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Sierre: un accident qui touche la population

L’accident survenu en Suisse provoque de vives réactions au sein de la population, fortement touchée par le drame. Le caractère soudain, terrible et inacceptable du drame, qui touche notamment des enfants, explique ces réactions intenses, ont expliqué mercredi matin deux psychologues à l’agence de presse Belga.

Dès mercredi matin, de nombreuses personnes faisaient état de leur émotion dans la presse et sur les réseaux sociaux. Emotion et pensées pour les victimes, mais aussi craintes de prendre le car ou de laisser leurs enfants partir en voyage scolaire.

Les bourgmestres d’Auderghem et de Watermael-Boitsfort, notamment, ont ainsi reçu mercredi matin plusieurs appels inquiets de parents dont les enfants doivent partir aujourd’hui en car en classe de neige.

« Le cerveau humain n’est pas fait pour faire des statistiques », réagissait mercredi matin le psychologue Jérôme Vermeulen, responsable du site lepsychologue.be. « Ils ont peur aujourd’hui de prendre le car, or statistiquement les gens sont plus en danger dans leur voiture que dans un autobus ». Mais dans ce cas-ci, les réactions s’expliquent par le caractère « gigantesque et très dramatique de l’accident, qui touche tout le monde, surtout les parents. C’est un accident rare, mais fort médiatisé et dont les conséquences sont très graves. »

Ce type de drame suscite au sein de la population « des mesures irrationnelles, purement émotionnelles, liées à notre perception de l’événement. Il y a un partage social de l’émotion. Lors de toute situation à forte charge émotionnelle, il y a un réflexe de partage avec les autres, on informe mais on en parle aussi pour voir comment on doit réagir », explique M. Vermeulen.

Cette réaction émotionnelle forte va ensuite peu à peu retomber, excepté pour les personnes qui ont déjà une prédisposition anxieuse, qui vont être davantage touchées et chez qui l’émotion va durer plus longtemps, ajoute Jérome Vermeulen.

A côté de l’angoisse et de l’inquiétude des parents et proches des victimes, qui mercredi matin ne connaissaient pas encore tous l’état de santé exact de leur enfant, le décès d’un enfant reste quelque chose de tout à fait inacceptable et les accidents ne sont pas un événement « prévu dans notre programme de vie, encore moins en vacances », a expliqué mercredi matin Etienne Vermeiren, psychologue responsable du Centre de Référence pour le traumatisme psychique des Cliniques universitaires Saint-Luc (UCL).

« Dans ce cas-ci, même si on n’est pas directement touché par l’événement on s’identifie aux victimes, on pense à ses enfants », ce qui explique la réaction intense de la population, indique-t-il.

La population va toutefois petit à petit relativiser les choses et cette vive réaction émotionnelle va se dissiper dans les jours et les semaines à venir, sauf pour les personnes qui sont anxieuses de nature, indique le docteur Vermeiren. « La manière dont les parents vont réagir va d’ailleurs déterminer l’attitude que les enfants auront vis-à-vis de l’événement. Il faut leur en parler, leur expliquer les choses pour éviter qu’ils développent également des angoisses par la suite ».

Etienne Vermeiren insiste par ailleurs sur l’importance du soutien à accorder aux victimes et proches des victimes, aujourd’hui mais aussi dans les prochaines semaines. « Au départ tout le monde exprime son soutien, mais ensuite la vie continue et c’est alors qu’on remarque que les personnes touchées ‘craquent’. Il est important alors que continuer à les soutenir. »

Levif.be avec Belga

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