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René a toujours raison

Dimanche, René Vandereycken fêtera ses 65 ans. Pendant la Coupe du Monde, après des années de mutisme, il a refait surface comme analyste. Jadis, comme footballeur d’abord, puis comme entraîneur, il a souvent suivi sa propre voie. La plupart du temps, contre l’avis de tous. Mais, comme sélectionneur national, il a fait débuter la moitié des Diables Rouges actuels.

C’est une agréable après-midi ensoleillée du mois d’août, sur les bords du Rhin à Mayence, en 2000. René Vandereycken vient de signer comme entraîneur du club de deuxième division allemande, FSV Mainz 05. Il vient rechercher ses invités belges à leur hôtel, puis les ramène chez eux. Il possède, dans sa voiture, un nouveau gadget :  » Il suffit d’introduire l’adresse voulue, et vous êtes guidé par la voix et un petit ordinateur vers votre destination « , explique-t-il fièrement.

C’est un GPS, un objet aujourd’hui courant, vous l’aurez compris. Mais encore peu répandu à l’époque. Mais, lorsque Vandereycken introduit l’adresse, l’appareil semble ne pas la connaître. Nous tournons donc en rond, et nous finissons par utiliser la bonne vieille méthode : nous nous arrêtons et nous demandons notre chemin. Le tout nouvel entraîneur de Mayence est déboussolé.  » C’est incroyable, vous êtes sûr que c’est la bonne adresse ? D’habitude, cela fonctionne toujours !  »

Vandereycken est, à ce moment-là, le deuxième Belge à entraîner une équipe allemande, après Jef Vliers dans les années ’70. Il est soulagé.  » J’ai refusé plusieurs autres propositions parce que je voulais absolument tenter ma chance à l’étranger. Mais j’ai été confronté à un handicap : notre diplôme d’entraîneur n’est pas reconnu là-bas. Sans cela, j’officierais déjà hors frontières depuis longtemps. Pour un Belge, c’est difficile de trouver un job à l’étranger. Nous n’avons pas cette tradition. D’ailleurs, j’ai été le premier joueur belge à partir en Italie.’

Durant les mois qui ont suivi cet entretien, il allait chambouler son équipe.  » Je voulais intégrer de jeunes footballeurs, et j’ai placé un défenseur expérimenté sur la touche parce qu’il ne pouvait pas fonctionner dans le système que je voulais jouer.  » Ce défenseur expérimenté, c’était Jürgen Klopp. Lors d’une interview accordée à notre magazine, en 2006, Klopp a donné raison à Vandereycken.  » Car j’étais un mauvais défenseur.  »

De l’entraîneur Vandereycken, il se souvient surtout de sa technique de frappe phénoménale à l’entraînement. Pas de sa philosophie footballistique :  » Toujours assurer derrière, ce n’est pas ma philosophie. Je veux faire pression sur l’adversaire, à tout moment et à toutes les positions « . 12 semaines plus tard, Vandereycken est limogé.

En constatant que son successeur, Eckhart Krautzun, ne parvient pas davantage à extraire l’équipe de la zone de relégation, le club fait appel à un enfant de la maison. Klopp sauve Mayence, et amènera le club en Bundesliga pour la première fois de son histoire, quelques années plus tard. Le début d’une carrière d’entraîneur phénoménale. Merci René.

 » Je ne demande pas à être compris  »

Quelques années plus tôt, avait eu lieu l’une des discussions footballistiques les plus intéressantes de l’histoire de notre football, un soir de février 1996 dans un excellent restaurant de Tongres. En prélude à un match entre le Lierse et le RWDM, qui brillaient dans le championnat belge à ce moment-là, les deux entraîneurs avaient été réunis autour d’une bonne table. Deux Limbourgeois, anciens équipiers chez les Diables Rouges, mais dont les visions footballistiques sont alors à l’opposé : René Vandereycken et Eric Gerets. Mais il n’y a pas qu’un seul chemin qui mène au succès, on s’en est aperçu en fin de saison, lorsque les deux équipes ont décroché un ticket européen totalement inattendu avec deux approches totalement différentes.

