Afghanistan: les autorités doivent en faire « beaucoup plus » pour protéger les femmes

(Belga) L’ONU a exhorté dimanche les autorités afghanes à en faire « beaucoup plus » pour mettre en oeuvre une loi phare protégeant les femmes contre les violences, qui reste souvent bafouée par la police, les procureurs et les tribunaux dans un pays confronté à l’insurrection talibane.

L’Afghanistan s’était doté en 2009 d’une loi visant à éliminer les violences envers les femmes, qui pénalise notamment les mariages forcées et de mineures ainsi que le « baad », pratique qui consiste à offrir une jeune fille en guise de compensation pour résoudre un différend. Or sur 1.669 plaintes de violences envers les femmes enregistrées au cours de la dernière année dans 16 des 34 provinces afghanes étudiées, seulement 109 (7%) ont été tranchées en vertu de cette loi, souligne l’ONU dans un rapport rendu public dimanche. Si l’ONU note une hausse des plaintes déposées, et donc une confiance croissante des femmes envers cette loi, elle regrette un recul du taux d’inculpation. « Lorsqu’elle est appliquée, la loi pour l’élimination des violences contre les femmes permet de protéger les femmes afghanes victimes de violence. Mais de nombreuses femmes demeurent sans protection car dans la plupart des cas il n’y a pas de poursuites » et donc de condamnations, a souligné la directrice pour les droits de l’Homme de la mission de l’ONU en Afghanistan (UNAMA), Georgette Gagnon. La police afghane « rechigne » encore à appliquer cette loi, et les tribunaux et les procureurs demeurent « lents » à la mettre en oeuvre, a renchéri Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. (Belga)

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