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Où s’arrêtera Roger Federer?

La retraite? Quelle retraite? Roger Federer n’envisage pas encore une fin de carrière, après avoir réussi un retour sensationnel et remporté, à près de 36 ans, un 19e trophée majeur, dimanche à Wimbledon.

Peut-on décemment concevoir la présence du « Maître » dans un peu plus de trois ans à Tokyo pour les jeux Olympiques? La question lui a été posée à Londres. « Je n’ai pas encore pris de décision à propos des JO. C’est encore loin », a répondu Federer, qui fêtera ses 39 printemps durant la quinzaine tokyoïte.

C’est un âge plus qu’avancé pour un joueur de tennis mais l’intéressé veut déjà revenir en 2018 à Wimbledon pour défendre son titre – « ce tournoi m’aide à durer », dit-il – et s’est engagé jusqu’en 2019 pour celui organisé chez lui à Bâle (ATP 500). « La santé tient une importance particulière dans mes choix. Je vais continuer d’être très prudent concernant le nombre de matches à jouer et sur ma forme physique », a-t-il expliqué durant le tournoi.

Prolonger l’aventure dépendra aussi de considérations familiales – il a quatre enfants – et sur sa capacité à gagner de grands tournois. « Il y a une différence entre participer et être en mesure de gagner », a souligné dimanche, le maestro helvète, qui n’en est pas à son premier come-back, loin de là.

En 2011, l’année de la montée en puissance de Novak Djokovic, les rumeurs de déclin avaient fleuri mais l’icône les avait fait faner l’année suivante avec un septième titre à Londres un an après et en trône récupéré au sommet de l’ATP.

Enième résurrection

Rebelote en 2013, l’une des pires années du Bâlois, qui avait chuté dès le deuxième tour à Londres et remporté un seul tournoi, à Halle. Puis Federer a retrouvé un excellent niveau, rejoué des finales en Grand Chelem – deux à Wimbledon (2014, 2015), une à l’US Open (2015) – mais durant ces années-là Djokovic était trop fort.

Après une annus horribilis en 2016, écourtée par un genou gauche récalcitrant, il renaît de ses cendres et remporte des trophées en suivant la cadence de ses jeunes années. Il s’est déjà adjugé deux des trois tournois du Grand Chelem du jamais-vu depuis… 2009.

Il sera l’un des grands favoris de l’US Open (28 août-10 septembre), où seuls Rafael Nadal et l’imprévisible Stan Wawrinka semblent en mesure de l’empêcher de triompher. Ce serait la première fois depuis 2008. Car Djokovic envisage de prendre « une longue pause », voire de se faire opérer d’un coude douloureux et le N.1 mondial Andy Murray est loin de son niveau stratosphérique de la fin 2016. L’Ecossais, à deux doigts de perdre son trône lors de Wimbledon, aura beaucoup de points à défendre. Nadal, son premier poursuivant, est à l’affût mais aussi Federer qui fera son retour sur le podium (3e) lundi.

Retrouver le sommet du classement ATP, pour la première fois depuis novembre 2012, est envisageable à condition de faire les bons choix de programmation et de maintenir le même niveau de jeu.

La clé du succès du Federer 2017, c’est d’avoir su adapter son agenda à son âge pour rester compétitif plus longtemps, en zappant notamment la tournée sur terre battue, la surface la plus exigeante, Roland-Garros inclus. « J’ai l’impression de travailler à mi-temps, ce qui n’est pas désagréable », apprécie le Suisse.

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