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Qui sera le prochain Diable ?

Retour sur le parcours des  » extraterrestres  » de 1996, sur leurs choix de carrière, leurs exploits et leurs revers depuis qu’ils évoluaient dans la soi-disant  » meilleure jeune équipe du monde « .

CHARLY MUSONDA JR

Club actuel : Chelsea

Il a dit :  » Je vais créer ma légende à moi.  »

Gert Verheyen a dit :  » Je n’ose pas dire qu’il sortira Eden Hazard de l’équipe.  »

Il aura 21 ans ce 15 octobre. Chiffres positifs : il a déjà joué sur 4 tableaux cette saison. Premier League (26 minutes ), Supercoupe d’Angleterre (8), Coupe de la Ligue, Premier League 2 (soit le championnat U23). Depuis qu’il a quitté Anderlecht en 2012, son terrain de jeu a principalement été ce championnat des moins de 23 piges. Il a aussi fait une plus ou moins bonne impression durant son passage au Betis Séville. Mais globalement, c’est insuffisant à son âge et avec un tel talent – il est coté 5 étoiles en gestes techniques sur FIFA 18, soit la même note que Neymar, Ronaldo et Ribéry.

Dans une interview récente, Roberto Martinez a été clair :  » Evidemment, je le suis. Il ne faut pas être un connaisseur pour voir qu’il a un talent unique. Mais il doit jouer. Il n’y a pas de meilleure école que 90 minutes sur le terrain. Cette saison, il a été très bon avec Chelsea pendant la préparation, mais dès que le championnat a commencé, il a été relégué au second plan.  » Ça semble clair : s’il ne part pas dans un club un peu moins fourni en joueurs d’exception, ce sera très compliqué pour lui de se rapprocher des Diables.

ZAKARIA BAKKALI

Club actuel : Deportivo La Corogne (prêté par Valence).

Il a dit :  » Après le PSV, Anderlecht était une option mais j’ai choisi l’Espagne. La Liga m’a toujours attiré. Le climat a joué un rôle également. Et puis je ne suis pas très loin du Maroc, où j’aime retourner souvent.  »

Roberto Martinez a dit :  » Dans les jeunes qui sont susceptibles de rejoindre le noyau des Diables, il y a des éclaircies, comme Bakkali qui a bien réussi ses débuts avec La Corogne.  »

En 2013, il a 17 ans et le monde est à ses pieds. Il faut dire qu’il a été considéré officieusement comme le meilleur jeune footballeur de la planète et que le jour où il a été élu meilleur joueur d’un grand tournoi en Angleterre, c’est Bobby Charlton qui lui a remis le trophée. Quelques-uns des meilleurs clubs européens le veulent, le Maroc le veut, la Belgique le veut. Il choisit Valence et les Diables Rouges. Marc Wilmots, qui a le même agent (Jorge Mendez), l’a orienté vers ce club et l’a repris en équipe nationale. Bakkali doit attendre deux ans pour être à nouveau international. C’était en octobre 2015. Deux nouvelles années plus tard, il n’est pas dans le radar de Roberto Martinez. La faute, notamment, à un temps de jeu limite en Espagne. Qui s’explique en partie par des pépins physiques.  » Le corps ne suit pas toujours les exigences du haut niveau « , nous dit Johan Walem en parlant de lui.  » Mais quand il n’est pas blessé, ça reste un joueur extraordinaire.  »

ANDREAS PEREIRA

Club actuel : Valence (prêté par Manchester United).

Il a dit :  » Un jour, à la télévision, j’ai vu une combinaison entre Rooney et Ronaldo. Ce jour-là, je me suis dit que je voulais, moi aussi, porter le maillot de Manchester United.  »

José Mourinho a dit :  » Aucun doute là-dessus, il a le potentiel pour devenir un des grands joueurs de Manchester United.  »

Comme Musonda, le terrain de jeu qu’il a le plus fréquenté jusqu’ici est celui de la Premier League 2. Et comme Musonda, il s’est beaucoup plus produit dans le championnat espagnol, avec Grenade, que dans la compétition anglaise. La vraie Premier League n’a toujours pas vraiment voulu de lui. A 9 ans, il est parti au PSV. A 15 ans, il s’est expatrié à Manchester United. Il dit :  » Partir trop tôt, ça n’existe pas. Quand on est bon, on finit toujours par s’imposer.  » Ceux qui suivaient la fameuse équipe belge U17, la fameuse  » meilleure équipe du monde « , n’imaginaient pas qu’il ne soit jamais Diable Rouge. Il risque de ne jamais l’être. Pour deux raisons. Un : il tarde à confirmer tout le bien qu’on pensait de lui. Deux : il hésite toujours entre le Brésil et la Belgique. Il a été international pour nous des U15 aux U17. Puis pour eux en U20 (avec une finale de Coupe du Monde) et U23. Il n’a toujours pas été appelé en A et peut donc encore choisir son drapeau. Il a déclaré :  » Mon coeur est brésilien.  » Mais ça pourrait changer, selon Johan Walem :  » Il espérait vraiment jouer pour le Brésil mais il se rend maintenant compte que la concurrence est peut-être encore plus forte là-bas que chez les Diables.  »

