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L’esprit d’équipe

Remporter le titre à domicile à l’issue de l’affiche contre l’Ajax : il n’y a pas plus beau scénario. Le premier club d’Eindhoven doit avant tout son succès au team-spirit.

« En tout cas, le PSV ne sera pas champion contre nous « , a clamé l’Ajacide Donny van de Beek dans les colonnes de Voetbal International. Ça n’a pas empêché les Rouge et Blanc d’Eindhoven de remporter leur 24e titre dimanche dernier. Face à l’ennemi héréditaire.

La phalange de Phillip Cocu a foncé à travers le championnat. Seules quatre autres formations ont réussi à grappiller des points contre le PSV : le SC Heerenveen, l’Ajax, le FC Groningue et Willem II. Le champion a commis son pire faux-pas en mars, sur le terrain de Willem II : 5-0. Un accident de parcours.

Un bastion inexpugnable derrière

Le Philips Sport Vereniging doit l’essentiel de son succès à sa solide défense, entièrement droitière, une ligne que Cocu s’est gardé de trop changer pendant la saison. Le défenseur français Nicolas Isimat-Mirin forme le duo central avec l’Allemand Daniel Schwaab. L’arrière droit Santiago Arias et Joshua Brenet de l’autre côté complètent le bloc défensif devant le gardien Jeroen Zoet, la doublure du Barcelonais Jasper Cillessen en équipe nationale néerlandaise.

Jorrit Hendrix sera bientôt international.  » Willy van de Kerkhof

Le Veendamois de 27 ans a émergé des équipes d’âge en 2009 mais a piétiné en Espoirs. Après une location de deux ans au RKC, en division deux, il a enfin émergé au PSV durant l’exercice 2013-2014. Comme Isimat-Mirin, Zoet a été titularisé dans tous les matches de championnat et il réalise la meilleure saison de sa carrière. Il a préservé ses filets à douze reprises, ce qui constitue la meilleure prestation de la Eredivisie cette saison. Il a encaissé 34 buts mais ses nombreuses interventions ont aussi rapporté des points précieux au PSV.

Un entrejeu complémentaire

Marco van Ginkel assume une mission de contrôle au centre de la ligne médiane. Il est un des principaux piliers de la structure d’Eindhoven. Il appartient à Chelsea, qui le loue saison après saison depuis 2013. Il a déjà inscrit 14 buts, dont neuf sur penalty, et a délivré quatre assists. Sa lecture du jeu et son efficacité font de lui le relais naturel de l’entraîneur sur le terrain. Ce n’est pas un hasard si Cocu lui a confié le brassard. L’Uruguayen Gaston Pereiro apporte sa créativité à l’entrejeu, à moins que l’entraîneur ne lui préfère Bart Ramselaar, le capitaine des Espoirs néerlandais.

Un cran derrière, Jorrit Hendrix fait le ménage. Il gagne des duels, au sol ou dans les airs, récupère le ballon, tacle et relance le jeu. Ce produit du cru, qui n’a encore que 23 ans, a franchi cette saison le cap des 150 matches en D1. Pourtant, il n’est devenu incontournable que depuis l’été et le départ d’ Andres Guardado pour le Betis Séville.  » Jorrit Hendrix s’est beaucoup épanoui cette saison. Il a énormément progressé et est devenu un joueur-clef, dont on remarque immédiatement l’absence « , a confié l’ancien médian du PSV Willy van de Kerkhof à Voetbal International le mois dernier.  » Il prend l’équipe en mains, est agressif dans les duels et animé d’une formidable rage de vaincre. Je m’attends à ce qu’il soit bientôt repris en équipe nationale A par Ronald Koeman.  »

Un des Belges issus de l’école du PSV a reçu un peu de temps de jeu cette saison : le médian Dante Rigo. Le jeune Diable de Gert Verheyen est monté quatre minutes sur le terrain contre Willem II (victoire 4-0) et trois minutes contre le NAC Breda (succès 5-1).

Un trio d’attaque efficace

En pointe, Luuk de Jong, le gros salaire de l’équipe, constitue une garantie de buts depuis des années. Après un début de saison hésitant, il s’est ressaisi et il présente désormais de bonnes statistiques : onze buts et cinq assists. En janvier, l’attaquant, dont le frère Siem porte le maillot de l’Ajax, a fêté son centième but en Eredivisie, lors du succès 1-2 contre Heracles.

Toutefois, ce n’est pas lui le plus dangereux. Le meilleur buteur est issu du club mexicain CF Pachuca. Il a rejoint le PSV en juillet dernier, pour huit millions d’euros et s’appelle Hirving Lozano. Son prix n’a absolument pas pesé sur ses épaules, puisqu’il a immédiatement répondu aux attentes. L’international mexicain en est à quinze buts et huit assists. Seul bémol : il n’a pas été suffisamment déterminant dans les grands matches.

Sur le flanc gauche, le danger survient des pieds de Steven Bergwijn, un autre talent de l’académie du PSV, auteur de sept buts et six assists jusqu’à présent. Le trio d’attaque a parfaitement compensé le transfert en janvier de Jürgen Locadia, qui est devenu l’achat le plus cher de Brighton & Hove Albion, qui a versé seize millions d’euros pour ses services. Pourtant, ce n’était pas une sinécure : d’août à décembre, Locadia avait trouvé le chemin des filets à neuf reprises en quinze joutes.

Le groupe de Cocu

Phillip Cocu, en poste depuis juillet 2014, est parvenu à former un groupe soudé. Le labeur et le sens du sacrifice sont des valeurs essentielles à ses yeux. Il développe un football moins dominant et offensif que la plupart des formations néerlandaises, dans la mesure où il fait appel à deux médians défensifs. L’ancien entraîneur de Twente, Gertjan Verbeek, a démoli le football du PSV.  » Il ne domine pas quand il est en possession du ballon. Cocu préfère contrer. Il place le résultat au-dessus de tout.  » Mais si ça rapporte trois titres en quatre ans, nul ne s’en choquera dans le Brabant néerlandais.

Cocu place l’intérêt collectif au-dessus de tout. Il n’a pas hésité à renvoyer sur le banc des noms comme Pereiro, De Jong, Ramselaar, Schwaab et Bergwijn, parfois même pour plusieurs matches. Ceux-ci ont dû refaire leurs preuves à l’entraînement pour retrouver les grâces de l’entraîneur.

De Jong et Lozano doivent parfois reculer dans leur propre rectangle pour aider leurs coéquipiers à presser l’adversaire. Ça illustre l’esprit d’équipe et la mentalité qui règnent à Eindhoven. Souvent, d’ailleurs, l’équipe renverse le match dans les dernières minutes, grâce à son jusqu’au-boutisme. C’est aussi une qualité. Ou, comme l’ancien gardien du PSV, Jo Vermeulen, l’a formulé dans l’hymne officiel du club :

Wij zullen steeds strijden

Sportief en voor twee

Vooruit nu rood-witten

Vooruit PSV.

Hirving Lozano, arrivé l'été passé du CF Pachuca, au Mexique, s'est immédiatement acclimaté à Eindhoven.
Hirving Lozano, arrivé l’été passé du CF Pachuca, au Mexique, s’est immédiatement acclimaté à Eindhoven.© belgaimage

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