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Bill Gates: le geek devenu légende de l’informatique et milliardaire philanthrope

Le Vif

Bill Gates, qui a créé ses premiers logiciels dans le garage de ses parents avant de cofonder Microsoft et devenir l’homme le plus riche du monde, s’est distancé au fil des ans de l’informatique pour se consacrer à la philanthropie.

D’allure modeste, un peu timide, sérieux et calme, le visage caché derrière des lunettes, Bill Gates ne se fait pas remarquer par son élégance ou ses démonstrations ostentatoires de richesse. A 58 ans, son objectif affiché est d’éradiquer la polio d’ici 2018 ainsi que la malaria, et la notoriété post mortem ne l’intéresse pas.

Le milliardaire ne manque pas d’humour même si celui-ci est souvent un peu grinçant. Il a ainsi observé qu’il recevait chaque jour un nombre astronomique de « pourriels » dans son courrier électronique, la plupart lui proposant de « devenir riche » rapidement ou des techniques pour se désendetter. Mais il est aussi capable de s’affubler de perruques et moustaches dans une vidéo pour faire connaître son rapport annuel sur la pauvreté dans le monde, « GatesLetter.com ».

Né le 28 octobre 1955 à Seattle (Etat de Washington, nord-ouest) dans une famille bourgeoise, il reste l’homme le plus riche des Etats-Unis, pour la 20e année consécutive. Avec une fortune estimée à 72 milliards de dollars, il est également redevenu en 2013 l’homme le plus riche du monde, devant le magnat mexicain des télécommunications Carlos Slim, selon le dernier classement du magazine Forbes.

Encore lycéen, Bill se prend d’intérêt pour les ordinateurs qui sont alors loin de passionner les foules. Dans le garage familial, il bidouille ses premiers appareils et programmes informatiques. En

1973, il intègre Harvard mais n’y reste que deux ans, préférant fonder sa propre entreprise avec son ami Paul Allen. Le 4 avril 1975, MicroSoft est né. Les deux jeunes gens rachètent un logiciel d’exploitation, le modifient un peu, tout en le rebaptisant MS-DOS (Microsoft Disk Operating System), et le proposent au géant du secteur, IBM. Ils gardent leurs droits de propriété intellectuelle, une décision qui va assurer leur fortune.

IBM ne demande pas l’exclusivité et leur permet d’installer le logiciel, rebaptisé plus tard Windows, sur les machines de ses concurrents. Très vite, il équipera un nombre grandissant d’appareils, et aujourd’hui est un quasi-monopole, faisant tourner plus de 90% des ordinateurs mondiaux.

Le groupe entre en 1986 à la Bourse où il atteint des sommets durant la bulle internet des années 1990. Après 30 ans à la tête du groupe, Bill Gates annonce en juin 2008 qu’il quitte toute fonction

exécutive chez Microsoft, dont il reste président du conseil d’administration et l’un des premiers actionnaires avec 4,3% du capital.

Mardi, il a renoncé à la présidence du conseil d’administration, mais a annoncé qu’il consacrerait désormais « un tiers de son temps » au groupe pour un rôle présenté comme plus actif de « conseiller technologique ».

Son immense fortune permet à Bill Gates de se lancer — à l’image des illustres capitaines d’industrie américains comme Carnegie et Ford — dans la philanthropie. Avec sa femme, rencontrée alors qu’elle était ingénieure chez Microsoft, épousée en 1994 et mère de ses trois enfants, il crée la Fondation « Bill & Melinda Gates », en 2000. Rassemblant deux autres fondations Gates créées précédemment, elle deviendra un géant caritatif.

Avec son ami Warren Buffet, richissime investisseur connu pour sa frugalité, il décide de donner de son vivant la moitié de sa fortune à des aides caritatives et convainc 92 autres milliardaires américains d’en faire autant.

Pourtant, Bill Gates ne dédaigne pas le luxe. Il s’est fait construire une immense demeure high-tech dominant un lac à Medina, non loin du siège du groupe à Redmond (Etat de Washington) dont le prix, avec les terrains environnants, est évalué à 125 millions de dollars. Il a aussi acheté en 1994 un ouvrage de Leonardo Da Vinci, le Codex Leicester, pour 30 millions de dollars et possède un rare exemplaire d’une bible de Gutenberg.

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