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Djokovic: une pause pour mieux revenir ?

Doute, changement quasi intégral de staff et désormais une blessure qui dure « depuis un an et demi »: Djokovic traverse la pire crise de sa carrière, le contrecoup de deux années d’hégémonie et d’efforts surhumains pour rester le meilleur.

Encore des maux, toujours des maux, rien que des maux… Le refrain devient lancinant pour l’ex-N.1 mondial contraint à l’abandon après à peine plus d’un set contre le Tchèque Tomas Berdych, l’une de ses victimes favorites, mercredi en quarts de finale de Wimbledon.

La blessure au coude droit est chronique aux dires du Serbe qui a tenu pendant « sept, huit ou dix mois » grâce à des soins. Mais ceux-ci ne « fonctionnent plus très bien depuis sept mois ».

« Plus je joue, pire ça devient », déplore Djokovic qui hésite à se faire opérer et envisage de faire un break, comme l’avaient fait avant lui Roger Federer et Rafael Nadal pour réenclencher la machine à gagner.

« La seule chose qui me vient à l’esprit, c’est du repos. Peut-être qu’une grande pause est nécessaire, pas forcément uniquement pour ma blessure. Peut-être aussi pour l’esprit », a ajouté le Serbe en proie au doute.

– Doublé par Murray –

Les problèmes ont commencé il y a un an, après sa période la plus faste. Entre mi-janvier 2015 et juin 2016, soit 18 mois, le « Djoker » dispute 22 finales (17 gagnées) en 24 tournois.

Djokovic se présente alors à Wimbledon avec un statut de détenteur des quatre trophées majeurs après avoir conquis, quelques semaines plus tôt à Paris, le dernier manquant à son palmarès.

Personne n’avait réussi une telle performance depuis l’Australien Rod Laver, lauréat de tous les plus grands trophées mais sur une année calendaire en 1969 (et avant en 1962). L’hégémonie de Djokovic, vainqueur de 12 « Majors » au total, est telle que rattraper le record de Federer, alors 17 fois titré -18 depuis son sacre à Melbourne en janvier- ne paraît plus impossible.

Mais le Belgradois se prend les pieds dans le gazon du All England Club dès le 3e tour contre l’Américain Sam Querrey. Il avouera, laconique, ne pas avoir été à 100% de ses moyens.

Burn-out et lassitude du circuit sont d’abord évoqués. Le Serbe ne remportera plus qu’un seul trophée de la saison, le Masters 1000 du Canada, en juillet, avec une concurrence amoindrie (Nadal et Federer blessés, Murray au repos).

Eliminé d’entrée lors des Jeux de Rio par l’Argentin Juan Martin del Potro, Djokovic enchaîne avec une défaite en finale de l’US Open face au Suisse Stan Wawrinka, et évoque ses problèmes au coude. Murray lui chipe la première place mondiale après une fin de saison exceptionnelle.

– Un an de désillusions –

Le Belgradois se sépare alors de l’ex-champion allemand Boris Becker, avec qui il travaillait depuis trois saisons. Début 2017, son succès à Doha contre Murray en finale sera un trompe-l’oeil. A l’Open d’Australie, c’est une défaite dès le deuxième tour face au modeste Ouzbek Denis Istomin, 117e mondial, dans le tournoi qui lui réussit pourtant le mieux (6 trophées).

Après des échecs à Acapulco et Indian Wells, il s’arrête trois semaines pour soigner son coude. Mais les résultats ne redécollent pas à son retour. Début mai, il se sépare de presque tous les membres de son encadrement: son kiné, son préparateur physique et son entraîneur slovaque Marian Vajda, présent à ses côtés depuis 2006.

Il enrôle l’Américain Andre Agassi comme consultant de luxe peu avant Roland-Garros, où il sombre en quarts de finale contre l’Autrichien Dominic Thiem et perd la dernière des couronnes majeures encore sa possession.

Sur l’herbe d’Eastbourne, un tournoi mineur, il s’offre son troisième titre seulement en un an. Il assure que « la passion revient » lors de Wimbledon et pose avec sa femme, pour faire taire les rumeurs de problèmes dans son couple, alimentées par la presse people qui a annoncé la naissance d’un deuxième enfant pour le mois d’août.

Participera-t-il à l’US Open fin août ? Quid de la demi-finale de Coupe Davis en France mi-septembre ?

« Je n’en ai jamais eu (de pause). Durant toute ma carrière, c’est comme si j’avais suivi un calendrier scolaire », a affirmé le champion âgé de 30 ans, avant de quitter Wimbledon. « Je n’ai jamais été réprimandé, c’est peut-être le moment de manquer le prochain semestre. »

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