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Comment Mata est arrivé à Genk

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Charleroi a utilisé une stratégie étonnante pour tenter de sortir gagnant d’un dossier complexe.

Le choix a de quoi surprendre. Parce qu’il y a quelques semaines, quand il a mis un terme lui-même aux négociations avec Anderlecht, Clinton Mata est passé aux yeux de certains pour un joueur trop gourmand, dans ses ambitions sportives et salariales. Le latéral droit des Zèbres n’avait, en tout cas, pas la tête tournée vers la Belgique à l’heure d’envisager son avenir. Et pourtant, c’est à Genk qu’il poursuivra la saison, sous forme d’un prêt d’un an, sans option d’achat pour les Limbourgeois.

L’histoire est pourtant tout autre. Grand ami de Christian Kabasele, l’international angolais rêvait d’Angleterre, à force d’écouter les histoires de Premier League du Diable rouge. À la fin de la saison dernière, Mata collaborait encore avec Mogi Bayat, et rêvait que le dealmaker l’aide à traverser la Manche. La séparation entre le joueur et l’agent a été actée quand Clinton a senti que son représentant avait agi dans l’intérêt des clubs (Charleroi et Anderlecht) avant de penser au sien.

Après avoir confié ses intérêts à son ami Djaïd Kasri, ex-joueur qui tente une reconversion dans le métier d’agent et qui aurait aimé placer son ami à Nice, Mata s’est finalement dirigé vers John Bico, dont la présence dans le deal qui avait mené Eden Hazard de Lille à Chelsea laissait présager des contacts en Angleterre. Bico aurait d’ailleurs tenté de renouer contact avec les Blues pour les convaincre de déposer sur la table carolo les 3,5 millions d’euros exigés par la direction zébrée pour rouvrir les négociations.

L’idée était de faire entrer Mata dans l’industrie des joueurs prêtés par Chelsea, qui permettent au club de Roman Abramovich de faire des plus-values quand ils se mettent en évidence lors de leurs locations. Dernier exemple en date, Bertrand Traoré avait brillé en Europa League avec l’Ajax, et a convaincu Lyon de lâcher les millions dans le portefeuille des Blues pour s’offrir ses services.

Genk, qui suivait Mata depuis plusieurs saisons, mais rechignait à offrir à Charleroi la même somme qu’Anderlecht, était intéressé par l’idée d’entrer dans ce deal à trois avec Chelsea, devenant ainsi le point de chute de Clinton. L’intérêt des Limbourgeois, ravivé par le départ de Timothy Castagne et la jeunesse de Joakim Maehle, s’est poursuivi sans les Blues, puisqu’ils ont ensuite directement négocié avec Charleroi pour obtenir le prêt de Mata.

Désireux de laisser partir un joueur trop fort pour rester sur le banc, notamment pour tenir les promesses faites à Stergos Marinos la saison dernière, les Zèbres ont ouvert la porte, pour un prêt qui pourrait finalement leur rapporter bien plus que prévu. Parce que le prêt est payant, d’abord, mais aussi parce que Genk est connu pour attirer l’oeil des scouts de grands clubs étrangers.

Ses défenseurs sont souvent vendus pour des montants qui dépassent les cinq millions, et une saison aboutie de Mata dans le Limbourg pourrait faire parvenir une somme encore supérieure aux 3,5 millions anderlechtois sur le compte en banque du Sporting carolo en fin de saison.

Par Guillaume Gautier

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