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#Metwo pour témoigner du racisme au quotidien

Inspirés par la polémique autour du joueur de foot allemand d’origine turque Mesut Özil et le mouvement #Metoo, des milliers d’Allemands, immigrés de première ou deuxième génération, témoignent depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux du racisme au quotidien.

Mot clé: #Metwo, en référence aux deux coeurs, « un allemand et un turc », que l’ex-joueur de la sélection nationale a revendiqué avoir « dans la poitrine ». Et ce mot-dièse est en tête des tendances Twitter en Allemagne vendredi.

La star d’Arsenal de 29 ans a claqué la porte de l’équipe nationale après le Mondial, en se disant victime de racisme jusqu’au sein de la fédération de football (DFB) depuis sa rencontre controversée avec le président turc Recep Tayyip Erdogan en mai.

#MeTwo se présente comme un hashtag « contre la discrimination contre les minorités, à partir duquel un débat constructif sur les valeurs devrait se développer », explique au magazine Der Spiegel Ali Can, un militant antiracisme de 25 ans arrivé en Allemagne en 1995 et qui a lancé jeudi la campagne sur internet, appelant les Allemands à témoigner en masse.

En 24 heures, des milliers d’Allemands d’origine polonaise, turque, ou encore vietnamienne, ont témoigné, souvent en anglais à l’image de la campagne #metoo de l’an passé contre les violences et la discrimination dont sont victimes les femmes.

« Tu es bien intégrée pour une Turque », « Quand mes profs m’ont demandé si mes parents allaient me marier à 16 ans » et la question « D’où viens-tu », peut-on lire comme témoignages.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas (SPD) a aussi utilisé ce mot-dièse pour conseiller à ceux « qui pensent que le racisme en Allemagne n’est plus un problème » de lire cette vague de témoignages « impressionnants et douloureux ».

Özil, longtemps un modèle d’intégration par le sport, a essuyé des critiques très véhémentes et parfois douteuses avant et après l’élimination humiliante de l’Allemagne du Mondial. Généralement, il lui était reproché de manquer de patriotisme en raison de sa rencontre avec M. Erdogan.

Excédé, il a quitté la Mannschaft dimanche en accusant le patron de la DFB, Reinhart Grindel, de le considérer comme Allemand uniquement « quand nous gagnons » mais comme « un immigré quand nous perdons ». L’intéressé a rejeté ces accusations mais admis ne pas avoir suffisamment défendu le joueur.

L’affaire Özil est d’autant plus sensible que l’Allemagne connaît un essor sans précédent de l’extrême droite depuis 1945

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