L’heure de la clarté

Ostende n’a qu’à s’en prendre à lui-même si sa reprise surprenante par l’assureur Peter Callant a suscité tant de questions. Dans ses tentatives de revendre le KVO, l’actuel président Marc Coucke disait suivre huit pistes, dont celle de Manchester City. Ça ressemblait à du bluff et la dernière piste était même risible. Finalement, Coucke a abouti à Peter Callant, un ami et un homme qui n’a pas la réputation de vendre du vent. Cependant, il semble peu probable que Callant, qui travaille dans un secteur aux marges bénéficiaires limitées, possède une assise financière suffisante pour devenir propriétaire du KVO. Comme Coucke peut conserver 9 % des parts du club, la construction est floue et ça alimente les spéculations. Callant pourrait ainsi être un homme de paille de Coucke. Quelqu’un a en tout cas qualifié de vaudeville ce qui s’est passé la semaine dernière à la Versluys Arena.

Hein Vanhaezebrouck doit veiller à ne pas enfoncer encore plus ses joueurs.

Ostende et Marc Coucke auraient pu dissiper résolument cette suspicion. Par exemple en mettant des chiffres sur la table et en faisant la clarté sur tout. Ce n’est pas le cas. De sorte que tout baigne dans l’incertitude. Samedi soir, l’intègre manager Luc Devroe a fait de son mieux pour annoncer avec autant de conviction que possible qu’en ce qui le concernait, son départ à Anderlecht n’était pas encore discuté. Nul ne le croit mais il lui est difficile de dire autre chose pour le moment.

Il est grand temps de balayer tous ces nuages et de faire place à la réalité. Ce feuilleton a duré assez longtemps. En attendant, le KV Ostende a montré sa force mentale contre un Anderlecht apathique. Et de Dubaï, où il passe ses vacances, Marc Coucke a notamment twitté que les supporters d’Anderlecht pourraient compter sur son engagement, pour tenter de leur faire revivre de bons moments.

Naturellement, la présence de Marc Coucke ne suffira pas à remettre Anderlecht sur les bons rails. A l’issue de la piètre prestation contre le YRFC Malines, Hein Vanhaezebrouck avait tenu un discours sévère à ses troupes. Il avait ensuite déclaré que tout le monde avait désormais compris la leçon. Mais les mots ne suffisent pas à redresser une situation. Samedi, Vanhaezebrouck n’a pu que constater que son message n’était pas passé. Il s’en est pourtant pris très durement à ses joueurs. Vanhaezebrouck doit veiller à ne pas enfoncer davantage un noyau qui n’a aucune résistance mentale.

Anderlecht n’a pas d’animation, pas d’âme. A Ostende, quand le Sporting, mené 2-0, a obtenu un coup de coin, à la demi-heure, Kenny Saief s’est dirigé si lentement vers le poteau de corner qu’on aurait cru que son équipe devait gagner du temps. Les Mauves avaient besoin d’un défenseur et d’un avant pendant le mercato mais ils ont engagé Ryota Morioka, un médian qui évolue dans un tout autre registre que Sofiane Hanni. Dans les conditions actuelles, on peut difficilement le reprocher à Herman Van Holsbeeck. Anderlecht n’est pas vraiment une entreprise rentable, à en juger par son bilan comptable.

Le championnat est plein de rebondissements. Après son match nul à Waasland-Beveren, le Club Bruges n’a pris que six points dans les cinq derniers matches et il ne parvient plus à préserver ses filets inviolés, alors qu’il l’avait fait à huit reprises en 21 matches avant la trêve. Le Club avait encaissé 19 buts, il vient d’en prendre dix en cinq joutes, sans compter les matches de coupe.

Normalement, une récolte aussi maigre serait sanctionnée. Pas dans une compétition qui voit ses concurrents échouer coup sur coup, à l’exception de Gand (37 points sur 51 sous Yves Vanderhaeghe), qui tourne à un rythme de champion. Le parcours de Glen De Boeck à Courtrai est aussi significatif : 25 sur 36. Autant que le Club Bruges sur le même laps de temps.

Hein Vanhaezebrouck
Hein Vanhaezebrouck© BELGAIMAGE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire