© Reuters

Côte d’Ivoire : le camp Gbagbo ignore la pression internationale

Malgré la pression de l’ONU, la sanction de l’Union européenne et la menace des Etats-Unis, le régime de Laurent Gbagbo ignore plus que jamais la communauté internationale qui reconnaît son rival Alassane Ouattara comme le président ivoirien.

L’UE a décidé d’imposer des sanctions contre Laurent Gbagbo en personne, ses deux épouses et 16 autres proches, interdits de séjour sur son territoire, et les Etats-Unis s’apprêtent à en faire autant.

A ces sanctions, Emile Guiriéoulou, ministre de l’Intérieur du gouvernement Gbagbo, répond par un haussement d’épaules. « Ca fait sourire », a-t-il dit lundi. « C’est un chiffon rouge qu’on agite chaque fois aux yeux des dirigeants africains, pensant nous faire peur ».

« Quoique ça nous coûte, nous ne céderons pas », a-t-il martelé, affirmant que l’avis de la France, ancienne puissance coloniale, de son président Nicolas Sarkozy et de ses partenaires de l’UE ne compte pas. « C’est l’avis des Ivoiriens qui compte ».

Même attitude à l’égard de l’ONU qui a décidé lundi de prolonger de six mois le mandat de sa mission en Côte d’Ivoire, l’Onuci, et envisage de la renforcer, alors que le président sortant avait exigé samedi son retrait « immédiat ».

Les troupes de l’Onuci maintiendront pour l’instant le niveau de leurs forces à 8.650 personnes parmi lesquelles 7.200 Casques bleus et 1.250 policiers, souligne la résolution adoptée par le Conseil de sécurité.

Les partisans de Gbagbo ont accusé l’Onuci et son chef, le Sud-Coréen Choi Young-Jin, d’avoir soutenu militairement les Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le chef d’Etat légitime à l’issue du scrutin du 28 novembre.

La Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navi Pillay, a dénoncé dimanche des « violations massives des droits de l’homme » dans le pays dont des enlèvements.

Les violences, depuis la marche de jeudi des partisans de Ouattara, réprimée dans le sang par les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Gbagbo, ont fait au moins 50 morts selon l’ONU, 25 dont 14 dans le rang des FDS d’après le camp Gbagbo.

En dépit des craintes de violences, François Baroin, porte-parole du gouvernement français, a affirmé mardi que la sécurité des quelque 12.000 ressortissants français dans le pays était « assurée ».

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire