Carte blanche

Carton rouge à l’inégalité entre hommes et femmes dans le monde du travail

Depuis toujours, les socialistes se battent en faveur de l’émancipation des femmes. Aujourd’hui, malgré les nombreuses avancées déjà obtenues, le combat reste plus que jamais d’actualité et force est de constater que les femmes et les hommes ne sont pas égaux face à l’emploi.

Depuis toujours, les socialistes se battent en faveur de l’émancipation des femmes : le droit de vote, le droit de disposer librement de son corps, l’avortement, la contraception, la représentation des femmes dans la sphère publique et la prise en compte de la dimension du genre dans l’ensemble des politiques. Aujourd’hui, malgré les nombreuses avancées déjà obtenues, le combat reste plus que jamais d’actualité et force est de constater que les femmes et les hommes ne sont pas égaux face à l’emploi.

Pourtant, la diversité et l’égalité dans le monde du travail profitent à tous. Selon l’Institut pour l’Égalité des femmes et des hommes, les études montrent que les entreprises dans lesquelles les femmes participent au top management obtiennent de meilleurs résultats que les entreprises dirigées essentiellement par des hommes. Au-delà de l’aspect éthique, l’égalité sur le marché de l’emploi doit être considérée comme un facteur d’efficience profitable à l’ensemble du monde du travail.

Nous, les 4 présidents des commissions parlementaires Égalité des chances au Parlement fédéral, Fabienne Winckel, au Sénat, Christie Morreale, au Parlement de Wallonie, Anne Lambelin, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Patrick Prévot, tenons à rappeler, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes de ce 8 mars, qu’en Belgique, une femme gagne en moyenne 22% de moins que son homologue masculin et que plus de 40% des salariées travaillent à temps partiel, contre moins d’un salarié masculin sur dix.

Plus de droits pour celles qui en ont le moins !

Bien souvent, le travail à temps partiel reste un vecteur de précarité pour de nombreuses femmes. Sous le couvert d’une flexibilité moderne, le temps partiel s’avère en réalité être un carcan rigide pour celles qui n’ont pas d’autres solutions pour concilier vie professionnelle et vie familiale, en particulier pour les familles monoparentales. Et les mesures prises et envisagées par le Gouvernement fédéral s’apparentent à une véritable chasse aux sorcières qui laisse à croire que les travailleuses à temps partiel profiteraient honteusement du système…

Nous réfutons fermement cette vision tronquée car il est évident que ces femmes sont trop souvent les victimes d’une société encore profondément patriarcale. Aujourd’hui, les femmes qui subissent un temps partiel – elles ne sont que 11% à faire ce choix – s’appauvrissent de plus en plus : diminution de l’allocation de garantie de revenu, suppression des sursalaires pour les heures complémentaires, etc. Et leur emploi sera de plus en plus précarisé par les mesures envisagées par le Gouvernement fédéral : contrat à zéro heure où la travailleuse doit rester à disposition de son employeur mais où seules les heures prestées sont payées, connaissance des horaires de travail seulement un jour à l’avance, etc.

Rappelons aux membres du Gouvernement fédéral que le temps partiel n’est pas toujours un choix mais souvent la seule solution. De plus, ces salariées étant généralement moins qualifiées et extrêmement touchées par la précarité, leurs perspectives de retour dans le monde du travail sont particulièrement faibles. Les emplois à temps partiel cachent donc souvent une réalité difficile : à la rudesse du travail s’ajoute une souffrance liée aux conditions de vie précaires.

Afin de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, et pour casser ce cercle vicieux de la précarité, nous demandons que des mesures soient rapidement mises en oeuvre. Nous proposons notamment que congé de maternité passe de 15 à 20 semaines. Pour renforcer l’égalité entre les parents, nous souhaitons également rendre le congé de paternité obligatoire pour une durée de 15 jours, la revalorisation du congé parental, dont 75% des bénéficiaires sont aujourd’hui encore des femmes, et l’octroi de deux mois de congé parental supplémentaires, si le père prend aussi les jours auxquels il a droit.

En matière d’accueil de la petite enfance, le Gouvernement conjoint du 26 février 2015 (Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Gouvernement wallon, Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, Gouvernement de la COCOF) a décidé de l’ouverture de 5.400 nouvelles places d’accueil pour la petite enfance sur base de l’appel à projets du volet 2 du Plan Cigogne III. De plus, les gouvernements se sont engagés à créer 1.900 places supplémentaires. Au total, ce ne sont pas moins de 7.300 places qui auront vu le jour d’ici la fin de la législature.

La démocratie se mesure notamment à la manière dont les femmes sont prises en considération. Sans égalité, elle ne sera qu’illusoire car injuste.

Même si les besoins sont importants, l’effort se poursuit. Nous sommes donc aux côtés des Gouvernements wallon, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour poursuivre la politique menée et pour renforcer et diversifier l’offre en structures d’accueil de qualité afin de faciliter une meilleure insertion dans le monde du travail.

L’égalité entre les hommes et les femmes constitue une question sociétale essentielle. Elle nécessite aussi une évolution des mentalités et plus de volontarisme de la part du monde politique et de l’ensemble des acteurs de la société. Toutes les mesures que nous avons évoquées seront prochainement inscrites à l’ordre du jour de nos commissions respectives, où nous demanderons à l’ensemble des députés, tous partis confondus, d’agir en faveur d’un accès équitable des hommes et des femmes au marché de l’emploi.

La démocratie se mesure notamment à la manière dont les femmes sont prises en considération. Sans égalité, elle ne sera qu’illusoire car injuste. L’heure n’est donc plus au constat, l’histoire est en marche et nous devons continuer à engranger des victoires dans ce combat égalitaire.

Cette carte blanche est cosignée par les 4 présidents des commissions parlementaires Égalité des chances au Parlement fédéral, Fabienne Winckel, au Sénat, Christie Morreale, au Parlement de Wallonie, Anne Lambelin, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Patrick Prévot.

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