Il est prêté à Valence, où il a inscrit son premier but le week-end dernier, depuis cet été. Avant de le laisser filer, la direction de Man U a étendu son contrat. Les supporters le comparent à Paul Scholes, rien de moins.

MATHIAS BOSSAERTS

Club actuel : Ostende.

Il a dit : » Un jour, je veux gagner la Ligue des Champions avec le Real.  »

Marc Coucke a dit :  » Bossaerts sera Diable Rouge au plus tard en 2019.  »

Comme Musonda et Pereira, il a choisi de faire sa formation dans un club du top mondial : Manchester City. Il y a passé quatre saisons, de 16 à 20 ans. Il s’y est entraîné avec les U21 de PatrickVieira, parfois avec le noyau A de Roberto Mancini. Pour comprendre finalement qu’il n’exploserait pas là-bas. Trop haut, trop fort pour lui. Il a tiré la même conclusion que DedryckBoyata et Jason Denayer : il ne suffit pas d’être un défenseur belge pour faire le même parcours que VincentKompany à City.

Avec le recul, il n’est pas sûr d’avoir fait un bon choix en allant dans le nord de l’Angleterre. Dès janvier 2015, il a cherché à être prêté  » parce que les clubs de Premier League préfèrent aligner des joueurs d’expérience plutôt que des jeunes passés par leurs équipes d’âge.  » Il comprend qu’il aurait sans doute mieux fait de rester à Anderlecht, que ça lui aurait permis de lancer plus vite sa carrière pro. Il a essayé d’y revenir et la direction du Sporting a lâché qu’il s’était  » mis à genoux  » et avait  » supplié  » pour qu’on le reprenne. Durant l’été de l’année dernière, il a coupé tous les liens avec City et s’est engagé à Ostende. Ça n’a peut-être pas été le parcours idéal pour un gamin qui, au moment de s’engager à City, était aussi convoité par United et Liverpool notamment. Pour lui, pas question de rêver des Diables Rouges dans l’immédiat.

SIEBE SCHRIJVERS

Club actuel : Genk.

Il a dit :  » A part YouriTielemans, aucun joueur de mon âge n’a joué autant de matches en D1 belge.  »

Roberto Martinez a dit :  » Impossible de ne pas tenir Schrijvers à l’oeil quand on s’intéresse aux meilleurs joueurs du championnat de Belgique.  »

Un jeune joueur du championnat de Belgique qui a une valeur marchande estimée à 3,5 millions, ce n’est pas si courant. Celle de Schrijvers est en augmentation constante, sa courbe n’est pas une succession de hauts et de bas. Et ça s’explique : il n’a jamais disparu des radars. C’est le prototype du footballeur prometteur et porté aux nues qui refuse d’aller trop vite trop haut. Lui, il n’a pas voulu se brûler. A Genk, on le juge aussi brillant que StevenDefour, JelleVossen, ThibautCourtois et KevinDe Bruyne au même âge. On l’y voit comme une version améliorée de Vossen. Quand il a fait ses débuts pros à 16 ans, il est devenu le plus jeune joueur de l’histoire de Genk en Coupe d’Europe. Et le deuxième plus jeune joueur de la nouvelle formule de l’Europa League, derrière Romelu Lukaku. Déjà à ce moment-là, Anderlecht et Manchester City, par exemple, sont venus aux nouvelles. Le joueur et son entourage ont calmé le jeu. Siebe Schrijvers a même accepté un prêt à Waasland Beveren pour y accumuler du temps de jeu et retourner plus fort dans le Limbourg. Pari gagné. Un bon pari, dit Johan Walem. Cet attaquant joue seulement à Genk, il n’est pas en Premier League ou en Liga. Mais, par rapport aux autres pépites de  » la meilleure équipe du monde « , il est peut-être le plus proche d’une entrée dans le groupe des Diables.

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