Une toute bonne

C’est fait. Les fêtes sont finies. Les comptoirs laissent perler les dernières gouttes qui, à l’image des bonnes résolutions, se sont évaporées avant qu’elles ne touchent le sol. Symbole des illusions exprimées sous le prétexte d’une nouvelle année qu’on voudrait toujours meilleure que la dernière. Normal. Cela dit :  » Une toute bonne à vous tous « . Ça changera rien au destin mais finalement, ça fait du bien de souhaiter le meilleur. La parenthèse se referme. Pour certains, elle ne s’est jamais ouverte. Comme d’hab, les Anglais ont festoyé balle au pied. Merveilleux, comme une tradition qui les honore, mais qui en même temps précède leur déshonneur.

L’Angleterre championne des qualifications, flop des compétitions. Au bout d’une saison à 60 matchs, la rose perd ses pétales. Fanée. En cette année de Coupe du Monde, il est bon de le rappeler, même si cette fois on se dit que les choses pourraient changer.

La razzia opérée par les équipes de jeunes anglaises pourrait être source d’espoirs, même si des jeunes Anglais qui jouent en Premier League, c’est aussi rare que du porridge sur nos tables de réveillon. Cela dit, Champions du Monde U20 et U17, ça défonce les portes de l’imaginaire pour y laisser entrer la réalité.

Le foot anglais prépare les ingrédients d’un festin royal mais finit par s’étouffer de trop bouffer au râtelier. Trop de pognon pousse au tout, tout de suite. Pas de place pour les jeunes. Mais l’équipe nationale anglaise a de la gueule. Avec un buteur hors norme, Harry Kane, qui profitera de Dele Alli et ses coéquipiers de Tottenham pour former une ossature pleine de complicité. Et un Raheem Sterlingguardiolesque. Espérons que notre confrontation en phase de groupe ne soit déjà qu’un match de préparation aux choses sérieuses.

Ce sera dans six mois. En attendant, réjouissons-nous de petites histoires qui ont aussi leur place au coeur de notre beau sport. Le foot, encore et toujours, permet les plus grands écarts. Les Rock and Roll stars du groupe Oasis ont mis de la Guinness dans leur cidre. Il n’y a pas plus grand fans de Manchester City que les frères Gallagher. Ils haïssent profondément Manchester United mais au détour d’un regard sur la pochette de leur merveilleux album Definitively Mayby on peut apercevoir deux photos de George Best.

Noel Gallagher explique qu’il y a parfois des êtres qui dépassent tout.  » Best était au dessus du foot. La vie avant tout. Je l’aime.  » Nous aussi. Une des dernières  » subliminosités  » du grand George fut de jouer pour une équipe de café. Le temps d’un dimanche alors qu’il était en vacances en Australie. La boucle est bouclée.

Neville Southall en fit de même pour une équipe du dimanche. L’ex-icône d’Everton avec qui il fut champion en 1985 avait même, selon la légende, comme coéquipier Topper Headon, le batteur du groupe mythique The Clash.

Vive l’Angleterre même si, plus près de chez nous, on a vu deux légendes, Ruud Gullit et Marco Van Basten s’affronter. L’un avec la 6e équipe de l’Ajax d’Amsterdam. L’autre pour la 5e. L’histoire retiendra que Van Basten ayant eu une panne de réveil, il arriva en retard. Une fois monté au jeu, il marqua son 1er but après 11 secondes. Le talent est éternel.

Chez nous, on peut espérer que Marc Coucke nettoie les écuries, que le Standard retrouve sa dignité, qu’à Bruges la  » claaasse  » du terrain se propage, qu’on arrête de parler d’un stade national puisque la plupart des acteurs n’ont pas la même notion de la nation. Un vrai beau dossier bien puant où l’incompétence tutoie l’affairisme. Le foot a toujours été gangrené par des gens qui se servent de lui plutôt que de le servir.

Et enfin je rêve de ne plus faire de cauchemars quant à la santé de Vincent Kompany. Je rêve que Kevin De Bruyne soit de bonne humeur pendant la Coupe du Monde. Et que Roberto Martinez aille chez le coiffeur de Nainggolan se faire une petite crête. Histoire de montrer que dans la vie, tout est possible. Même devenir Champion du Monde.

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