Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse: « La politique de l’autruche de Wilmots est mauvaise »

Comme beaucoup, Marc Degryse a été déçu de la prestation des Diables face au Pays de Galles. Surtout de leur deuxième période où ils ont semblé courir comme des oiseaux sans tête. Mais ce qui l’a peut-être le plus déçu, c’est la réaction de Marc Wilmots après la rencontre.

Pourquoi ne pas reconnaître ses torts ? Pourquoi ne veut-il pas entendre certaines critiques ? Sa communication avec la presse, avec l’extérieur, cette façon de se braquer à l’écoute de la moindre remarque n’est pas nécessaire. D’autant que les critiques n’émanent pas uniquement des médias ou des supporters mais aussi des joueurs. Les sorties de Thibaut Courtois après l’Islande et Kevin De Bruyne après le Pays de Galles ne sont pas anodines. Pourquoi ne pas les prendre en considération et pourquoi vouloir bâillonner ses joueurs ? Les interdire de parler ne sert strictement à rien, ce ne sont pas des enfants que l’on doit prendre par la main, ce sont de vraies personnalités qui évoluent dans les plus grands clubs européens. Cette politique de l’autruche n’est pas bonne. J’espère qu’en privé, dans le vestiaire, son discours est tout autre.

Là où je le suis davantage, c’est quand il met en avant son bilan en 2014 : 10 victoires, trois nuls, une défaite, c’est évidemment très bien. Même s’il faut nuancer car hormis l’Argentine, nos Diables n’ont jamais dû affronter un adversaire de l’élite mondiale. Face au Pays de Galles, qui a certes bien défendu, mais dont les qualités sont très éloignées des nôtres, on n’a pas su être suffisamment inventifs pour faire plier leur bloc défensif. En seconde période, tout le monde faisait un peu ce qu’il voulait, il manquait clairement d’équilibre dans le jeu. Axel Witsel avait été repositionné au 6 alors qu’il avait été essayé plus haut face à l’Australie et l’Islande, nos backs ont été interdits de monter alors que Wilmots avait indiqué lors de précédentes rencontres que les progrès dans le jeu passeraient notamment par les couloirs. On fait donc marche arrière.

A Chelsea, les équipiers comprennent le jeu d’Eden Hazard. Chez les Diables, c’est brouillon

Marouane Fellaini n’a pas non plus été inspiré dimanche dernier même si on n’a pas profité suffisamment de son jeu aérien. Dans un match aussi fermé, j’aurais préféré voir Radja Nainggolan qui a plus de ballon. Fellaini est davantage utile face aux grandes nations quand il s’agit de gagner la bataille du milieu de terrain ou en tant que joker, comme face à l’Algérie, et proposer d’autres options offensives. L’association De Bruyne-Hazard n’est pas non plus résolue. Cette fois, c’est De Bruyne qui s’est retrouvé dans l’ombre d’Hazard dont on sentait une grosse envie même s’il a, par moments, voulu en faire trop. Il y avait comme une forme d’impuissance qui se cachait derrière ses prises de balle en seconde période. Quand Hazard prend le jeu à son compte, la création se fait par des accélérations, des dribbles, face à une défense regroupée. C’est le cas aussi à Chelsea, mais là ses équipiers comprennent son jeu, tout paraît fluide alors que chez les Diables, les combinaisons sont plus brouillonnes.

Quand c’est De Bruyne qui dicte le ton, on a droit à une toute autre partition : le joueur de Wolfsbourg aime les courses, la profondeur, voilà la raison pour laquelle il est venu se positionner sur le flanc droit en seconde période. Après la rencontre, De Bruyne a déclaré que « les joueurs se marchaient sur les pieds. » A Marc Wilmots de trouver le bon équilibre lors des deux rencontres face à Chypre et Israël. Et ce ne sera pas une sinécure.

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