Un vigoureux coup de tête remontant à sa période brugeoise.
Un vigoureux coup de tête remontant à sa période brugeoise.© BELGAIMAGE

Ce fut une discussion très intéressante, entre Gerets qui a appris aux Pays-Bas à toujours s’appuyer sur les qualités de sa propre équipe, et Vandereycken qui a appris en Italie à jouer avant tout la sécurité. A chque réponse, ou presque, l’autre interlocuteur intervenait :  » Désolé, mais je ne suis pas du tout d’accord.  »

René Vandereycken rejette les critiques qui lui reprochent d’être toujours sur la défensive :  » Je ne m’intéresse pas aux analyses d’autres personnes. Je me base sur ce que je vois. Je milite dans le football professionnel depuis 20 ans, je travaille toute la semaine dans mon club et je ne tiens donc pas compte de l’avis d’une personne qui se contente de voir un match de 90 minutes chaque semaine et qui ne connaît donc pas tous les tenants et aboutissants. Je ne demande pas à être compris, je veux simplement obtenir des résultats. Au club, la seule chose que je dois faire est de convaincre mes joueurs, et leur demander de ne pas prêter attention aux critiques, parce qu’elles émanent de personnes qui ne parlent pas en connaissance de cause.  »

En discussion avec Benny Nielsen lors d'un sommet entre le Club Bruges et Anderlecht.
En discussion avec Benny Nielsen lors d’un sommet entre le Club Bruges et Anderlecht.© BARANYI

Gerets ne partage pas du tout cet avis :  » Il y a 20 ans, le football belge a obtenu des résultats en se basant sur une bonne organisation et une approche prudente. On préfère donc maintenir cette tradition. Mais moi, je ne suis pas comme tout le monde. J’essaie de convaincre mes joueurs qu’ils sont meilleurs que leurs adversaires et qu’ils ne doivent donc pas hésiter à attaquer, au lieu d’attendre.  »

 » Pourquoi faut-il prendre des risques inconsidérés  »

Vandereycken hoche la tête :  » Ce n’est pas parce qu’une équipe est meilleure qu’elle doit prendre des risques. L’équipe la plus forte finira quand même par gagner le match au bout des 90 minutes. Pourquoi devrait-elle prendre des risques inconsidérés durant la première demi-heure ? Je peux comprendre que l’on joue un coup de poker lorsqu’on est moins fort.  »

Gerets :  » Je ne suis pas d’accord. Peut-être suis-je plus aventurier ? J’ai joué homme contre homme au PSV pendant sept ans et je n’ai jamais remporté autant de trophées, en repoussant l’adversaire loin dans son camp. Sur ce plan-là, nous sommes donc très différents.  »

Il est étrange que Vandereycken ait pris un tel chemin au fil des années, alors qu’en 1993, il considérait encore Ernst Happel comme le meilleur entraîneur qu’il ait connu :  » Car il était capable de faire réfléchir toute une équipe de la même manière que lui. Le style de jeu du Club de Bruges était le reflet de son caractère.  »

Comment Vandereycken a-t-il pu changer à ce point de trajectoire alors que, comme joueur, il a conquis ses plus grands succès avec un coach qui ne s’adaptait jamais à l’adversaire ?  » C’est très simple « , dit René :  » Ces succès, à l’époque, nous les avions conquis parce que nous étions physiquement plus forts que nos adversaires, qui n’étaient pas encore professionnels, pour la plupart. Avec le Club, nous faisions donc la différence dans les 20 dernières minutes. Aujourd’hui, Happel devrait aussi travailler d’une autre manière.  »

Cela ne signifie pas qu’il s’en tient toujours à une méthode bien définie :  » Je ne ferai jamais rien qui aille contre l’intérêt du club pour lequel je travaille. Le club arrive toujours en premier lieu. C’était aussi l’état d’esprit qui m’habitait lorsque j’étais joueur. En tant que médian défensif, on ne me demandait pas de briller par une action individuelle. C’est en jouant pour l’équipe que j’étais le meilleur. J’ai adopté cette philosophie et je l’ai conservée lorsque je suis devenu entraîneur.  »

 » Happel m’a fait sentir que je devais m’imposer par mon agressivité  »

En tant que joueur, Vandereycken a commencé tout en bas de l’échelle du football professionnel. Il n’était pas le plus grand talent du pays, les plus grands clubs ne se bousculaient pas pour le recruter :  » En fait, lorsque j’ai débarqué au Club Bruges, j’étais un garçon complexé qui arrivait du Limbourg profond. Mais avec Happel, il faut se montrer agressif pour s’imposer.

