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Le PSG rêve-t-il encore?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Entre blessure de Neymar et mercato décevant, le début d’année du PSG ressemble à un cauchemar.

Les tribunes du Parc des Princes attendaient. Fébriles. Comme si c’était leur propre bilan de santé que leur médecin allait sortir d’une enveloppe. Le verdict a fait mal. Dix semaines d’absence pour Neymar Junior, tête de gondole du projet franco-qatari, et une absence déjà actée pour le huitième de finale de Ligue des Champions face à Manchester United.

De quoi obliger Thomas Tuchel à se creuser les méninges en vue d’une affiche qui semble bien plus équilibrée que lors du tirage au sort, quand les Red Devils de José Mourinho voguaient en pleine galère.

Au bout du mois de janvier, Paris semble affaibli. Par la blessure de son artiste brésilien, d’abord, mais aussi par un mercato qui n’aura pas amené les recrues suffisantes. Décimés au milieu de terrain, où le talentueux mais fragile Marco Verratti est le seul véritable joueur de métier dans le secteur – vu la mise à l’écart d’ Adrien Rabiot – les Parisiens espéraient voir débarquer deux joueurs pour renforcer leur équipe autour du rond central, mais seul l’Argentin Leandro Paredes, maître à jouer qui aime s’installer devant la défense, est arrivé à Paris.

Les longues négociations avec Idrissa Gueye (Everton) n’ont finalement pas abouti, et aucun joueur offensif supplémentaire n’a signé suite à l’indisponibilité de Neymar. Le nom de Willian a bien circulé, mais c’est celui de Luciano Acosta qui semblait le plus chaud. Un anonyme sorti de la MLS, qui ressemblait plus à un cadeau du directeur sportif Antero Henrique à l’agent de Paredes qu’à une véritable stratégie sportive. Entre Henrique et Tuchel, le torchon a brûlé, plus que jamais, alors que les tensions étaient déjà vives.

L’effectif parisien, à la construction bancale, suffit pour débouler vers un nouveau titre de champion de France. Par contre, le génie tactique de son coach allemand pourrait ne pas suffire face aux carences importantes du noyau à l’échelle européenne. L’arrivée de Paredes suffira-t-elle à compenser la retraite de Thiago Motta, pion capital du PSG qui n’a pas vraiment été remplacé l’été dernier ?

L’Argentin a le profil pour faire vivre le ballon, mais est parfois plus en souffrance que son illustre prédécesseur à l’heure de faire parler son vice et son métier en perte de balle. Finalement, la blessure de Neymar ouvre peut-être une fenêtre d’espoir. Celle d’une équipe moins déséquilibrée que lors de la saison précédente, quand l’association du Brésilien avec Edinson Cavani et Kylian Mbappé avait certes fait saliver les amateurs de tridents offensifs, mais également fait souffrir le reste de l’équipe, les artistes s’épargnant généralement une bonne part du travail en perte de balle.

Tout ça pendant que Jürgen Klopp emmenait Liverpool en finale de la Ligue des Champions avec un trident offensif aussi redoutable dans la surface adverse qu’impliqué en perte de balle. Pour le plus grand exploit de son histoire européenne sous la houlette des Qataris, Paris avait arraché une qualification face à Chelsea en étant réduit à dix, après l’exclusion de Zlatan Ibrahimovic. Une star incontestable et incontestée, dont le style et l’aura pénalisaient certaines vertus de ses coéquipiers. Et si l’histoire repassait les plats ?

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