Quelle crête, hein !

Vous imaginez Taxi Driver sans Robert De Niro ? Et je ne parle pas que de la crête. La cuisine indienne sans épices ? Et bien, lundi dernier vers 13 heures, je me faisais ce genre d’idées noires. L’affaire d’État que l’on craignait sans trop y croire est arrivée. On croit rêver de cette réalité. On en a cauchemardé tout éveillé. Saint Roberto est allé au bout de son délit de sale crête. Le Saint a laissé un Diable en enfer. Car faut bien l’admettre, le plus Diable de nos Diables, c’était bien Radja. Celui qui pouvait mettre le feu dans le jeu adverse mais aussi attiser la flamme chez ses coéquipiers. Tout ça, quand la maison brûlait. C’est pas souvent. Mais c’est là que ça compte vraiment.

Des coéquipiers qu’on compare souvent à des anges. Les Diables Rouges sont parfois des anges roses. Pâles quand les choses très très sérieuses commencent. Quand on lave son linge sale chacun de son côté. Ah sacré Roberto, il sait jouer du martinet quand il le veut. En tout cas, on peut dire que nos dirigeants sont très respectueux de la séparation des pouvoirs. Parce qu’on ne peut imaginer que s’ils connaissaient la sélection de Saint Roberto, ils ne lui aient pas soufflé à l’oreille que l’autre allait aussi bourdonner après l’ouragan d’insultes que ses tympans allaient se taper après l’annonce. Ou alors ils sont incompétents. Ou ils s’en foutent. Pourtant, quand il a été question de pression des sponsors, là ils sont intervenus. Damso, Nainggolan, même combat ? Apparemment non. L’économique semble plus important que le sportif. Mais bon, à 15 jours de la Coupe du Monde, on va positiver. On va dire qu’ils sont formidables de respect pour les choix de leur entraîneur.

Franchement, ok, faut mettre Kevin de bonne humeur dans son axe du bien plutôt que de le punir sur son flanc du mal. Mais bon, ce n’est pas tactiquement qu’on gagne une Coupe du Monde. Evidemment que c’est très important d’avoir une mise en place. Mais à la fin, ce sont toujours les joueurs et leurs talents exaltés par leur mentalité qui gagnent les trophées. La tactique est la chose la plus lisible en football. Et donc analysable, et donc contrable et battable. Par un entraîneur plus malin ou plus chanceux. Mais lire dans le coeur des hommes et les faire battre à l’unisson, à la même pulsation, c’est autre chose.

Cela dit, la révolution a fait plouf. Ils allaient être 20.000 devant le siège de la fédé. Ils étaient 40. C’est la bonne nouvelle de la semaine. D’abord, ça veut dire qu’il y a encore des gens qui travaillent mais aussi que les réseaux sociaux ne sont qu’un voile impudique jeté sur la réalité de la vie. Et puisqu’on parle d’impudeur et de réalité… On ne peut que se poser la question :  » Que s’est-il réellement passé pour en arriver là ?  » Pour qu’un homme intelligent se tire une balle dans le pied en sachant très bien que ça va faire mal. Pour qu’il mette une pression pas possible sur lui et les autres joueurs ? Avec en ligne de mire Axel Witsel. On ne peut que supposer que quelque chose de grave a eu lieu. Loin des terrains. Tellement qu’on ne peut pas savoir. Tellement qu’on en aimerait presque croire son explication tactique.

Soit, maintenant que c’est fait, on va positiver. On va se dire que lors du dernier grand fiasco, contre le Pays de Galles, Radja était sur le terrain. Qu’il a sombré avec les autres. Ou plutôt emporté par les autres. Lui, au moins, avait fait ce qui semblait l’essentiel. Ouvrir le score. Les autres restent nos petits chéris qu’on va chérir jusqu’au bout. Cela reste de sacrés magnifiques joueurs. Capables de tout… du meilleur aussi. Ce samedi contre le Portugal, ça va banderoler, ça va gueuler.

Roberto, qui vient de nous prouver qu’il avait des cojones, qu’il n’était pas si lisse que ça, pourrait nous mettre tous d’accord. Il doit se faire une crête. Noire jaune rouge. Et arriver sur le terrain avec une clope. Histoire de prouver qu’il y a du Radja en lui. Qu’on peut encore rêver.

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