Suspension du prononcé requise contre Ph. Van Cauwenberghe dans le dossier Vandezande

(Belga) L’auditeur du travail de Charleroi a requis vendredi la suspension du prononcé à l’encontre de l’échevin des Sports carolo Philippe Van Cauwenberghe dans un dossier de fausses facturations et de fraude sociale lié à l’entrepreneur de construction Vandezande. L’édile socialiste affirme avoir perçu le prix étonnamment bas des travaux effectués chez lui comme un « cadeau » de la part d’un ami.

L’entrepreneur Michel Vandezande, sa fille Sylvie et sa femme Micheline sont poursuivis pour faux, blanchiment, abus de biens sociaux et diverses préventions liées au droit social et au droit fiscal. Tous sont en aveux d’avoir mis en place un système de fausses factures, via des sous-traitants, qui leur a permis de dégager des liquidités afin de payer 108 ouvriers au noir entre 2002 et 2008. Cette somme, évaluée à 2,4 millions d’euros, a d’ores et déjà été remboursée par les prévenus et réinjectée dans la SA Vandezande, également poursuivie. Les prévenus Vandezande expliquent que cette caisse parallèle ne servait qu’à payer les ouvriers, et non à effectuer des travaux en leurs domiciles privés. Ils reconnaissent toutefois que certains travaux étaient effectués chez des « clients privilégiés », tels que Philippe Van Cauwenberghe, et que leurs coûts étaient répartis sur d’autres chantiers, souvent publics. En ce qui concerne les travaux réalisés chez l’actuel échevin, pour un montant estimé à 47.000 euros par l’auditorat du travail, Michel Vandezande explique qu’à l’époque des faits, il souffrait d’un cancer et que les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre. « J’ai donc voulu faire un dernier cadeau à Philippe, que je connaissais depuis son adolescence », a-t-il affirmé. Philippe Van Cauwenberghen, lui, reconnaît n’avoir payé que 2.990 euros pour des travaux de toiture et dans sa salle de bain. Il explique avoir pensé que Michel Vandezande lui faisait un prix d’ami et déclare ne pas s’être étonné du prix étonnamment bas, n’étant pas un expert en la matière. Il ajoute qu’il ne s’est pas inquiété de savoir comment la SA Vandezande imputerait ce cadeau dans sa comptabilité. L’auditeur du travail, Charles-Eric Clesse, estime ces explications peu crédibles, étant donné le montant des travaux et les catalogues et autres bons de commande trouvés chez Philippe Van Cauwenberghe, prouvant qu’il était au fait des prix. Selon l’auditorat, l’échevin a donc agi comme coauteur des faux. Au terme de son réquisitoire, l’auditeur a requis une peine avec sursis pour les trois membres de la famille Vandezande et une suspension du prononcé pour Philippe Van Cauwenberghe. Aucune confiscation n’a été réclamée puisque tout a d’ores et déjà été remboursé par les parties. Les plaidoiries auront lieu le 20 septembre. (Belga)

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