Et que faites-vous, alors, si vous voulez réussir comme footballeur ? Vous mordez sur votre chique. Happel m’a fait sentir que je devais m’imposer par mon agressivité. Et, j’ai obéi. Il aimait que l’on provoque l’adversaire de temps en temps. Vu de l’extérieur, on peut alors paraître irritant, mais je m’en foutais.  »

Son père l’a aussi influencé, affirme-t-il :  » Mon père m’a appris à être plus dur. Lorsque j’ai débuté comme Cadet, j’avais peur. Mais, quelques années plus tard, ce sont les autres qui avaient peur de moi. Dans une équipe, il faut aussi se défendre mutuellement. Si un adversaire vous agresse, vous devez montrer que vous avez du répondant. Et lorsqu’on agressait l’un de mes coéquipiers, c’était comme si l’on m’agressait à moi.  »

Son style de jeu, comme médian défensif, préfigurait déjà le style qu’il allait adopter comme entraîneur :  » Je n’ai jamais été le genre de joueur qui, lorsqu’il avait récupéré un ballon, faisait son petit numéro. J’avais un jeu direct, je savais que comme médian défensif je ne pouvais pas me permettre de perdre le ballon. Je voulais donc éviter cela.  »

Après de belles années au Club Bruges, il est parti en 1981 au Genoa, où il est devenu le premier étranger en 15 ans.  » La décision de partir en Italie a été la plus importante de ma vie « , a-t-il déclaré lors d’une interview en 2004.  » Pas pour le football ou l’argent, mais pour l’aspect social. Moi-même, je suis devenu un demi-Italien.  »

La manière dont on vit le football en Italie, avec une mentalité professionnelle qui plaît davantage à Vandereycken que le manque de professionnalisme trop souvent constaté en Belgique, l’influencera profondément. Mais son rêve italien ne durera pas longtemps.

 » Les journalistes n’ont rien à faire dans un vestiaire  »

Durant la deuxième année, il se blesse aux ligaments croisés. Et lorsqu’il retrouve ses facultés un an plus tard, Genoa a engagé un Brésilien.  » Il y avait, du coup, trois étrangers alors que seuls deux étaient autorisés. Lorsqu’Anderlecht m’a contacté, j’ai opté pour la sécurité.  »

Il effectue ses débuts d’entraîneur plus rapidement que prévu à Gand, où il est arrivé comme joueur après quelques années à Anderlecht et une courte aventure en Allemagne, au Blau-Weiss Berlin. En 1988-89, les Buffalos risquent de rater la montée en première division parce que le Germinal Ekeren a remporté le titre de façon tout à fait inattendue. Erwin Vanden Daele est remercié, et en mars 1989, le président Jean Van Milders convainc Vandereycken, en pleine revalidation après une blessure au genou, d’accepter le poste d’entraîneur à 35 ans à peine.

Passé dans le camp des Mauves, RVDE y a côtoyé deux autres Danois : Morten Olsen et Per Frimann.
Passé dans le camp des Mauves, RVDE y a côtoyé deux autres Danois : Morten Olsen et Per Frimann.© BARANYI

Un coup d’essai qui se révèle un coup de maître. En deux ans, le Limbourgois propulse Gand de la deuxième division à la Coupe d’Europe. Il hisse les Buffalos en quart de finale de la Coupe de l’UEFA, où l’entraîneur de l’Ajax Louis van Gaal se demande après le 0-0 du match aller à Gand, si lors du match retour, en plus du double rideau défensif, Vandereycken envisage aussi de placer des défenseurs derrière le but.

Aujourd’hui encore, les principaux dirigeants de Gand, Ivan De Witte, Michel Louwagie mais aussi le directeur de la communication, citent son nom lorsqu’on leur demande quels entraîneurs ont laissé un souvenir indélébile chez les Buffalos. Il est le premier entraîneur en Belgique qui a interdit l’accès du vestiaire aux journalistes.

 » Les journalistes n’ont rien à faire dans un vestiaire. Je n’ai encore jamais vu un journaliste se changer à cet endroit. Or, il est bien écrit ‘vestiaire’ sur la porte, que je sache ?  » Celui qui n’assiste pas aux entraînements, et se contente d’assister aux matches, est mal considéré :  » Je regrette qu’on puisse tirer autant de conclusions avec aussi peu d’informations. Cela arrive souvent, y compris chez les journalistes. Je préfère ne pas donner mon avis sur un autre club, parce que je ne dispose pas de suffisamment d’informations pour me forger un avis autorisé.  »

 » Tout ce que je fais est bien pensé  »

Comme entraîneur débutant, il n’a pas de méthode fixe.  » Ma méthode de travail, je la décrirais comme une sorte d’improvisation basée sur l’expérience.  » Il raconte comment, le jour de son premier entraînement, il s’est retrouvé devant une feuille blanche qui, quelques heures plus tard, était toujours tout aussi blanche.

