Pierre Danvoye

Pourquoi Mbokani a choisi l’Ukraine et le Dinamo Kiev

Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Le buteur d’Anderlecht Dieumerci Mbokani a le niveau pour jouer dans un grand championnat européen mais veut aller à Kiev. Financièrement, tout s’explique, chiffres à l’appui.

Par Pierre Danvoye
Il n’y a pas encore d’accord entre Anderlecht et le Dinamo Kiev mais ce n’est probablement qu’une question de jours: Dieumerci Mbokani devrait jouer la saison prochaine dans le championnat ukrainien. Une compétition pas très sexy, à mille lieues de l’Espagne, de l’Angleterre ou de l’Allemagne où le Congolais pourrait pourtant évoluer, vu ses qualités.

Mais pour Anderlecht, c’est beaucoup plus intéressant de le vendre à Kiev, qui déboursera près de 10 millions d’euros. Une fortune puisque Mbokani n’a plus qu’un an de contrat à Bruxelles. Anderlecht pourrait difficilement en tirer autant d’argent en le vendant dans un autre pays. En Ukraine et en Russie, les moyens sont illimités et cela explique les transferts d’autres Anderlechtois dans cette partie de l’Europe (Mbark Boussoufa, Jonathan Legear, Kanu).

Mbokani fait lui aussi une très bonne opération. Et là, on peut parler de concurrence déloyale entre l’Ukraine et d’autres nations. Une enquête menée récemment par Ernst & Young dans une trentaine de pays européens vient le confirmer. Les chiffres qui suivent sont éloquents.

Pour qu’un footballeur empoche un salaire net annuel d’un million d’euros, son club doit débourser: 1.119.241 euros en Bulgarie (record)
1.192.203 euros en Turquie
1.213.683 euros en Ukraine 1.519.557 euros en Russie
1.615.416 euros à Chypre
2.549.195 euros en Belgique 2.818.207 euros en France
2.986.818 euros en Suède (record)

Et le taux d’imposition maximal pour les footballeurs est de:
10 % en Bulgarie (record)
13 % en Russie pour les étrangers (30 % pour les joueurs russes) 15 % en Turquie (30 % pour les autres professions)
17 % en Ukraine 53,5 % en Belgique 59 % en Suède (record)

Dans ces conditions, il est de plus en plus compliqué, pour les clubs belges, de faire face à la concurrence étrangère. Si Mbokani reçoit à Kiev un contrat à 3 millions annuels bruts, il lui restera près de 2,5 millions nets. Avec le même brut à Anderlecht (qui ne pourrait de toute façon pas le lui offrir, notamment en raison de charges bien plus élevées qu’en Ukraine), il conserverait seulement 1,4 million…

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