© EMILIEN HOFMAN

Ole Martin Aarst

En 22 ans de carrière, sa passion lui a permis de marquer un but tous les deux matches en moyenne. Reconverti dans la vente, Ole Martin Aarst joue toujours. Mais sur des terrains bien éloignés des prés footeux.

La quarantaine bien entamée, Ole Martin Aarst est resté un joueur dans l’âme.  » Jeune, je faisais beaucoup d’activités : ski, volley et même billard. Je voulais devenir le meilleur joueur du monde, au point d’arrêter le foot pendant quelques mois. Et puis je me refusais rarement une fête : avant mes 20 ans, je fumais jusqu’à vingt cigarettes par jour.  »

Inutile de préciser qu’au moment de débarquer en tant que pro en Belgique, le Norvégien est dépassé par la discipline imposée.

Au coude-à-coude avec Toni Brogno

Repéré par Anderlecht, Aarst rejoint le Parc Astrid en 1997 pour suppléer Josip Weber. Malgré sa dizaine de pions en une trentaine de matches, il ne rentre pas dans les petits papiers des Bruxellois, qui l’envoient à Gand. Mauvaise idée : le jeune attaquant terrifie les défenses du Royaume.

 » La bataille avec Toni Brogno, alors actif à Westerlo, a vraiment été incroyable : à nous deux, on a quand même planté 60 buts en une saison.  »

Les prestations du Norvégien ne passent évidemment pas inaperçues et lui ouvrent les portes de Sclessin. L’antre du grand rival mauve réserve un bel accueil à son nouveau buteur qui reçoit rapidement son chant perso.

Aarst est reconnaissant. En échange, il aligne 44 buts en 81 matches avec les Rouches. L’histoire d’amour dure trois ans.  » J’adore les gens fous « , se marre Aarst en évoquant un après-match compliqué après une défaite à Westerlo.

 » La police a dû escorter notre bus jusqu’à l’autoroute, mais une fois arrivés sur celle-ci, elle s’en est allée et les supporters liégeois nous ont ralentis jusqu’à nous mettre à l’arrêt. Quand on est revenu au parking des joueurs à Liège, on a retrouvé nos voitures complètement couvertes d’huile et d’oeufs.  »

Deux jours plus tard, une centaine de fans sont au Sart-Tilman pour manifester leur mécontentement. Une passion qui plaît au buteur.

Au clash avec Luciano D’Onofrio

Efficace, le natif de Bergen ne reçoit pas, pour autant, les faveurs de la presse francophone.  » J’ai coûté beaucoup d’argent et les résultats n’ont pas toujours suivi « , pointe-t-il.  » Et puis, j’ai l’impression que les journalistes préféraient les joueurs belges comme Michaël Goossens, avec qui j’ai toujours eu d’excellents contacts.  »

Ole Martin a du caractère et n’a pas peur de tenir tête au volcanique vice-président Luciano D’Onofrio. À l’été 2001, alors que tout est réglé entre le Standard et le Sporting Portugal pour y envoyer l’attaquant, ce dernier refuse parce que sa femme s’apprête à accoucher.

 » Luciano était fâché… jusqu’au jour de la naissance, quand il m’a envoyé un énorme bouquet de fleurs. Je pense qu’il aime bien sentir un peu de résistance.  »

Par la suite, Cologne et Everton s’intéressent au Liégeois, mais c’est pour Tromsö qu’il quitte finalement les bords de Meuse en 2003.  » J’approchais de la trentaine, nous souhaitions voir grandir nos enfants en Norvège et nous avions des problèmes personnels à régler là-bas.  »

Comme le Standard ne veut pas coopérer, Aarst hésite à arrêter le foot pendant la dernière année de contrat qui lui reste. Un accord est finalement trouvé et le transfert est signé contre 600 000 euros.

Social et commercial

De retour au pays, Ole Martin Aarst joue encore jusqu’à ses 38 ans. Une fois retraité, il se dirige vers le commentaire et passe ses dimanches à analyser les matchs d’Eliteserien.

 » J’essayais d’être le comique de la bande « , dit-il. Dans le même temps, marqué par les soucis personnels de plusieurs de ses proches, il s’implique dans le social en prenant en charge plusieurs équipes de foot de sans-abris.

 » Il y a vingt ans, il n’y avait pas de drogue à Tromsö. L’arrivée de dealers des Balkans a fait débuter les problèmes. Le gouvernement a mis plusieurs actions en place pour lutter contre ce fléau, notamment la création d’équipes de football.  »

Lâché par la télévision nationale, Aarst enchaîne ensuite les expériences : il prend en charge le secteur marketing d’un club de handball, devient copropriétaire d’un hall où se déroulent des matchs de cage football et donne des leçons de spinning.

 » Mais ma vraie deuxième vie professionnelle a commencé en 2016 quand j’ai rejoint Unisport, une entreprise spécialisée dans les installations sportives. Je suis dans la vente et j’ai des contacts avec les clubs à travers tout le pays.  »

Vainqueur de 71 ° Nord

Ultra actif, Aarst profite de son temps libre pour participer à l’émission télé  » 71 ° Nord  » courant 2017. Le but du jeu est de relier le sud et le nord de la Norvège à pied, en kayak, à la nage ou en escaladant les différents obstacles.

 » On dormait en tente et on était parfois réveillés à 5 h du matin pour démarrer un périple de quatre jours dans les bois. Plusieurs stars étaient présentes et m’ont surpris par leur résistance.  »

Finalement, au terme d’une aventure de plusieurs semaines, l’ancien Standardman remporte la mise sur le toit d’une montagne, les larmes aux yeux. Définitivement joueur…

Ole Martin Aarst
© BELGAIMAGE

Ole Martin Aarst

Date et lieu de naissance

19 juillet 1974 à Bergen

Carrière de joueur

1990-94 : IF Skarp + prêt à Mjölby

1994-97 : Tromsö IL

1997-99 : Anderlecht

1999-2000 : La Gantoise

2000-03 : Standard

2003-07 : Tromsö IL

2007-11 : IK Start

2012 : Tromsö IL

22 sélections norvégiennes, 2 buts

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