Les indignations sélectives

Aaahh le foot ! Garant des vraies valeurs. De l’amitié, l’intégration, de la solidarité, de la formation.

Justement, la formation. On les enverrait pas en centre de formation nos pseudo éminences. Pseudo grises mais de facto noires. Noires à l’utilité transparente.

Ils voulaient faire djeun’s….en prenant un artiste qui parle aux djeun’s. Tu parles, c’est réussi. Ils voulaient surtout faire plaisir à un partenaire (Universal Music) qui au hasard leur propose un de ses artistes.

Alors, on dit ok. Sans trop savoir. Les joueurs l’aiment bien. Le mec écrit des horreurs sur la vie, sur les femmes. Mais des parcelles de son oeuvre sont aussi d’une grande beauté. D’autres, d’une vulgarité crasse.  » Ah, ça on savait pas.  »  » On voulait faire plaisir hein…  » Parait que l’artiste ne pense pas toujours ce qu’il écrit. Ok, on veut bien le croire. D’autres que lui on flirté avec la très sensible frontière entre le sublime et le ridicule. On va dire qu’il est victime de la guerre des buzz en forme de punchlines indispensables pour exister dans son milieu.

Je me suis quand même renseigné. Au hasard. Auprès de mon fils. 18 ans. Plus Rock’n’Roll que Rap mais Damso, il connaît. Il a écouté et me dit :  » Cool dad. Te prends pas la tête. Les jeunes savent faire la part des choses.  » Lui, en tout cas, est toujours aussi respectueux et galant avec les demoiselles. C’est vrai qu’il faut arrêter de prendre les jeunes pour des écervelés incapables de discerner les exemples à suivre ou pas. Notre jeunesse est belle à 90 %. C’est pas parce que des mecs confondent vertu des mots et muscu de l’ego que ceux qui les écoutent ont envie de faire de la gonflette mysoginique.

Et puis, question respect des valeurs. Qui peut se permettre de juger ? Qui est exemplaire ? On pourrait leur rappeler leur grande lâcheté quand il faut punir les cris et chants racistes dans certains de nos stades. Que dans une semaine notre fédération et nos petits Diables reçoivent l’Arabie Saoudite. Nation bien connue pour son respect de la femme.

Alors pour les leçons, on se calme. Sinon, on rappelle quelques autres petites histoires de l’UB. Qui pour se redorer le string va vendre des maillots à la  » coupe  » femmes pour nos supportrices. Elles en ont de la chance car nos joueuses de l’équipe nationale ne sont pas si bien servies. Elles ont disputé leurs derniers grands tournois avec des vareuses hommes. Si, si.Pas pensé ? On s’en fout ? Tout le budget pour les hommes ?

Y a rien de pire dans la vie que les indignations sélectives. D’ailleurs, il est évident que tous les sponsors qui se sont indignés pratiquent la parité hommes-femmes, que les salaires sont identiques pour les uns et les unes. Non ? Alors, on la met en veilleuse, les prudes de circonstances.

Heureusement, il y a la Pro League. Enfin…quoique. Si on se tracasse pour la santé mentale de nos bambins, faut aussi s’inquiéter de leur santé physique. Comment s’appelle notre coupe nationale ? … Véritable éloge à la santé. Véritable apprentissage de la bonne bouffe…

Comment s’appelle notre championnat ? … Véritable éloge de la santé. Les  » sommes  » savent pourquoi.

Quels sont les plus grands annonceurs au bord des pelouses, voire sur les maillots ? Des sociétés de paris en ligne. Véritable éloge de l’éducation aux valeurs.

Mais, c’est comme ça hein, c’est le monde tel qu’il est. Mais bon, au moins la Ligue Pro c’est clair, elle est là pour faire du pognon. Et d’ailleurs, commence à s’en servir de façon intéressante. En donnant plus d’argent aux clubs qui ont une équipe féminine. On dit bravo.

Et on se dit que pour l’hymne, on avait l’homme idéal dans notre équipe. Notre roi du flow. Notre MC Kev. Sa punchline :  » Je m’en bats les couilles.  » Ça sonne, non ?

Parait que depuis que Kevin a sorti cette phrase, tous les urologues du royaume sont pris d’assaut. Par nos enfants. Ils ont voulu faire comme De Bruyne.

Vaut mieux en rire hein ! ! !

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