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L’homme derrière la machine

Lewis Hamilton a dominé le week-end à Francorchamps. Et montré qu’il était plus qu’un fou du volant.

Les larmes sont-elles celles d’un croco ? Avis partagés… Samedi après-midi, dans la moiteur de Spa, Lewis Hamilton ne chiale pas mais presque. Le tour le plus rapide de l’histoire du circuit, il vient de le faire. La boucle parfaite. Mais il y a bien plus, à ce moment-là. Il vient d’égaler le nombre de poles de Michael Schumacher : 68. Par un ami commun, Ross Brawn, ancien ingénieur de Schumi, il reçoit publiquement les félicitations du clan Schumacher. C’est là que les larmes ne sont pas loin. Parmi les journalistes qui assistent au debriefing des essais avec les pilotes qui ont signé les trois meilleurs temps, il y en a un qui lâche :  » Qu’est-ce qu’il a été émouvant, Hamilton !  » Son collègue lui répond :  » Je ne suis pas sûr que ce soit si sincère. Il y a peut-être un peu de comédie, de mise en scène là-dedans.  »

Sincère ou pas, Lewis Hamilton a passé une partie de son week-end à montrer un visage humain. Les mimiques agressives de Sebastian Vettel, qui semblent sorties tout droit du sac de son grand frère Schumi, ça n’a jamais été pour lui. Il sourit et salue la foule quand il gagne, là où Vettel grimace et montre un poing rageur.

En salopette de rappeur…

Et donc, Hamilton s’est pas mal confié durant le week-end. Des confessions parfois très privées, comme s’il voulait montrer que la course n’est qu’une partie de sa vie. Y’a pas que la F1 ! On a appris, à Spa, diverses petites anecdotes qui permettent de mieux connaître, de mieux cerner l’homme derrière la machine. Evidemment, c’est plus facile de se lâcher quand on domine les essais puis la course, quand on revient sur son rival pour le titre.

Cheveux bouclés, en salopette de rappeur quand il est arrivé sur le circuit dimanche matin… Lewis Hamilton a parlé de sa passion pour le piano et la plongée sous-marine. Et aussi de la course (perdue d’avance) qu’il mène contre le temps.  » Si je pouvais changer une chose dans ma vie, ce serait d’avoir plus de temps. Malheureusement, ça ne s’achète pas. J’aimerais avoir plus de temps avec ma famille, avec mes amis, avec ma tante qui est décédée, avec mon docteur. Quand vous arrivez au dernier jour de votre vie, vous voulez quoi ? Plus d’argent ? Plus de jouets ? Plus de voitures ? Non, plus de temps.  »

Le pilote fêtard et rock-and-roll a aussi pris le temps d’évoquer sa fascination pour Michael Schumacher.  » Egaler son record ici, sur sa piste fétiche, c’est vraiment spécial. Je suis si fier d’égaler ce pilote de légende. Quand j’étais gamin, je choisissais toujours sa Ferrari quand je jouais sur des jeux vidéo. Le premier Grand Prix que j’ai vu, c’était ici, en 1996. Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti quand j’ai vu arriver Schumacher au premier virage. Son moteur vrombissait, je le ressentais jusque dans ma cage thoracique, c’était incroyable. Ma passion pour ce sport a encore grandi à ce moment-là.  »

 » La famille Hamilton vient de nulle part  »

Confessions spadoises d’un homme (presque) comme les autres, suite… A peine sorti de sa Mercedes après sa victoire, il lance :  » Je me suis bien amusé. Cela fait du bien de repartir du bon pied après la trêve. C’est bon pour le moral. Je le veux, ce quatrième titre.  » Ce qu’il nous a aussi appris, sur sa vie privée, durant le week-end ?  » Je veux gagner et être champion du monde avec la manière. Il y a des pilotes qui ont été titrés en faisant des trucs pas très corrects. C’est pour eux…  » Et pour conclure :  » La famille Hamilton vient de loin. De nulle part, en fait. Aujourd’hui, c’est un nom qui est parmi les plus grands. Quoi qu’il arrive, les gens sauront toujours qu’on a été là un jour ! Je suis très fier de ça. Je fais vraiment le plus beau métier du monde.  »

par Pierre Danvoye – photo Belgaimage

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