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Charleroi : la police fédérale saisit les iPhones contestés à la demande du parquet

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Depuis 15h30 ce lundi, la police fédérale mène un devoir d’enquête dans les locaux de la Ville de Charleroi. Les autorités judiciaires souhaitent faire la lumière sur l’acquisition contestée de matériel informatique et de cent iPhones négociés par la Ville en mars dernier auprès de l’intercommunale Imio.

Nouveau rebondissement dans la saga des iPhones commandés par la Ville de Charleroi. Depuis 15h30, la police fédérale saisit de manière conservatoire le matériel informatique et les téléphones qui avaient fait l’objet d’une acquisition vivement contestée auprès de l’intercommunale Imio (Intercommunale de mutualisation informatique et organisationnelle) au mois de mars. Elle est actuellement au département des Finances de Charleroi.

Visiblement, la justice veut percer le mystère autour de cette transaction conclue pour un montant total de plus de 400.000 euros, comprenant entre autres une facture de 70.000 euros pour 100 iPhones destinés aux hauts fonctionnaires carolos. « Dans l’attente des suites de l’enquête, nous souhaitions éviter que le matériel soit distribué aux agents communaux », commente Daniel Marlière, premier substitut du procureur du Roi de Charleroi. « Il s’agit donc bien d’une mesure conservatoire. »

La procédure n’avait pas été respectée lors de la commande, puisque la Ville n’était pas affiliée en bonne et due forme à l’intercommunale qui avait acquis le matériel. Piégée par cet imbroglio administratif, la Ville de Charleroi avait récemment été condamnée par défaut à rembourser la part non-payée de la facture à Imio, soucieuse de récupérer son dû (soit environ 400.000 euros).

La Ville s’est-elle laissée condamner ?

Aujourd’hui, la justice s’interroge : la Ville s’est-elle volontairement laissée condamner afin d’obtenir une raison légale d’acquérir le matériel sujet à polémique ? « C’est une partie du problème qui nous préoccupe, en effet », confirme Daniel Marlière. Le receveur communal de Charleroi avait refusé de valider le paiement à Imio en raison du vice de procédure évoquée.

Depuis lors, les iPhones controversés n’avaient jamais quitté les locaux de la Ville. L’intercommunale Imio s’était opposée à ce que Charleroi lui restitue le matériel, étant donné que celui-ci avait entre-temps perdu de la valeur.

Révélé par voie de presse en avril dernier, l’imbroglio des iPhones de la Ville de Charleroi avait surtout fait l’objet de vives critiques, perçu comme une dépense somptuaire de la part d’une administration censée se plier à un plan de gestion rigoureux en période de crise.

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