Que le bon sens triomphe !

Si les PO1 débutaient maintenant, sept unités sépareraient Bruges d’Anderlecht. Tout resterait donc possible. Ça montre encore le non-sens de cette formule, sur laquelle tous les présidents de D1A et de D1B se penchent aujourd’hui à Tubize. Reste à espérer que le bon sens triomphe. Comment peut-on plaider en faveur d’une compétition durant laquelle on divise les points par deux après trente matches et qui permet à des clubs en proie à de nombreux problèmes, comme Anderlecht maintenant, d’être malgré tout champions ? Qui, parmi ceux qui aiment le football, peut s’accommoder d’une non-compétition comme les PO2, du fait que la saison de neuf clubs de D1A s’achève le 11 mars et que le club relégué n’entre plus en action du tout et soit privé de rentrées pendant plus de quatre mois ?

Le travail fourni par Glen De Boeck à Courtrai est impressionnant.

Il ne faut pas chercher des moyens artificiels pour entretenir le suspense mais préserver la crédibilité du football. On va certainement en parler ce mercredi. Avec des personnes qui placent leurs intérêts personnels au-dessus du collectif. Alors qu’on a plus que jamais besoin de clarté en maints domaines, avec toutes ces reprises et ces constructions parfois insondables.

En fait, les PO1 auraient pu bientôt déboucher sur une compétition peu passionnante. Ces dernières semaines, Bruges a effectivement raté l’occasion de se débarrasser de ses rivaux. Trois points lors des quatre derniers matches, ce n’est pas le bulletin d’un champion. Depuis le début de l’année, le Club est victime de problèmes défensifs : il a encaissé dix buts en six matches de championnat. Dans sa quête de la bonne formation, il a aligné deux gardiens et sept défenseurs centraux. Le Club a inscrit onze buts durant ces six matches. Deux seulement ont été marqués par des attaquants, Abdoulay Diaby et Wesley. Il n’empêche que sur l’ensemble de la compétition, le Club reste le plus productif avec 62 buts, soit quinze de plus que le deuxième de ce classement… Waasland-Beveren.

Glen De Boeck
Glen De Boeck© BELGAIMAGE

Il est étrange que depuis le début de l’année, le Club ait lâché la victoire à trois reprises dans les dernières minutes. Ça fait six points. Samedi, contre Genk, il n’a pas réussi non plus à préserver son avantage. Après un début difficile, Philippe Clement a réussi à rendre leur football aux Limbourgeois. Il a pris le risque de troquer la sécurité de Waasland-Beveren contre cette aventure. Il donnait l’impression de vouloir courir avant d’avoir appris à bien marcher mais Clement démontre une fois de plus son professionnalisme. Tout le monde lui grée son succès car il reste la modestie en personne.

Glen De Boeck a commis l’erreur de vouloir précipiter sa carrière d’entraîneur. Il a été un footballeur très intelligent, suffisamment pour camoufler ainsi son manque de vitesse. Passé entraîneur, il a convaincu par une vision très claire et un football aventurier au Cercle. Puis, il a déraillé. De Boeck a continué à bien analyser les matches mais son flair et sa passion se sont retournés contre lui. Même dans les pires moments, De Boeck n’a pas donné l’impression de pratiquer l’autocritique.

Il a saisi la chance de réhabilitation que lui offrait Courtrai et ce, d’une manière impressionnante. Il vient de résumer très simplement ce qu’il avait fait à Courtrai : trouver le bon concept et poster les bons joueurs à la bonne place. C’est l’essence du métier d’entraîneur. De Boeck a complètement remanié l’équipe. Il est difficile d’y reconnaître des traces de la formation alignée par son prédécesseur, Yannis Anastasiou. De Boeck a rendu Teddy Chevalier important, tout en maintenant le Français les pieds sur terre. Conduire Courtrai en PO1 constituerait LA prestation de ce championnat. Reste à espérer que Glen De Boeck poursuive sur cette ligne et ne retombe pas dans l’autosatisfaction.

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