Serbie: Un gouvernement pour redresser l’économie et se rapprocher de l’UE

(Belga) Le Parlement de Serbie a investi dimanche avec une large majorité le nouveau gouvernement conservateur du Premier ministre Aleksandar Vucic. Ses principaux objectifs sont le redressement économique et le rapprochement avec l’Union européenne.

Sur 228 députés présents, 198 ont voté pour, 23 contre et sept se sont abstenus. « Notre mission sera de redresser les erreurs des gouvernements qui nous ont précédés, mais nous jouissons pour ce faire d’un soutien sans précédent au Parlement », a déclaré M. Vucic dans un discours de plus de trois heures face aux élus. Grand gagnant des législatives anticipées du 16 mars, le Parti serbe du progrès (SNS) de M. Vucic domine la coalition au pouvoir, où se retrouvent notamment ses alliés socialistes (SPS) du gouvernement sortant. La nouvelle équipe gouvernementale compte 19 membres. Le dirigeant socialiste et chef du gouvernement sortant Ivica Dacic y détient le portefeuille des Affaires étrangères, Lazar Krstic conserve celui des Finances tandis que le ministère de l’Économie a été confié à un ancien expert de la Banque mondiale, Dusan Vujovic. Dans un pays appauvri, rongé par la bureaucratie et la corruption, et où le salaire mensuel est de 350 euros (427 francs), M. Vucic a vu sa popularité monter après les arrestations de puissants hommes d’affaires dans le cadre de la lutte contre la corruption. Les principales réformes, dont le gouvernement doit adopter le premier paquet le 15 juillet, portent sur les lois du travail, des privatisations et de la faillite, cruciales pour redresser l’économie, réduire le déficit et attirer des investissements. Le nouveau gouvernement doit prendre des mesures pour alléger un secteur public pléthorique, et oeuvrer à la création d’emplois. Dans ce pays de 7,1 millions d’habitants, le chômage touche environ 20% de la population active. Le nouveau gouvernement ambitionne par ailleurs de mener à bien les négociations d’adhésion à l’Union Européenne d’ici à la fin de son mandat, dans quatre ans, a assuré M. Vucic. L’amélioration des relations avec l’ancienne province serbe du Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008, a été récompensée par l’UE avec l’ouverture en janvier de négociations d’adhésion avec la Serbie, mais la poursuite de ce processus restera un critère clé. « Nous ne reconnaîtrons pas le Kosovo, mais nous devons vivre en paix avec les Albanais. Je représenterai en personne les intérêts de la Serbie aux pourparlers » avec Pristina, a déclaré Aleksandar Vucic. Le nouveau Premier ministre aura l’occasion de discuter dès lundi à Belgrade avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, des prochaines étapes à parcourir par la Serbie sur son chemin vers l’intégration européenne. (Belga)

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