s’annonce passionnante…

Serge Fayat

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