Une éternelle complainte

C’est sous un concert de coups de sifflet que les joueurs d’Anderlecht sont rentrés au vestiaire après leur mauvais match face à Malines. Un signe de désespoir et d’impuissance. Bien que les lignes de l’avenir soient tracées, Anderlecht est toujours en proie à l’incertitude. Qui restera au club ? Qui partira ? Qui occupera quel poste ? Toutes ces questions restent sans réponse. Il faut attendre Marc Coucke et sa suite mais même lorsqu’ils seront en place, il faudra le temps que tout s’imbrique.

Il y a quatre mois que Hein Vanhaezebrouck est arrivé au Parc Astrid comme une sorte de Messie. Tous ses faits et gestes ont été épiés, toutes ses déclarations scrupuleusement notées. Après le mercato d’hiver, il doit poursuivre son travail avec un groupe affaibli. Sans l’attaquant qu’il souhaitait et sans Sofiane Hanni,

On ne sait pas encore si le vide laissé par l’Algérien sera comblé par Ryota Morioka. Le Japonais, qui préfère avoir un rôle libre, va devoir s’intégrer au système de jeu d’Anderlecht. Il est étrange que, contre Malines, c’est à lui qu’on ait demandé de tirer le penalty, comme on l’avait demandé à un autre nouveau, Kenny Saief, face à Waasland Beveren. Résultat : deux ratés et quatre points perdus.

Hein Vanhaezebrouck s’est montré terriblement sévère à l’égard de ses joueurs, comme il pouvait l’être à Gand dans les moments difficiles. Sauf que ce n’est pas vraiment le style de la maison mauve. René Weiler l’avait appris à ses dépens lorsqu’il avait remis en cause la qualité des joueurs. On n’avait pas manqué de lui faire la remarque en interne. Le fait qu’à un certain moment, les joueurs d’Anderlecht se laissent aller, n’est pas nouveau. C’est ancré dans la culture du club et c’est difficile de changer cela. Plusieurs prédécesseurs de Hein Vanhaezebrouck s’en sont plaints.

Mercredi soir, lors de la remise du Soulier d’Or, le Club Bruges devrait être à la fête. Il fut un temps où le trophée était remis dans l’intimité d’un restaurant bruxellois au cours d’un repas convivial entre journalistes, arbitres et dirigeants fédéraux. On téléphonait au vainqueur qui s’empressait de rejoindre le restaurant. Aujourd’hui, la remise du Soulier d’Or est un véritable show au cours duquel défilent des célébrités, avec des vidéos dont le contenu est parfois très éloigné du football en soi. Ruud Vormer, devenu le leader des Blauw en Zwart, est le grand favori de cette édition.

Ruud Vormer
Ruud Vormer© belgaimage

Ruud Vormer incarne à merveille le Club Bruges. Lors des interviews, il reste souvent superficiel, ce qui est inhabituel pour un Hollandais. Mais dans le vestiaire, lorsqu’il le faut, il sait se faire entendre. Ce fut le cas au cours des dernières semaines, lorsqu’il a constaté que tout le monde ne tirait plus dans la même direction et qu’il était temps qu’on discute. Face à Charleroi, Bruges a eu de très bonnes séquences, avec beaucoup de mouvement et de puissance. Mais il n’a pas tenu la distance sur tout le match.

Ces courbes de forme au cours d’un match sont tout aussi bizarres que les problèmes défensifs que le club ne parvient pas à résoudre, même pas en incorporant deux nouveaux défenseurs. C’est avant tout dû à l’état d’esprit offensif de l’équipe. Et aux interventions hésitantes du gardien russe Vladimir Gabulov qui ne respire pas la sérénité et ne prend pas de points. Le Club va donc sans doute aligner un cinquième gardien cette saison, le Hollandais Kenneth Vermeer. Ça doit être un record.

C’est aussi le signe d’un championnat où tout peut changer très vite, avec des clubs qui balancent entre la gloire et la déchéance. À commencer par le Standard. Actuellement, aucune équipe ne semble aussi intouchable que les Rouches.

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