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Laurent Jans

Waasland Beveren

Notre langue

Laurent Jans (25) :Lorsque je suis arrivé à Beveren, beaucoup de gens ne savaient pas que le Luxembourg avait sa propre langue. En luxembourgeois, pour dire  » je m’appelle Laurent « , on dit : ‘Ech sin den Laurent‘. Cela ne paraît pas très éloigné du français, du néerlandais ou de l’allemand mais si je vous parle en luxembourgeois, vous ne comprendrez rien.

Nous sommes les seuls à parler cette langue et nous sommes tout au plus 600.000. Cela nous oblige à apprendre d’autres idiomes. A l’école primaire, les cours se donnent en français et en allemand. En secondaire, ça se passe surtout en français. Il existe des cours de luxembourgeois mais nous mettons beaucoup plus l’accent sur les autres langues car le luxembourgeois se parle plus qu’il ne s’écrit. Le courrier officiel est toujours en français ou en allemand. De nombreux Luxembourgeois éprouvent donc des difficultés à écrire leur langue sans faute. Certains mettent un accent aigu ; d’autres un accent grave ou un tréma.

Les Luxembourgeois doivent connaître d’autres langues pour parler avec les travailleurs frontaliers. Chaque jour, des milliers d’Allemands, de Français et de Belges viennent travailler au Luxembourg. On dit souvent qu’entre huit heures et dix-huit heures, la population du Luxembourg double (il rit). Nous sommes très ouverts à l’égard des différentes cultures et nationalités. Chez nous, il y a beaucoup d’Italiens, de Portugais, de gens originaires des Balkans et cela ne pose aucun problème. Nous savons que nous avons besoin des étrangers car il y a trop de travail pour les Luxembourgeois.

Ma région

Enfant, j’habitais à Clervaux, dans le nord du pays. Clervaux est petit mais c’est très joli et particulièrement calme. Les hôteliers prétendent que beaucoup de Parisiens, de Londoniens ou d’habitants d’autres villes bruyantes viennent passer quelques jours à Clervaux pour apprécier le silence et les forêts.

Quand j’ai eu 14 ans, nous avons déménagé à Deiffelt, un petit village près de Clervaux qui compte moins de 200 habitants. Un village typique du nord, sans immeubles à étages et sans embouteillages, en pleine nature. Les gens du nord sont moins stressés que ceux du sud, où il y a les banques et les grandes villes comme Luxembourg, Differdange, Dudelange ou Esch. Là, on se moque un peu des gens du nord, on dit qu’ils roulent toujours en tracteur.

Notre star

Quand j’étais petit, j’admirais Jef Strasser, qui fut mon entraîneur par la suite au Fola Esch. Je l’ai souvent vu jouer avec l’équipe nationale. Je m’installais derrière le but, le visage peint en bleu-blanc-rouge, nos couleurs nationales. Je regrette qu’il y ait si peu de monde lors des matches de l’équipe nationale mais ce n’est pas vraiment une surprise : notre stade est le plus laid d’Europe. Et ce n’est pas le seul problème. Les Luxembourgeois ne s’intéressent au sport que quand les résultats sont positifs. Actuellement, le stade n’est plein que lors des matches contre la France. Et encore : la plupart viennent pour voir les Français. Pourtant, notre équipe nationale fait du bon boulot. Nous ne jouons plus aussi bas qu’avant. Le sélectionneur actuel, Luc Holtz, nous demande de construire et de prendre des risques, même derrière. Les résultats suivent. Il y a peu, nous avons battu l’Albanie et nous avons pris quatre points sur six face à l’Irlande du Nord. Et même un contre la France à Saint-Denis.

Mes conseils touristiques

Si vous venez au Luxembourg, la capitale est incontournable. C’est comme Anvers : une ville qui dégage une atmosphère particulière. Luxembourg-ville a un côté moderne mais c’est aussi une ville historique. On peut visiter les casemates, une ceinture de remparts militaires souterrains qui date de plusieurs siècles. Pas besoin d’y passer deux semaines mais pour un week-end, c’est parfait.

KRISTOF DE RYCK

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