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La Serie A part à l’attaque

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Un constat surprenant en ce début de saison : c’est en D1 italienne, soi-disant si défensive, qu’on marque le plus de buts.

L’Équipe a fait ses comptes la semaine passée. Après quatre journées, des cinq grands championnats européens, c’est l’Italie qui a inscrit le plus de buts : 2,87 en moyenne par match. Suivent la France (2,52), l’Espagne (2,45), l’Angleterre (2,44) et l’Allemagne (2,42). Il serait prématuré de tirer des conclusions mais c’est quand même interpellant. Les chiffres des années précédentes révèlent que la Serie A devient plus attrayante. De 2013 à 2017, la moyenne des buts marqués par match est même plus élevée en Italie, avec 2,73, qu’en Angleterre (2,71) et en France (2,52). La Botte accuse un retard minime sur l’Espagne (2,77), dont le championnat est réputé offensif.

Le Naples de Maurizio Sarri constitue le plus bel exemple de ce tempérament offensif. La saison écoulée, le club sudiste a établi un nouveau record en marquant 94 buts en une seule saison, soit 17 de plus que la Juventus, championne. A 17 reprises, Naples a inscrit plus de trois buts au cours d’un match. Dries Mertens a eu une part importante dans cette abondance, avec 28 goals. Le club a pris un excellent départ cet été : après cinq journées, il en est à 19 buts, soit presque quatre par partie, alors qu’il a affronté l’Atalanta et la Lazio, les numéros quatre et cinq de la dernière saison. Notre compatriote est d’ailleurs le meilleur réalisateur actuel de l’équipe.

Qu’est-ce qui a donc changé en Serie A ? L’Équipe avance trois facteurs. Pour commencer, l’explosion de talents offensifs. La saison passée, six joueurs ont franchi le cap des vingt buts : Edin Dzeko (AS Rome, 29), Mertens (28), Andrea Belotti (Torino, 26), Mauro Icardi (Inter, 24), Gonzalo Higuain (Juventus, 24) et Ciro Immobile (Lazio, 23). Ces attaquants profitent du travail d’entraîneurs au tempérament offensif, ce qui constitue le deuxième facteur. Sarri est partisan du 4-3-3 et des combinaisons courtes. Il n’est pas le seul coach de Serie A à aimer le beau jeu : Simone Inzaghi (Lazio), Eusebio Di Francesco (AS Rome) et Vincenzo Montella (AC Milan) ont la même approche.

Troisième facteur, le gouffre budgétaire entre les grands clubs et les petits, qui ne cesse de s’élargir dans la Botte. Cette tendance se retrouve d’ailleurs dans les autres grandes compétitions européennes et en Ligue des Champions. Conséquence, beaucoup de records ont été améliorés dans ces joutes. En Serie A, sept des dix records de buts ont été établis lors des quatre dernières saisons. En Espagne, le cap des cent buts n’a été atteint que deux fois entre 1987 et 2007 mais depuis l’exercice 2008-2009, cette barre est dépassée chaque année par au moins un club, le FC Barcelone ou le Real Madrid.

STEVE VAN HERPE

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