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Nadal redevient le boss à New York

Le N.1 mondial Rafael Nadal a remporté l’US Open pour la troisième fois de sa carrière, quatre ans après son précédent titre, en battant dimanche dans une finale à sens unique l’Africain Kevin Anderson 6-3, 6-3, 6-4.

Si l’US Open 2017 n’a pas ménagé les cadors, dont Roger Federer, tombé en quarts de finale, ou même les principaux outsiders, la logique a été en revanche scrupuleusement respectée en finale. Le grandissime favori, qui disputait sa 23e finale en Grand Chelem, a dominé l’invité-surprise, 32e au classement ATP, qui n’avait jamais dépassé jusque-là les quarts de finale d’un tournoi majeur.

Nadal s’est offert à 31 ans avec autorité son 16e titre en Grand Chelem, le deuxième de l’année après Roland Garros en juin –pour la dixième fois!– et son troisième à New York, après 2010 et 2013, son deuxième de l’année après Roland Garros. Il affiche désormais à son impressionnant palmarès un total de 74 titres.

Mieux encore, alors que son dernier titre sur ciment remontait à janvier 2014 (Doha), « Rafa » a montré que, comme à ses plus belles années, rien ne lui résistait et que sa piètre saison 2016, perturbée par une blessure à un coude, n’était plus qu’un lointain souvenir.

« Depuis le début de la saison, j’ai joué à un très bon niveau plutôt élevé, finir l’année en Grand Chelem avec un succès est vraiment incroyable », a souligné Nadal qui a empoché un chèque de 3,7 millions de dollars (3,07 millions d’euros) portant son total de gain à 90 millions de dollars.

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‘Sans lui je n’en serai pas là’

Comme cela était largement attendu, l’Espagnol était beaucoup trop fort pour Anderson.

Dans le premier set, alors que Nadal remportait facilement ses jeux de service, Anderson, particulièrement vulnérable sur ses deuxièmes balles de service, était rapidement sous pression: il lui a fallu ainsi batailler près de dix minutes pour remporter son deuxième jeu de service. Il a repoussé quatre balles de break, avant de céder, en envoyant une attaque de coup droit dans le couloir, à la cinquième, ce qui permettait à Nadal de mener 4-3, puis 5-3.

Le N.1 mondial, de plus en plus incisif, a empoché grâce à une volée gagnante la première manche sur le service de son adversaire après 58 minutes de jeu.

Le scénario s’est répété quasiment à l’identique dans la deuxième manche, sauf que Nadal a pris le service du Sud-Africain dès le 6e jeu, en multipliant les montées au filet.

Mené deux manches à zéro après un peu moins de deux heures heure de jeu, Anderson s’est encore plus compliqué la tâche en cédant d’entrée son service après une série de quatre fautes directes. Il n’a pas réussi à renverser la situation et a permis à Nadal de servir pour le match à 5-4: l’Espagnol, malgré un dernier sursaut d’Anderson, n’a pas laissé passer sa chance en concluant sa finale sur une dernière volée gagnante.

Cette victoire avait été une saveur particulière pour Nadal, puisque son oncle Toni, son entraîneur de toujours, ne le suivra plus au quotidien sur le circuit ATP à partir de la saison prochaine, et il l’a remercié chaleureusement: « Sans lui, je n’en serais pas là », a-t-il assuré.

En l’absence de Novak Djokovic et d’Andy Murray, forfaits sur blessure, et après l’élimination de Federer, Nadal a confirmé l’écrasante supériorité du « Big Four » qui domine le tennis masculin: à eux quatre, ils ont remporté 46 des 51 derniers tournois du Grand Chelem.

« L’une de mes meilleures saisons »

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Après son sacre à l’US Open dimanche, son deuxième titre du Grand Chelem de l’année, le 16e de sa carrière, le N.1 mondial Rafael Nadal a le sentiment d’avoir réalisé en 2017 « l’une des meilleures saisons de (sa) carrière ».

Vous avez donné face au Sud-Africain Kevin Anderson, battu 6-3, 6-3, 6-4, l’impression d’une grande sérénité…

« Je peux vous assurer que j’étais nerveux, mais j’ai bloqué tous les signes de frustration que j’aurais pu renvoyer, je ne voulais pas avoir un langage corporel négatif. On sait que quand on joue une finale de ce niveau, on va faire des erreurs, il faut les accepter. J’ai joué le match que je devais jouer pour gagner contre Kevin. J’ai bien servi, sauf peut-être lors des deux derniers jeux du match, où j’étais très nerveux. Ma stratégie était de faire durer les échanges, alors que je savais qu’il voulait les abréger. Comme il est très grand (2,03 m, NDLR), ses déplacements sont moins bons que les miens, je voulais le fatiguer. Le premier set est très important: quand je prends son service (dans le 7e jeu pour mener 4-3, NDLR), cela change complètement le match, car, dans un tie-break contre un serveur comme Kevin, on ne sait jamais ce qui peut arriver ».

