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Nelson Mandela: ne l’appelez pas « Madiba »

Le Vif

Le déluge d’hommages au champion de la lutte anti-apartheid fait quelque peu perdre le sens des convenances. Petit mode d’emploi pour savoir comment qualifier Nelson Mandela.

Depuis la mort de Nelson Mandela, le monde est pris d’un débordement de familiarité avec le champion de la lutte anti-apartheid. On voit partout fleurir les hommages à « Madiba », le surnom affectueux que les Sud-Africains utilisent pour parler de l’ancien président.

Cette marque d’intimité amuse le journaliste du Washington Post Max Fisher, qui a moqué sur sa page Facebook la proximité avec la culture Xhosa de tous ces Américains qui utilisaient le surnom. « Madiba » est en effet le nom du clan de l’ethnie Xhosa dont est issu Nelson Mandela, mais il est passé dans le langage courant en Afrique du Sud pour qualifier le « père de la Nation Arc-en-ciel ».

« Celui par qui les problèmes arrivent »

Combien sont ces nouveaux intimes du patriarche défunt à savoir qu’à sa naissance, le 18 juillet 1918, dans le petit village de Mvezo, dans le Transkei, son père lui a donné le nom de Rolihlahla: « Celui par qui les problèmes arrivent ». C’est son institutrice qui lui a donné le prénom de Nelson: « Le premier jour d’école, mon institutrice, Miss Mdingane, a donné à chacun un nom anglais.

C’était une coutume chez les Africains à cette époque et elle était sans doute due au penchant anglais de notre éducation. Ce jour-là, Miss Mdingane me dit que mon nom était Nelson. Pourquoi elle m’a donné ce prénom en particulier ? Je n’en ai aucune idée », raconte l’ancien prisonnier combattant de la lutte contre la ségrégation raciale dans ses mémoires, Un long chemin vers la liberté.

Max Fisher raconte qu’après son trait d’humour sur Facebook, il a reçu d’une Sud-Africaine installée aux Etats-Unis une liste de dix raisons qui pourraient justifier que l’on utilise le qualificatif affectueux de « Madiba », parmi lesquelles, le fait d’être « l’un de ses enfants », ou si  » vous avez joué le rôle de Mandela dans un film à Hollywood « , ou bien si « vous étiez au Cap, le 11 février 1990 pour l’accueillir à sa sortie de prison ».

Max Fisher propose, lui, trois raisons:

1. Vous êtes Sud-Africain
2. Vous vous êtes directement impliqué, en Afrique du Sud, dans la lutte contre l’apartheid
3. Vous avez établi une relation personnelle forte avec Mandela et lui avez rendu visite aussi souvent que (l’ancien président) américain Bill Clinton.

Adieu, donc, « Nelson Mandela ».

Par Catherine Gouëset

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