Une affaire de spécialistes

Leeds avait un spécialiste italien des phases arrêtées, Liverpool a engagé un Danois pour apprendre à ses joueurs à… remettre le ballon en jeu. Est-ce intéressant pour les Belges ?

L’Antwerp possède une équipe très physique, de grande taille. C’était déjà le cas la saison passée. Pour une formation de ce genre, les phases arrêtées peuvent constituer une arme, de même que les rentrées en touche. Nous nous sommes demandés si cette équipe s’entraînait spécifiquement pour ces phases. L’adjoint Wim De Decker, qui assurait dimanche l’intérim de Laszlo Bölöni, suspendu contre Zulte Waregem :  » Non. Nous exerçons les phases arrêtées, les coups francs et les corners, mais pas les rentrées en touche. Franchement, je suis dans le milieu depuis un moment et je n’ai jamais remarqué qu’on le fasse. Il y a bien une variante de temps à autre, mais je ne pense pas que ça préoccupe quelqu’un. Ces phases entraînent peu de buts. Nous répétons ça de temps en temps à l’entraînement mais certainement pas systématiquement.  »

À voir les erreurs commises chaque semaine, nul ne s’en occupe. Samedi, à Beveren, l’arbitre a sifflé Boljevic pour une remise fautive et c’est également arrivé dimanche au Bosuil à un joueur de Zulte Waregem. La Belgique a donc une marge de progression. Au Club Bruges, Michel Preud’homme utilisait les remises en touche comme arme, avec Claudemir, mais ça ne rapportait pas grand-chose.

Pourtant, Jürgen Klopp trouve ces phases importantes. La saison passée, Liverpool a invité Thomas Gronnemark à dispenser une séance de démonstration, qui s’est soldée cette année par un contrat. Certains analystes s’en gaussent tandis que d’autres jugent que c’est un outil de professionnalisation. Gronnemark (42 ans), sprinter reconverti en bobsleigh, est fasciné par les remises en touche. Il a travaillé au Danemark pour Viborg et pour le FC Midtjylland ainsi que pour Schalke 04 en Bundesliga. Il a maintenant convaincu Klopp.

Gronnemark n’apprend pas seulement aux footballeurs à lancer loin mais aussi rapidement et avec précision. Les entraîneurs délèguent de plus en plus de tâches quand ils peuvent se le permettre. La saison passée, Leeds a employé Gianni Vio. Un Italien, banquier dans une autre vie et maintenant spécialiste des phases arrêtées. Il a déjà travaillé pour Milan et la Fiorentina. Le football devient un travail de spécialistes.

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