Boris Becker : des femmes et des amendes et la chute libre

La vie privée tumultueuse du sextuple vainqueur de Grand Chelem lui coûte cher.Les femmes, des amendes, des factures non honorées et de mauvais résultats dans différentes entreprises et dans des projets immobiliers. Boris Becker va mal. « Il a tout gaspillé », titre le magazine allemand Focus.

En 1999, quand il a pris congé du tennis, Boris Becker possédait une fortune inestimable. Il était le plus jeune lauréat de tous les temps de Wimbledon (il avait 17 ans et 227 jours en 1985), il a enlevé trois de ses sept finales à l’All England Club, six grands chelems, 49 tournois et, en 1992, l’or olympique en double, avec Michael Stich. Il avait gagné environ 25 millions de dollars sur les courts et autant en-dehors.

L’Allemand de 32 ans pouvait mener une vie de luxe.  » Pendant quelques années, je n’ai rien fait, à part du golf. J’ai pris des vacances aussi, mais je me suis rapidement ennuyé. Il m’en fallait plus pour meubler mes journées. Avec un père architecte, sa voie était toute tracée : l’immobilier.

 » Gamin, j’ai passé des heures sur les chantiers. Au fil des années, je suis devenu apte à déceler ce qui pourrait être un bon site de construction, ce qui pourrait faire un chouette appartement ou une belle maison. J’ai acheté tout ce que j’aimais mais j’ai également exploré d’autres pistes. « 

Il a associé son nom à des grandes sociétés comme Mercedes mais son nom s’est dévalué à cause des hiatus de sa vie privée. Son mariage avec Barbara Feltus, qui lui a donné deux fils, Noah et Elias, a capoté quand le mannequin russe Angela Ermakova a annoncé que Becker lui avait fait un enfant, Anna, soi-disant dans le débarras d’un hôtel londonien.

L’Allemand a nié mais un test ADN a démontré qu’il était bel et bien le père d’Anna. Le tennisman a alors été très franc dans l’émission Life Stories d’ITV : ce n’était pas dans un débarras mais sur l’escalier.

Ermakova et sa petite fille ont reçu 2 millions d’euros, un appartement à Londres et une rente de 10.000 euros par mois. Sa première femme a également coûté une fortune à Becker : 10 millions et une villa de 2,6 millions à Miami. En 2002, le fisc s’est intéressé à Becker, qui a écopé d’une peine de prison de deux ans avec sursis et d’une amende de 6,5 millions d’euros.

Dans son nouveau livre, Das Leben ist kein Spiel (la vie n’est pas un jeu), Becker se dépeint comme un prospère homme d’affaires mais Focus en doute. Son contrat avec PokerStars, qui lui rapportait 1,3 million d’euros par an, n’a pas été reconduit. À partir de mai, la firme va collaborer avec Rafael Nadal.

Quant à ses trois garages Mercedes, ils sont à peine rentables. « En 2011, ils ont dégagé un bénéfice de 175.000 euros mais Becker a une dette de 3,5 millions et un emprunt de plus de 5 millions chez IKB Bank. « 

La villa de Becker, à Majorque, est à vendre pour 12,5 millions. Mais, selon Focus :  » Il ne trouve pas d’acquéreur. Les aménagements ont été réalisés sans permis. Certaines parties du complexe ont déjà été démolies et Becker doit encore un demi-million à des entrepreneurs et à des sociétés de jardinage.  »

Le magazine titre donc qu’il a tout gaspillé, tout en publiant des photos peu flatteuses de la légende déchue, le visage boursouflé, aussi rouge que le maillot de son club préféré, le Bayern Munich, les yeux cernés. Quel contraste avec la forme de sa deuxième femme, le mannequin néerlandais Sharlely Kerssenberg, qui lui a offert le petit Amadeus en février 2010 -la seule éclaircie de sa vie actuelle.

Par Chris Tetaert