Quel bilan tirez-vous de votre saison 2017 en Grand Chelem?

« C’est l’une des meilleures saisons de ma carrière, j’ai disputé trois finales en Grand Chelem, j’en ai gagné deux, je suis resté compétitif tout au long de l’année. C’est une année spéciale, à tous les aspects émotionnels aussi, après plusieurs saisons sans gagner de titres en Grand Chelem: 2014 et 2016 ont été difficiles à cause des blessures, tandis que 2015 était une année difficile, pas à cause d’une blessure, mais d’un point de vue psychologique. Le vrai problème de ma saison dernière, ce n’était pas mon niveau de jeu, c’est ma blessure au coude: avant d’abandonner à Roland Garros, je jouais bien, je ne dis pas que j’aurais gagné le titre, mais je jouais bien. Je suis très heureux de ce que j’ai accompli cette année, j’ai gagné à nouveau sur ciment, je suis resté en bonne santé, cela donne beaucoup d’énergie positive pour le reste de la saison ».

Avec 16 titres, vous n’êtes plus qu’à trois longueurs des 19 titres de Roger Federer, est-ce une motivation de le rejoindre ou de le dépasser au moment où votre rivalité semble repartie de plus belle?

« Je suis très heureux de ce que j’ai réussi, j’ai gagné l’US Open. Me comparer à Roger n’est pas une motivation. L’important c’est que je gagne, peu importe s’il en gagne un, deux ou 24 de plus. Je ne vois pas la vie ou ma carrière en me comparant avec les autres, dans la vie il y aura toujours quelqu’un qui aura plus d’argent que toi. C’était difficile à imaginer il y a huit ou neuf mois que Roger et moi, nous allions gagner les quatre tournois du Grand Chelem de l’année. Merci à la vie pour cette opportunité, notre rivalité est importante pour notre sport, en raison de notre opposition de caractère et de style, mais ma rivalité avec Novak (Djokovic) est aussi importante ».

Propos recueillis en conférence de presse

Un titre pour la dernière en Grand Chelem d' »Oncle Toni »

Avec son oncle, Toni Nadal, à Roland Garros.
Avec son oncle, Toni Nadal, à Roland Garros.© BELGAIMAGE

L’emblématique entraîneur de Rafael Nadal, son oncle Toni, a assisté dimanche à New York, pour son dernier tournoi du Grand Chelem aux côtés de son illustre neveu, à un 16e sacre plein d’autorité, sans aucune nostalgie. A 53 ans, Toni Nadal a décidé de s’éloigner du circuit professionnel pour s’occuper à temps plein de l’académie fondée par la famille Nadal à Majorque et passer plus de temps en famille.

L’ancien professionnel de football, qui a offert sa première raquette à son neveu à trois ans, n’a éprouvé aucun pincement au coeur pour ce dernier rendez-vous majeur. « Il n’y a rien de spécial. Rien de plus spécial qu’à chaque fois qu’il a gagné un tournoi du Grand Chelem. Ce n’est vraiment pas important pour moi », a-t-il balayé.

Son neveu l’a remercié dans son discours lors de la remise du trophée: « Je ne peux le remercier assez pour tout ce qu’il a fait pour moi, sans lui, je ne jouerais pas au tennis, je n’en serais pas là, il m’a toujours poussé, il m’a rendu plus fort (…) C’est l’une des personnes les plus importantes de ma vie », a insisté « Rafa ».

L’Espagnol va continuer à travailler avec deux anciens joueurs espagnols, Carlos Moya, qui l’a rejoint en début d’année, et Francisco Roig. Il a exclu de recruter un autre entraîneur, mais n’a pas écarté l’idée que son oncle vienne ponctuellement le conseiller. « Cela ne veut pas dire qu’il ne viendra plus sur des tournois, il ne s’impliquera plus au quotidien dans mes entraînements et dans les déplacements », a expliqué le N.1 mondial.

« Ce n’est pas un changement du tout au tout, je vais continuer à le voir, on habite à cent mètres l’un de l’autre », a rappelé « Rafa ».

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