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« Le préservatif est toujours le seul moyen valable de se protéger »

Le Vif

A la suite de l’avis du CSS (Conseil Supérieur de la Santé) rendu sur demande de la ministre Laurette Onkelinx dans le cadre de l’élaboration d’un futur « Plan National Sida », l’asbl Ex Aequo, centrée sur la prévention du VIH, a tenu à insister sur le fait que le port du préservatif reste actuellement le seul moyen reconnu d’éviter la propagation du virus.

L’asbl a mis en lumière les précisions de l’avis du CSS concernant l’incertitude qui existe à l’heure actuelle au sujet de la charge virale et de son évolution. « Des études sont actuellement en cours, et le débat sur la charge virale est loin d’être clos », explique Michaël François, coordinateur de l’association.

Parmi les conditions strictes évoquées par le CSS pour permettre d’envisager en concertation avec le corps médical un abandon du préservatif, figure « une relation durable entre deux partenaires VIH-sérodiscordants dont celui qui est séropositif suit un traitement cART (rétroviral) ayant amené à un statut de non-détection de son portage (quantité de virus dans le sang ou charge virale) depuis 6 mois sous la limite de quantification ».

« Les données qui confirment la limitation du risque de transmission en cas de charge virale située sous le seuil de détection dans le sang depuis au moins 6 mois n’existent pas encore », précise Michaël François. « Nous ne savons pas, à l’heure actuelle, si une charge virale sanguine indétectable signifie forcément que le sperme est non contaminant. Donner un tel message aujourd’hui est la porte ouverte aux catastrophes. »

Les mêmes réserves sont formulées dans l’avis du CSS. « Des informations complémentaires sont indispensables pour pouvoir établir que le risque zéro est presque atteint dans certaines circonstances », indique ainsi le Conseil dans son texte de réponse à la ministre. « Il n’existe pas actuellement dans la littérature médicale et scientifique de données de qualité de type EBM (evidence-based medicine) concernant le risque de transmission lors de rapports sexuels pour les couples hétérosexuels sérodiscordants. »

Concernant la charge virale et l’incertitude du lien entre présence du virus dans le sang et dans le sperme, le CSS précise aussi qu’ « on ne dispose pas non plus de suffisamment de données concernant la possibilité de discordance entre la quantité de virus détectable dans le sperme et dans le sang. Une quantité de virus plus importante dans le sperme que dans le sang pourrait avoir des conséquences en termes de transmission. »

En attendant les résultats d’une étude en cours sur le sujet (the Partner Study), l’asbl Ex Aequo confirme que l’abandon du préservatif n’est nullement à l’ordre du jour dans la pratique. « En attendant que la recherche avance, notre message reste le même: préservatif et gel, dans tous les cas », conclut Michaël François.

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