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Darcis a « senti un coup de poignard » et a compris que « c’était fini »

Steve Darcis (ATP 61) a vécu une nouvelle désillusion dans une carrière jalonnée de blessures, jeudi à Wimbledon. Le Sprimontois, 33 ans, a effectivement été contraint à l’abandon après trois jeux à peine dans son match du deuxième tour contre l’Espagnol David Ferrer (ATP 39), 35 ans. Le dos bloqué suite à un faux mouvement, le n°2 belge a jeté l’éponge après 12 minutes alors qu’il était mené 3-0 dans le premier set.

« C’est arrivé à 40-30, dans le premier jeu », raconta-t-il. « Sur un contre-pied, j’ai senti un coup de poignard. Et là, je savais que c’était fini, car cela n’allait plus du tout. Bien sûr, nous n’avions joué que quelques points, mais je me sentais assez bien. Je sentais que c’était un match à ma portée. Je ne sais pas si c’est lié à ma gêne au dos. J’avais pu disputer mon premier tour sans vraiment être diminué. J’ai fait un faux mouvement et tout s’est ‘spasmé direct’ (sic). C’était impossible de continuer. Dès que j’ai changé de côté, j’ai compris. Je ne pouvais plus servir, j’avais des difficultés à respirer. Là, je suis incapable de me baisser. C’est pas de chance, c’est tombé à un mauvais moment, lors d’un match que j’avais les moyens de gagner, mais cela fait partie du jeu. »

C’est la deuxième fois que pareille mésaventure arrive à Steve Darcis à Wimbledon et la cinquième fois au total dans un tournoi du Grand Chelem. En 2013, après sa victoire contre Rafael Nadal (ATP 2) sur le gazon londonien, il avait dû renoncer à monter sur le court pour défier le Polonais Lukasz Kubot en raison d’une blessure à l’épaule droite. Si elle lui avait coûté un an de sa carrière à l’époque, le Liégeois s’attend ici à être rétabli d’ici une semaine et à pouvoir à nouveau être en forme pour l’US Open et la Coupe Davis.

« Si je ne suis pas prêt pour l’US Open, c’est qu’il y aura un gros souci. Non, cela va aller très vite. Une fois que les muscles vont un peu se relâcher et que l’on va me débloquer, je n’aurai plus rien. Dans quatre cinq jours, cela devrait être terminé. Malheureusement, c’est dommage que cela soit arrivé ici. Je vais essayer de rentrer le plus vite possible. Cela va me faire mal de repartir, mais j’ai perdu et je n’ai plus rien à faire ici », poursuivit le Sprimontois, qui sera papa d’une deuxième petite fille fin juillet. « Même si je dois rester debout pendant deux heures dans l’Eurostar, je le ferai, car je n’ai pas la tête à rester ici et à regarder du tennis… »

Darcis devait encore jouer le double avec Benoît Paire jeudi, mais il a aussi déclaré forfait aussi. La paire belgo-française aurait dû affronter au premier tour le Chypriote Marco Baghdatis et le Tunisien Malek Jaziri.

« C’est dommage, il y avait moyen contre Ferrer »

Yannis Demeroutis, le coach de Steve Darcis (ATP 61), était lui aussi attristé par l’abandon du Sprimontois. Le Hennuyer, qui travaille avec lui depuis le décès de Julien Hoferlin, a dû assister impuissant à son retrait après à peine trois jeux en raison d’une blessure au dos.

« Je suis déçu, d’autant que c’était loin d’être prévisible », raconta-t-il dans le restaurant des joueurs alors qu’il tentait de réconforter son protégé. « Je ne vais pas dire que tout allait bien, car Steve traînait une gêne au dos depuis deux semaines, mais hier à l’entraînement avec moi et ce matin à l’échauffement avec Marcos Baghdatis, il n’y avait pas de souci. Il a fait un faux mouvement pour rattraper une balle de Ferrer et son dos s’est malheureusement bloqué. Cela lui était déjà arrivé un jour à l’US Open (en 2008 contre l’Américain James Blake, NDLR). Il n’y avait plus rien à faire. C’est dommage, car sur gazon, il y avait moyen contre Ferrer, mais là, il n’était plus en état de batailler. »

Yannis Demeroutis pense également que, contrairement à d’autres blessures que Steve Darcis a connues dans sa carrière, celle-ci ne devrait pas mettre trop de temps à guérir.

« J’espère en tout cas, car Steve est en train de livrer une saison exceptionnelle. Les gens ne se rendent pas toujours compte ce que cela lui demande comme efforts, après tout ce qu’il a déjà traversé. Il a atteint le troisième tour à l’Australian Open, il a remporté le tournoi Challenger de Bordeaux, il a amélioré son meilleur classement (une 38e place à l’ATP, fin mai, NDLR). Il joue remarquablement bien. Maintenant, c’est le dos. Encore une fois, il faudra passer au-dessus », soupira-t-il.

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