La grande libération

Ce mercredi encore, quand Anderlecht affrontera le PSG en Ligue des Champions, tous les regards seront braqués sur lui. Peu d’entraîneurs ont accaparé la une du football comme Hein Vanhaezebrouck ces derniers temps. Ses premiers pas à Anderlecht, la première séance, la première conférence de presse, le premier match, à Malines : la presse a suivi ses moindres faits et gestes. En l’appelant généralement par son prénom. C’est Hein comme c’était Weiler. Son arrivée plonge Anderlecht dans une béatitude rarement vue.

Vanhaezebrouck n’a pas raté son entrée à Anderlecht. Il poste les joueurs à leur meilleure position, il a mis trois hommes derrière, beaucoup de monde dans l’entrejeu et le Sporting a bien combiné, par moments, surtout en première mi-temps. Un soulagement pour tout le monde après le jeu trop stérile de René Weiler. Même Roger Vanden Stock, qui avait maintenu le Suisse à flots très longtemps, était content, même s’il s’est ensuite demandé si l’équipe pourrait jouer ainsi contre le PSG. Vanhaezebrouck, qui était le maître à Gand, n’aura pas apprécié.

C’est comme si Anderlecht s’était libéré à Malines. Tout renverser en aussi peu de temps est une preuve de compétence. L’agitation suscitée par ce transfert et les attentes générales ont affûté les joueurs, comme chaque fois qu’on change d’entraîneur : chacun veut faire ses preuves. Toutefois, le match à Malines n’est qu’un instantané qui appelle confirmation. On verra contre la formation millionnaire du PSG si Anderlecht a accompli des progrès sur le plan international, après avoir été ridiculisé à domicile par le Celtic Glasgow.

Le départ de Hein Vanhaezebrouck a en tout cas soulagé tout Gand. Il en va ainsi des entraîneurs : dans un premier temps, ils sont rafraîchissants mais ils deviennent étouffants par la suite. La Ghelamco Arena semble délivrée de l’amertume de ce départ et a entamé un nouveau chapitre avec Yves Vanderhaeghe. Le public a même scandé le nom du nouvel entraîneur à la fin du match contre Waasland-Beveren.

La Gantoise a été très moyenne sur le terrain mais elle a pris les trois points. Une lueur d’espoir pour le club comme pour Vanderhaeghe, qui traîne son renvoi par Ostende comme un boulet. Il est survenu huit semaines après qu’il a signé un nouveau contrat. La date de péremption des entraîneurs est de plus en plus courte. Si ça continue, plus de la moitié des entraîneurs de première division auront été remplacés à la Noël. Certains se battent pour leur survie semaine après semaine. Comme Ricardo Sa Pinto qui a développé un football audacieux contre Courtrai et dispose d’un répit, contrairement à son collègue courtraisien, Yannis Anastasiou : celui-ci disputerait un match décisif samedi contre La Gantoise.

Enfin, combien de temps Albert Stuivenberg va-t-il se maintenir au RC Genk ? Samedi, le Néerlandais a été sifflé lors des deux remplacements effectués contre Mouscron. La réaction des dirigeants est louable. Patick Janssens a fait savoir que pour le moment, il n’était pas question de limoger Stuivenberg. A juste titre, il a déclaré qu’il fallait rester rationnel dans les moments difficiles. Le CEO, qui avait plaidé en faveur de l’embauche de Stuivenberg, constate que les joueurs soutiennent toujours leur entraîneur et qu’il n’y a pas de raison d’intervenir. Mais combien de temps pourra-t-il le répéter si les résultats ne suivent pas ?

Genk pense-t-il toujours à lui, ce jeune footballeur qui avait dévoilé son talent sous son maillot ? Kevin De Bruyne prend des allures d’extraterrestre sous le maillot de Manchester City et se situe actuellement un échelon au-dessus d’Eden Hazard. Et qui avait lancé De Bruyne à Genk ? Eh oui, Hein Vanhaezebrouck.

PAR JACQUES SYS

La date de péremption des entraîneurs est de plus en plus courte.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire