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Verhofstadt: « renégocier la participation de l’Angleterre à l’Europe est inévitable »

Muriel Lefevre

Guy Verhofstadt (Open VLD), tête de liste des libéraux à l’Europe, considère que la renégociation du Royaume-Uni en tant qu’état membre comme un obstacle incontestable à la réalisation d’une Europe plus intégrée. Et que de ce fait celui-ci doit être pris à bras le corps. « Un jour on devra prendre une décision à ce sujet » précise-t-il dans une interview du knack.

Dans une longue interview accordée au Knack, Guy Verhofstadt revient sur le rôle de la commission et des obstacles qui restent à combattre pour permettre une plus grande cohérence au sein de l’Europe. Une meilleure cohésion qui permettrait de plus facilement sortir de la crise.

« Nous devons convaincre les eurosceptiques. Pour cela le meilleur moyen est de sortir de la crise. Qu’avons-nous comme autre alternative ? Les nationalistes, populistes et eurosceptiques pensent que c’est en se retranchant derrière leur frontière qu’ils vont pouvoir s’en sortir. Alors que des dossiers comme l’immigration, l’énergie ou encore le changement climatique sont des problèmes multinationaux. Il est primordial de trouver une nouvelle forme de souveraineté pour l’Europe ».

Dire que Verhofstadt prend ses distances par rapport à l’actuel président de la commission José Manuel Barroso est un euphémisme de l’aveu même de Verhofstadt. Car  » la commission a pratiquement dans tous les domaines le droit de prendre des initiatives au niveau des lois, mais ne le fait que trop rarement. Nous avons besoin d’une commission plus proactive et mieux structurée avec moins de commissaires ». Verhofstadt souhaite aussi que le parlement européen soit rassemblé en un seul et unique endroit et que l’on développe une union de défense européenne. Mais pour cela il faudra un changement des mentalités et la décision finale se prendra in fine au sein des états membres.

Il faut renégocier la participation du Royaume-Uni à l’Europe

David Cameron souhaite revoir les modalités de participation à l’Europe de son pays. Jean Claude-Juncker n’est pas contre cette idée, au contraire de Schulz. Pour Guy Verhofstadt , s’il était président de la commission européenne, la solution serait simple « Ces négociations devront purement et simplement avoir lieu, parce que nous souhaitons aussi apporter du changement. C’est pour cette raison que l’on devra un jour prendre une décision, ne fût-ce que parce que l’on souhaite développer les compétences européennes d’une union monétaire. Mais en veillant à ne pas en donner trop unilatéralement à l’Angleterre. C’est un travail pour les cinq prochaines années ».

(LG)

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