© Reuters

Des peines sévères requises à l’encontre des policiers qui avaient tabassé des sans-abris

Le Vif

Le ministère public a requis lundi des peines de prison allant de un an à quatre ans, à l’encontre de policiers fédéraux du SPC (police des chemins de fer).

Quatorze de ceux-ci sont actuellement prévenus devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir donné des coups à des sans-abri et pour les avoir humiliés, à la gare du midi à Bruxelles, entre le 8 janvier et le 26 novembre 2006. Ils sont également poursuivis pour avoir dressé de faux procès verbaux de rébellion pour couvrir leurs actes.

Le substitut du procureur du roi, Jean-Marie Mawet, a estimé la plupart des préventions établies à l’encontre des policiers prévenus. Il a considéré que les faits étaient particulièrement graves, surtout venant de policiers, et a demandé des peines de prison, allant jusqu’à quatre ans, pour certains d’entre eux.

Parmi les quatorze fonctionnaires, l’une a déjà bénéficié d’une suspension du prononcé. Pour un autre, un officier qui était responsable des équipes sur le terrain à la gare du midi, le procureur a requis, lundi, l’acquittement.

Quant à quatre autres prévenus, le ministère public s’est dit opposé à une suspension du prononcé.

Enfin, concernant les huit derniers prévenus, il a requis des peines de prison d’un an à quatre ans, avec un sursis éventuel.

Les policiers sont prévenus d’avoir abusé de leur pouvoir et d’avoir frappé des personnes vulnérables de par leur statut social, sans raison valable, mais aussi de les avoir humiliées. Notamment, un homme avait été frappé par une policière, avec une matraque, dans les testicules, et une très jeune gitane avait eu les cheveux coupés par des policiers pour l’humilier. Egalement, un sans-abri avait été « offert » à une des policières par ses collègues, pour son anniversaire. Elle avait « pu » le battre à loisir.

Les faits avaient ainsi été dénoncés par des collègues de ces policiers, des « nouveaux venus » dans le service, fin 2006.

Certains prévenus ont nié les faits, d’autres les ont avoués tout en expliquant que leur travail à la gare du midi était particulièrement difficile. Ils bénéficiaient de peu de soutien de leur hiérarchie et étaient sans cesse confrontés à des faits de vol, d’ivresse, de bagarres… Bien plus qu’ailleurs à Bruxelles, selon eux.

Le procès se poursuivra mardi avec les plaidoiries de la défense.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire