© REUTERS

Navratilova accuse la BBC de pratiquer des écarts de salaires « choquants »

La légende du tennis féminin Martina Navratilova a accusé lundi la BBC, pour qui elle est consultante occasionnelle, de pratiquer des écarts de salaires « choquants« , son collègue masculin John McEnroe étant payé au moins dix fois plus qu’elle.

L’Américaine dit être payée environ 15.000 livres, soit 17.000 euros par la BBC pour son rôle de consultante à Wimbledon, tournoi qu’elle a remporté à neuf reprises durant sa carrière.

Mais elle a réalisé l’énorme écart de rémunération quand le diffuseur britannique a publié en juillet dernier les rémunérations de ses plus grosses stars, par tranches de 50.000 livres: là, John McEnroe se situe dans la fourchette comprise entre 150.000 et 199.999 livres (entre 170.000 et 226.000 euros).

« A moins que John McEnroe ne fasse plein d’autres choses en dehors de Wimbledon, il touche au moins dix fois plus d’argent« , a souligné Navratilova dans l’émission Panorama, de la BBC.

L’ancienne championne d’origine tchèque s’est vu signifier qu’elle touchait autant que les hommes effectuant un travail identique.

« C’est choquant, a-t-elle regretté. C’est toujours le bon vieux réseau des garçons… La conclusion c’est que les voix des hommes sont davantage valorisées que celles des femmes« , a-t-elle poursuivi.

Mise en cause, la BBC a répondu que le contrat de McEnroe était « entièrement différent » de celui de l’ancienne championne et qu’ils ne sont pas comparables.

Martina Navratilova a été mise à contribution à dix reprises durant Wimbledon 2017, où elle a commenté en direct trois rencontres. McEnroe a de son côté travaillé durant l’intégralité du tournoi (deux semaines), avec une charge de travail bien plus importante, selon le diffuseur.

Cette dispute intervient dans le cadre d’un problème plus large de différences salariales entre hommes et femmes à la BBC, un groupe financé par des fonds publics: 12 des 14 plus gros salaires du diffuseur sont des hommes.

Un audit commandé par la BBC a mis en lumière en son sein un écart salarial de 6,8% entre hommes et femmes, mais « aucune preuve de discrimination en fonction du genre dans les décisions salariales« .

Contenu partenaire