Le stade Allianz Riviera à Nice. © REUTERS/Eric Gaillard

Un Français accusé de préparer des attentats pour l’Euro-2016 arrêté en Ukraine

Le Vif

Un Français qui préparait des attentats contre une mosquée, une synagogue et des centres d’impôts en France avant et pendant l’Euro-2016 a été arrêté en mai en Ukraine en possession d’un arsenal de guerre, ont annoncé lundi les services secrets ukrainiens (SBU).

Cette annonce intervient alors que la France, touchée en janvier et novembre 2015 par des attentats revendiqués par l’organisation État islamique, est sur le qui-vive à quatre jours du début du championnat de football.

Le président François Hollande a admis dimanche l’existence d’une menace d’attentat lors de la compétition, tout en promettant de « prendre toutes les garanties pour que cet Euro-2016 soit réussi ».

Le Français de 25 ans, inconnu des services de police, a fait part selon le SBU de son opposition à « la politique de son gouvernement concernant l’arrivée massive d’étrangers en France, la diffusion de l’islam et la mondialisation ». Un tee-shirt siglé d’un groupe d’extrême droite a été saisi lors d’une perquisition à son domicile dans la Meuse (est), selon une source policière française.

Piégé par les services secrets ukrainiens, le citoyen français, qui préparait selon eux « quinze actes terroristes » en France a été arrêté le 21 mai à la frontière ukraino-polonaise avec un arsenal de guerre: 125 kg de TNT, deux lance-roquettes antichar, cinq fusils d’assaut Kalachnikov et plus de 5.000 munitions.

Arrivé en Ukraine en décembre 2015 en se faisant passer pour un bénévole, il a pris contact avec des unités militaires dans l’Est du pays, en proie à un conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses, afin d’acquérir des armes et des explosifs.

En France, une enquête a été ouverte et confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité organisée et au service régional de la police judiciaire de Nancy (est).

Les enquêteurs français n’ont toutefois « rien pour confirmer ou infirmer une éventuelle piste terroriste » et vont demander « des compléments d’informations » aux Ukrainiens, selon une source policière.

Domicilié à Nant-le-Petit, un village de la Meuse (est) de 80 habitants, l’homme de 25 ans a été décrit comme un « gamin très agréable avec ses voisins, intelligent et sympathique » par le maire du village et un « salarié irréprochable » par le directeur technique de la coopérative qui l’employait en tant qu’inséminateur.

Crise sociale et menaces sécuritaires

Cette arrestation illustre les nombreux défis auxquels est confronté le gouvernement socialiste français à quatre jours de l’Euro-2016 de football, entre conflits sociaux tous azimuts, risque d’attentats et inondations.

Rarement pays hôte d’une grande compétition internationale aura abordé le rendez-vous dans un climat aussi pesant. A la fronde contre une réforme du droit du travail se sont agrégées une série de revendications sectorielles dans le secteur névralgique des transports.

La grève illimitée à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) continue de perturber significativement le trafic ferroviaire après six jours de conflit et malgré une mobilisation en baisse.

Les pilotes de la compagnie nationale Air France prévoient pour leur part de faire grève du 11 au 14 juin contre des mesures de compétitivité, tandis qu’une nouvelle journée d’actions contre le projet de réforme du droit de travail doit avoir lieu le 14 juin.

Des mouvements sociaux perdurent également dans les secteurs du pétrole, avec plusieurs raffineries toujours à l’arrêt, dans les ports et docks, le ramassage des déchets ou l’énergie, dont les salariés sont appelés à une nouvelle journée de grève jeudi.

Aux tensions sociales se sont ajoutées les pires inondations depuis 1982 dans le centre et en région parisienne et la crainte de nouvelles attaques jihadistes huit mois après les attentats de Paris (130 morts).

Le président François Hollande a prévenu dimanche que la « menace » terroriste « vaut, hélas, pour un temps qui sera long », justifiant la mobilisation de 90.000 personnes « pour que la sécurité (de l’Euro) soit garantie ».

Le chef de l’Etat a également appelé à l’arrêt des grèves dont la poursuite inquiète pouvoir, élus et milieux économiques, notamment les professionnels du tourisme, au moment où des dizaines de milliers de supporters sont attendus dans le pays.

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