Mais lorsqu’il s’est retrouvé devant le groupe, tout a coulé de source.  » Tout ce que je fais est bien pensé. C’est aussi la raison pour laquelle il est si difficile de me faire changer d’avis. Je tiens compte d’énormément de paramètres dont les autres personnes ne sont pas au courant.  »

Fin 2005, Vandereycken devient le sélectionneur de l’équipe nationale, qui a glissé à la 55e place du ranking FIFA. C’est la quatrième fois qu’il est sollicité pour le job. La première fois, il se sentait encore trop jeune. La deuxième fois, il venait de signer à Anderlecht. Et la troisième fois, après deux entretiens, l’Union belge lui avait préféré Aimé Anthuenis.

Le match d’ouverture des qualifications à l’EURO 2008 semble ne devoir être qu’une formalité. Le Kazakhstan vient de passer de la zone asiatique à la zone européenne et est classé à la 141e place du ranking FIFA. A Anderlecht, où se dispute la rencontre, Vandereycken a de nouveau bluffé tout le monde, on s’en aperçoit lorsque la composition d’équipe est dévoilée.

Alors que tout le monde s’attend à une équipe capable de prendre les Kazakhs à la gorge, il n’aligne qu’un seul attaquant, Mousa Dembélé et positionne Vincent Kompany comme milieu offensif.

Le match se termine sur un partage blanc : 0-0. Tout le monde fait la moue, sauf un homme.  » J’ai vu beaucoup de bonnes choses contre le Kazakhstan « , analyse Vandereycken.  » Le résultat n’est pas celui que nous espérions, mais j’ai vu du progrès. Lorsqu’on commence un match avec une nouvelle équipe, on ne peut pas d’emblée se montrer trop offensif. Je voulais apporter progressivement de l’intensité, laisser venir l’adversaire, et le punir s’il commettait une erreur. Mais si tout doit aller vite, nous ne sommes pas le Brésil.  »

 » Il est un peu le Neeskens belge  »

Il a terminé avec une note d’humour qui n’a pas été du goût de tout le monde :  » Après tout, ce soir, nous comptons un point de plus les autres équipes qui n’ont pas encore joué.  » La joie, elle était plutôt dans le camp des reporters kazakhs, après un coup de fil au pays : ‘Demain, ce sera la fête nationale au Kazakhstan ! ‘

A cause de ce faux-pas concédé d’entrée, il faut absolument s’imposer en Arménie, lors du deuxième match. Un journaliste, qui n’a pas encore digéré le style de jeu adopté contre le Kazakhstan, demande :  » Allez-vous jouer de manière plus offensive, cette fois-ci ?  » Vandereycken réplique : ‘Encore plus offensive ? ‘

Alors que les relations entre les journalistes et le sélectionneur national deviennent de plus en plus mauvaises, Vandereycken sème les graines dont, plus tard, ses successeurs recueilleront les fruits. Il intègre quelques jeunes promesses à l’équipe, afin de leur permettre d’acquérir de l’expérience au niveau international.

Le premier est le jeune défenseur de l’Ajax, Thomas Vermaelen. Il débute le 1er mars 2006, le premier match du nouveau sélectionneur qui voit la Belgique s’imposer 0-2 au Luxembourg.

Lors du match suivant, c’est au tour de Steven Defour et de Nicolas Lombaerts. Un match plus tard encore, Mousa Dembélé arrive dans l’équipe. En février 2007, c’est Marouane Fellaini qui débarque. Et en juin, Vandereycken surprend tout le monde en offrant une première sélection à un joueur qui vient d’être relégué avec le RKC Waalwijk : Jan Vertonghen avait été prêté à Waalwiijk par l’Ajax.  » Vertonghen est peut-être inconnu du grand public, mais je le suis depuis longtemps « , révèle le sélectionneur.

