© Reuters / Suzanne Plunkett

Nadal est-il fini?

Stagiaire

Eliminé par un illustre inconnu aux dreadlocks nommé Dustin Brown (ATP 102), Rafael Nadal n’est plus que l’ombre de lui-même cette saison. Retombé à la dixième place mondiale après Roland-Garros, le Majorquin est sorti de Wimbledon avant les quarts de finale pour la quatrième fois d’affilée.

« La vie continue, ma carrière aussi », Rafael Nadal tente de se rassurer après sa défaite concédée sur le court central londonien. Des mots prononcés pour couper court à toutes interrogations naissantes sur une fin de carrière précoce et pourtant, l’invincible n’est plus. Balayé en trois sets par Novak Djokovic en quart de finale de son Roland-Garros, Rafa n’a pas fait mieux sur le gazon de Wimbledon. Emprunté physiquement et en manque d’idées, le joueur de 29 ans n’a jamais véritablement réussi à donner du rythme à cette rencontre. Au profit de son adversaire serveur-volleyeur, déjà vainqueur du Majorquin l’année passée à Halle et venu à Londres sans pression.

Le conquistador n’est plus

L’ogre qui enfilait les tournois comme des perles n’a gagné que deux tournois cette année, Bueno Aires et Stuttgart. Vache maigre pour un joueur clairement en manque de confiance. Rafael Nadal n’affiche plus sa grinta habituelle et le fatalisme commence à guetter du côté de l’ancien numéro un mondial. En février dernier, après sa défaite à l’Open de Rio, il déclarait déjà « ne pas savoir s’il serait de nouveau le meilleur Rafa ». L’homme réputé pour son mental d’acier avait manqué plusieurs fois de concentration lors de sa demi-finale perdue face à Fabio Fognini après une balle de match ratée et une discussion houleuse avec l’arbitre brésilien Carlos Bernardes. Ses mésaventures se sont plusieurs fois répétées durant la saison, avec des éliminations précoces à Miami ou encore à Barcelone.

Le physique ne tient plus

Usé, c’est le terme qui revient souvent pour définir l’Espagnol cette saison. En dépit de ses qualités physiques impressionnantes, le gaucher a souvent dû composer avec les blessures durant sa carrière. A 29 ans, Rafael Nadal ne compte plus ses problèmes de genoux, et son jeu à l’usure s’en fait d’ailleurs ressentir. Le temps où Rafa avait l’habitude de construire ses points calmement du fond du court avant de porter l’estocade via son lift dévastateur semble terminé. Aujourd’hui, ses matches sont plus courts et l’Espagnol est beaucoup plus porté vers l’offensive. Le Matador est à bout de souffle et n’arrive plus à injecter l’intensité qu’il mettait dans ses frappes auparavant. Son coup droit, arme favorite, paraissait bien faible hier face au rythme imposé par le naturalisé allemand Dustin Brown.

Un dernier sursaut d’orgueil?

Ce n’est pas la première crise que traverse le décuple vainqueur de Roland-Garros. En 2009, une tendinite au genou l’avait tenu éloigné des terrains durant trois mois, lui faisant perdre sa place de numéro un mondial. A son retour, il récupérait sa place au sommet du tennis mondial en remportant trois tournois du Grand Chelem et plusieurs Masters 1000. Son année noire restera 2012 avec une blessure qui le privera durant huit mois de compétitions et des Jeux Olympiques. Son come-back en 2013 est saisissant puisqu’il redevient numéro un mondial au terme d’une saison marquée par 73 victoires en 79 matches. Aujourd’hui, les blessures sont mentales et physiques pour un joueur approchant la trentaine. Rafael Nadal réussira-t-il à casser cette mauvaise dynamique?

Gillian Hermand

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire