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 » L’embarras du choix « 

L’Ecossais John Collins, qu’on a connu comme coach à Charleroi, a persuadé Dedryck Boyata de signer au Celtic.

JOHN COLLINS :  » Il y a trois ans, Dedryck Boyata faisait toujours partie de l’effectif de Manchester City. C’était son club, celui où il avait fait une partie de sa formation, celui où il était devenu pro. Mais sa carrière là-bas n’avait toujours pas décollé. Il avait accepté un prêt à Bolton puis à Twente. Là, il était temps que sa situation change. S’il ne commençait pas à jouer enfin régulièrement avec City, il devait trancher, prendre une décision radicale, accepter de couper son lien avec ce club.

Son passage au Celtic lui a permis de franchir un palier.  » John Collins

A l’époque, j’étais adjoint du Norvégien Ronny Deila au Celtic. Je suis allé avec lui à Manchester pour négocier la location de Patrick Roberts. Et on cherchait encore du renfort pour notre défense. D’un coup, on a pensé à Boyata. Donc, on est repartis à Manchester pour le rencontrer et pour en parler à la direction. On avait des bonnes références sur lui. Et on avait des arguments à lui présenter.

Je lui ai par exemple expliqué que s’il venait à Glasgow, il allait être titulaire chaque semaine, jouer en Coupe d’Europe, découvrir un très chouette stade où 60.000 personnes mettent une ambiance de feu, travailler dans un centre d’entraînement magnifique. En fait, ce n’était pas très difficile de lui vendre le Celtic ! Il a été directement réceptif.

Petit à petit, j’ai appris à découvrir l’homme. Je ne parle pas de garçon mais d’homme. Parce qu’il a une maturité énorme. Il n’a pas la grosse tête, il ne se la joue pas, on remarque qu’il a été très bien élevé. Il passe bien dans un groupe parce qu’il est sérieux dans tout ce qu’il fait. Et, sur le terrain, son passage au Celtic lui a permis de franchir un palier. Tout le monde pense que c’est facile au Celtic parce que ce club gagne tout au pays, mais ce n’est pas nécessairement simple.

Le Celtic est la cible de tous les adversaires, l’équipe a beaucoup de pression. Dedryck Boyata a directement dompté cet environnement. Il impose son gabarit dans les duels, il est assez rapide et efficace dans le jeu aérien. Le seul point négatif, c’est qu’il n’affronte pas chaque semaine des attaquants du plus haut niveau.

Aujourd’hui, il lui reste un an de contrat là-bas. C’est sans doute le bon moment pour aller voir ailleurs. Il a clairement évolué depuis son départ de Manchester, il est maintenant prêt pour la Premier League, pour être sur le terrain chaque semaine. Je le verrais bien en France, aussi, s’il choisit une nouvelle étape intermédiaire. Quand tu fais une Coupe du Monde pareille à un an de la fin de ton contrat… tu es dans une situation magnifique parce que tu sais qu’il va y avoir des offres.

Son histoire est d’autant plus belle qu’on ne l’imaginait pas nécessairement dans le noyau de la Belgique et qu’on ne le voyait pas jouer autant. D’ailleurs, j’ai essayé de me mettre à la place de Roberto Martinez, après les matches de poule, quand on a su que Vincent Kompany était à nouveau fit. Je ne sais pas ce que j’aurais fait, je me demande toujours si j’aurais enlevé Boyata de l’équipe. Introduire Kompany, c’était introduire l’expérience et le charisme. Mais retirer Boyata, c’était retirer un gars qui avait quand même crevé l’écran, même si les trois matches n’étaient pas très compliqués.  »

John Collins
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