Prestance sous le maillot des Diables.
Prestance sous le maillot des Diables.© BELGAIMAGE

Du côté de l’Ajax, un homme n’est pas surpris : le team-manager David Endt, lui-même fan de Vandereycken :  » Il est un peu le Johan Neeskens belge. Il m’est arrivé de me rendre spécialement en Belgique pour voir René à l’oeuvre. Je pense que René se retrouve un peu lui-meme dans Jan Vertonghen.  »

 » Pour René, tout était toujours bien. Alors, pourquoi faire plus ?  »

Vandereycken l’a d’ailleurs admis, lors d’une interview accordée lorsque Vertonghen a égalé le record de sélections de Jan Ceulemans en octobre de l’an passé.  » Cette interview est une exception « , par respect pour Vertonghen, insiste-t-il.  » Personnellement, j’ai toujours regretté qu’il ne soit pas resté un milieu de terrain. Je suis convaincu que, comme médian, il aurait aussi atteint le haut niveau international.  »

Sur sa politique consistant à introduire très tôt des jeunes talents, il explique :  » Lorsqu’on veut clôturer un chapitre parce que des joueurs arrêtent, il faut chercher des joueurs talenteux pour rajeunir le noyau. En agissant de cette manière, on leur permet d’acquérir de l’expérience internationale et on leur donne confiance.  »

Après Vertonghen, c’est au tour de Kevin Mirallas. En mars 2008, Axel Witsel débute, et le 19 novembre 2008 au Luxembourg, Eden Hazard joue ses premières minutes. Le 1er avril 2009, Vandereycken s’assied une dernière fois sur le banc en Bosnie-Herzégovine, juste après la terrible défaie 2-4 subie à domicile contre le même pays. La Belgique s’incline de nouveau, 2-1. Les Diables Rouges n’ont gagné que dix des 30 matches disputés sous VDE, ils ont même dégringolé à la 66e place du ranking FIFA. Un record historique.

Les Diables Rouges n'ont gagné que 10 de leurs 30 matches sous les ordres de Vandereycken.
Les Diables Rouges n’ont gagné que 10 de leurs 30 matches sous les ordres de Vandereycken.© BELGAIMAGE

Le Limbourgeois n’a peut-être pas tiré la quintessence de son groupe. Comme un international de l’époque l’a déclaré off the record : ‘Pour René, tout était toujours bien. Lorsqu’on était joueur, on le savait : on pouvait jouer aussi mal que possible, il nous défendait toujours vis-à-vis du monde extérieur. A la fin, on ne donnait plus le maximum. Puisqu’il se contentait de ce qu’on lui offrait, pourquoi aurions-nous dû en faire plus ? ‘

Mai sur le terrain, en Bosnie, le jour de son dernier match à la tête des Diables Rouges, on trouvait Kompany, Witsel, Vermaelen, Fellaini, Dembélé et Hazard. Soit six Diables Rouges qui ont activement participé à la Coupe du Monde 2018. On peut y ajouter Jan Vertonghen, qui n’était pas disponible ce soir-là. Cela fait sept, dont six titulaires de la demi-finale contre la France.

En fait, René Vandereycken a jeté les bases du succès de la génération actuelle, même si ce sont ses successeurs qui en ont tiré profit. Il y pensera sûrement en soufflant les bougies de son 65e anniversaire, dimanche prochain. Et il fêtera l’événement en ouvrant une bonne bouteille de vin. Italien, bien sûr.

René Vandereycken (22.07.1953)

Comme joueur, René Vandereycken a évolué au Sporting Spalbeek, au Sporting Hasselt, au Club Bruges, au FC Genoa, au RSC Anderlecht, au Blau Weiss Berlin et à Gand. Avec les Diables Rouges, il a disputé 50 matches entre 1975 et 1986, a participé à deux phases finales de Coupe du Monde (’82 en ’86) et à deux Championnats d’Europe (1980 et 1984).

Il a remporté six titres de champion de Belgique (quatre avec Bruges, deux avec Anderlecht), une Coupe de Belgique (avec Bruges) et a joué trois finales européennes (deux avec Bruges, une avec Anderlecht). Avec les Diables Rouges, il a été vice-champion d’Europe en ’80 et 4e de la Coupe du Monde ’86.

Comme entraîneur, il a débuté à Gand en mars 1989. Ensuite, il a coaché le Standard, le RWDM, Anderlecht, Mayence, le FC Twente et le KRC Genk (jusqu’en juin 2005). Il a été le sélectionneur des Diables Rouges du 1er janvier 2006 au 1er avril 2009.

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