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Mogi Bayat suspendu par la FIFA?

Si l’Union Belge est cohérente, elle doit réétudier l’accès à la profession d’agent de joueurs de l’ex-manager de Charleroi, Mogi Bayat, condamné lundi à un an de prison avec sursis.

Le tribunal correctionnel de Charleroi s’est prononcé lundi dans l’affaire du terrain synthétique du Sporting – une exclusivité de Sport / Foot Magazine en son temps.

Pour rappel, l’aménagement de ce terrain (sur un domaine appartenant à la Ville) avait été commandé par le club, ce qui évitait la procédure d’appel d’offres et permettait à la Ville de favoriser des entrepreneurs amis. Le Sporting avait payé lui-même ces travaux (via un emprunt bancaire) et une convention avait été passée avec la Ville, qui s’engageait à acheter 7.500 places au stade, sur une période de trois ans. Le montant total pour l’achat de ces places était équivalent au coût des travaux. Très vite, la tutelle avait décrété que cet arrangement était illégal, l’achat de places avait été stoppé et le club a dû rembourser son emprunt sans contrepartie de la Ville.

Le tribunal vient donc de prononcer des sanctions. Jacques Van Gompel, bourgmestre de Charleroi au moment des faits, écope de 18 mois de prison et 5.500 euros d’amende, le tout avec sursis. Claude Despiegeleer, ancien échevin des Sports, bénéficie de l’absorption de la peine (car il est impliqué dans d’autres dossiers). Le Sporting écope d’une amende de 55.000 euros : son terrain qui devait être gratuit lui aura donc coûté très cher !

Le règlement de la FIFA est clair : Mogi Bayat doit perdre sa licence Et puis, il y a cette condamnation de Mogi Bayat : un an de prison avec sursis. Il était manager du Sporting au moment des faits. Une question se pose : Mogi Bayat, aujourd’hui agent de joueurs reconnu par la FIFA et dont la réputation est déjà sulfureuse dans le milieu, pourra-t-il poursuivre ses activités ? Pas sûr si on se penche sur le règlement FIFA pour agents de joueurs. Plusieurs passages interpellent :

« L’agent doit être une personne physique de réputation parfaite. Un candidat est considéré être de réputation parfaite si aucune peine n’a jamais été prononcée contre lui pour délit financier ou crime de sang. »

« Chaque fédération nationale a jusqu’au 30 juin de chaque année pour soumettre à la FIFA un rapport sur l’activité des agents de joueurs sur son territoire l’année précédente. Ce rapport doit contenir (…) les sanctions prononcées à leur encontre, leur casier judiciaire, ainsi que les procédures en suspens et toute circonstance susceptible d’entacher leur réputation. »

« La perte de licence découle d’un retrait parce que l’agent de joueurs ne remplit plus les conditions requises. »

« La fédération nationale doit contrôler en permanence que les agents de joueurs au bénéfice d’une licence remplissent toujours les conditions requises. »

C’est l’Union Belge qui a demandé une licence d’agent pour Mogi Bayat, après qu’il ait réussi les examens d’usage. Si elle fait son boulot jusqu’au bout, elle doit aujourd’hui mentionner à la fédération mondiale que Mogi Bayat ne réunit plus les conditions requises pour la poursuite de son métier.

Pierre Bilic et Pierre Danvoye, Sport/Foot Magazine

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